Elle ne veut pas de contre-projet
Pour la directrice de la SRF, l'initiative «200 francs, ça suffit» n'a aucune chance devant le peuple

Albert Rösti, Conseiller fédéral en charge des médias veut baisser la redevance Serafe afin de couper l'herbe sous le pied de l'initiative «200 francs, ça suffit». La directrice de la SRF, Nathalie Wappler, n'est pas de cet avis
Publié: 25.11.2023 à 16:29 heures
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Dernière mise à jour: 25.11.2023 à 16:30 heures

La directrice de la SRF, Nathalie Wappler critique clairement les projets du Conseiller fédéral Albert Rösti, en charge des médias. Ce dernier veut contraindre la SSR à faire des économies. Les redevances Serafe, dont près de 90% des recettes reviennent à la SSR, devraient passer de 335 à 300 francs. Ceci en réaction à l'initiative populaire «200 francs, ça suffit» qui va encore plus loin dans la réduction de la redevance.

«Les conséquences pour l'ensemble de la SSR seraient graves», a déclaré la directrice de la SRF dans une interview accordée à la «Schweiz am Wochenende». Elle avance que la télévision et la radio suisses sont de toute façon déjà confrontées à des séries d'économies. La raison? Les recettes publicitaires sont en baisse et la prime de renchérissement devrait être supprimée. 

Le directeur général de la SSR, Gilles Marchand avait déjà tiré la sonnette d'alarme cette semaine en annonçant que 900 emplois à plein temps seraient menacés d'ici 2027 si la redevance était effectivement réduite à 300 francs.

La directrice de la SRF, Nathalie Wappler, ne croit pas à la stratégie du Conseil fédéral.
Photo: Thomas Meier
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Un contre-projet controversé

Du point de vue de Nathalie Wappler, un contre-projet n'est pas nécessaire. Elle se dit convaincue que l'initiative n'a aucune chance devant le peuple. Le soutien de la SSR au sein de la population reste «inchangé». «Nous allons montrer pourquoi 200 francs ne suffisent de loin pas pour remplir notre mission.»

Le Conseil fédéral est également d'avis qu'une acceptation de l'initiative aurait «des conséquences importantes pour l'offre journalistique et l'ancrage régional» de la SSR. Albert Rösti, qui était lui-même actif au sein du comité d'initiative avant son élection au Conseil fédéral, voit toutefois un potentiel d'économies. La SSR doit affiner son profil, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse début novembre. Il remet notamment en question l'offre dans les domaines du sport et du divertissement.

Pas d'économie sur le sport et le divertissement

Nathalie Wappler ne l'entend pas de cette oreille-là. Elle ne souhaite pas toucher à l'offre, même en matière de sport et de divertissement. Ces deux domaines faisant partie intégrante du mandat de prestation que la SSR doit remplir. La directrice de la SRF estime que ces productions participent à l'ancrage de la SSR dans le paysage suisse.

En ce qui concerne l'information, elle ne pense pas qu'il soit nécessaire de développer de nouveaux formats. Nathalie Wappler se défend contre les critiques qui insinuent que ses chaînes seraient orientées à gauche de l'échiquier. «Nous n'avons pas de penchant pour la gauche». La manière dont on perçoit la SRF dépend aussi de la position politique de chacun. 

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