Face au Tribunal pénal fédéral
Les parents d'un combattant de l'Etat islamique jugés pour lui avoir envoyé 50'000 francs

Un couple qui aurait envoyé un total de 50'000 francs à leur fils combattant pour l'Etat islamique devra répondre à ses actes devant le Tribunal pénal fédéral. Ces transferts d'argent ont principalement pris la forme de chèques anonymes.
Publié: 19.08.2024 à 07:14 heures
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le père et la mère d'un Suisse converti à l'islam radical et qui s'est enrôlé au sein de l'Etat islamique en Syrie comparaissent dès ce lundi devant le Tribunal pénal fédéral. Ils répondent de violation de la loi interdisant les groupes Al-Qaïda et Etat islamique pour avoir envoyé à leur fils quelque 50'000 francs entre 2016 et 2019.

Leur fils a quitté la Suisse en 2015

Converti à l'islam et adepte de l'idéologie salafiste-djihadiste, le jeune Suisse a quitté la Suisse en avril 2015 pour rejoindre l'Etat islamiste en Syrie où il a suivi une formation militaire et religieuse. Il y a épousé une Française également radicalisée et le couple a donné naissance à un enfant. Le jeune homme a été capturé en juin 2019 par les forces kurdes. Il fait l'objet d'une procédure séparée ouverte par le Ministère public de la Confédération (MPC).

Dans son acte d'accusation, le Parquet fédéral reproche aux parents, domiciliés à Genève, d'avoir versé à la demande de leur fils quelque 50'000 francs au total entre septembre 2016 et mai 2019. L'argent devait servir à l'intéressé, à sa femme et à un ami ainsi qu'à l'Etat islamique.

Le jeune Suisse a quitté la Suisse en avril 2015 pour rejoindre l'Etat islamiste en Syrie où il a suivi une formation militaire et religieuse.

Chèques anonymes et intermédiaires

Les versements – de quelques dizaines à quelques milliers de francs – ont été effectués par l'intermédiaire de Western Union dans quelques cas et dans d'autres au moyen de Ticket Premium, soit un système de chèques anonymes permettant d'effectuer en ligne des paiements anonymes et sans compte bancaire.

Pour certains montants importants, l'argent a été remis de main en main à des intermédiaires. Ainsi, en mai 2019, la mère du combattant a remis 40'000 francs à deux collecteurs de fonds venus spécialement de Berlin, affirme le MPC.

Sur cette somme, 20'000 francs provenaient du rachat de l'assurance-vie de l'accusée et 10'000 francs de la vente d'une maison en Espagne. Le Parquet communiquera ses réquisitions lors de l'audience. Celle-ci est prévue sur un à deux jours.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la