Graves conséquences pour l'écosystème
En raison de la sécheresse, il y a moins de moustiques en Suisse

Les moustiques n'ont pas la vie facile cet été: les détestés suceurs de sang souffrent de l'intense sécheresse. En l'absence de pluie, ils manquent de lieux adaptés pour se reproduire.
Publié: 17.08.2022 à 19:14 heures
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Dernière mise à jour: 17.08.2022 à 19:15 heures
Carla De-Vizzi

Depuis des semaines, l’Europe est frappée par une période de canicule intense. Les lacs et les rivières s’assèchent. L’eau est plus rare que jamais. Les poissons (et les humains) ne sont pas les seuls à être affectés par la sécheresse: les moustiques aussi en souffrent, rapporte la «Berner Zeitung».

«Les moustiques ont leur place dans la nature»

Etre dévoré par les moustiques est moins fréquent cette année. Et pour cause: les vrombissants petits insectes sont bien moins nombreux que d'habitude. Pour certains, c’est une bonne nouvelle. Mais pour l’écosystème et les chaînes alimentaires, c’est une catastrophe. «Les moustiques sont très utiles dans la nature», explique le professeur Alexander Mathis de l’université de Zurich, expert en matière d’insectes, à la «Berner Zeitung». «La sécheresse a de graves conséquences», poursuit le spécialiste: les moustiques manquent de lieux de reproduction.

En effet, les insectes pondent leurs œufs de préférence dans de petites étendues d’eau, comme les flaques et les soucoupes des plantes. Pour que les larves puissent éclore et donner naissance à un moustique, l’eau doit stagner pendant dix à quatorze jours. Or, comme il n’a pratiquement pas plu ces dernières semaines, les moustiques n’ont pas pu se développer en grand nombre.

Il y a moins de moustiques en Suisse en raison de la sécheresse.
Photo: imago stock&people
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Les moustiques reviendront-ils dans quelques jours?

La simulie est moins affectée par la canicule. Contrairement au moustique, cette petite mouche, appartenant au sous-ordre des moustiques, aime se loger dans les cours d’eau. Tant que les rivières ne s’assèchent pas complètement, l’habitat de cet insecte n’est pas menacé.

La simulie a l’apparence d’une mouche, mais suce également le sang de ses victimes, explique Alexander Mathis. Son rostre à l’avant de son corps est un peu plus large que celui du moustique habituel. On s’en rend compte lorsqu’on est piqué: «Les piqûres sont bien plus douloureuses.» Toujours est-il que les populations de simulies ne sont pas très étendues. De manière générale, les insectes qui se développent dans les cours d’eau sont bien moins touchés par la sécheresse.

Malgré le nombre réduit de moustiques cette année, il ne faut pas se réjouir trop vite. En effet, la pluie qui tombera dans les prochains jours pourrait entraîner l’augmentation du nombre de moustiques, grâce aux flaques d’eau ainsi formées. «Certaines années, le pic du nombre de moustiques a été enregistré en septembre», rappelle l’expert en moustiques.

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