Il veut redevenir «normal»
Ueli Maurer s'exprime à cœur ouvert sur sa vie

Neuf mois après avoir quitté le gouvernement, l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer raconte pour la première fois sa vie en public. Il raconte l'histoire derrière son bras en écharpe, et explique pourquoi le Conseil fédéral ne lui manque pas.
Publié: 07.10.2023 à 18:24 heures
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Dernière mise à jour: 07.10.2023 à 18:27 heures
Tobias Ochsenbein

L'ancien conseiller fédéral de 72 ans fait actuellement le tour de la Suisse. Trois semaines avant les élections, Ueli Maurer semble être partout à la fois. Le Zurichois est en constante campagne électorale pour son parti, et apparaît presque quotidiennement devant les sections UDC de tout le pays.

«Cette semaine, j'étais dans l'Emmental, à Genève, dans le Jura bernois, la semaine dernière en Suisse centrale, et en Suisse orientale. Je rends visite à mes amis à travers la Suisse», raconte l'ancien ministre des Finances dans le podcast «Wortwächsel» du conseiller national UDC zurichois Benjamin Fischer. Ce dernier a accueilli Ueli Maurer à l'occasion de l'anniversaire du podcast cette semaine, à l'auberge Hirschen à Hinwil, dans le canton de Zurich.

Blessé à vélo

Ce qui frappe d'emblée, c'est le coussin d'abduction que porte Ueli Maurer: il a le bras droit en écharpe. Il explique s'être récemment blessé à cause d'un accident de vélo. «Je suis tombé sur le circuit du Bachtel. Je me suis disloqué l'épaule et je me suis écorché tout ce que je pouvais.»

Il s'est blessé en faisant du vélo: l'ancien Conseiller fédéral Ueli Maurer dans le podcast en direct du Conseiller national UDC Benjamin Fischer.
Photo: Screenshot Youtube «Wortwächsel»
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L'ancien conseiller fédéral s'est montré optimiste. Il a certes encore un peu de fièvre et les mains enflées, mais cela n'est que provisoire. «C'est arrivé bêtement», dit-il. Il subirait selon lui une chute grave à vélo à un intervalle régulier de trois ans. En 2018, Ueli Maurer avait en effet déjà eu un accident grave. Alors qu'il roulait à 70 km/h, il a voulu éviter un sac en plastique, a heurté une pierre et s'est écrasé sur l'asphalte.

Mais le Zurichois a également évoqué de belles choses lors du podcast en direct. Il a par exemple raconté sa visite à l'un de ses fils, au Canada. «Nous avons un fils qui a émigré. Il a un ranch là-bas. Des boeufs, des vaches et quelques chevaux», raconte Ueli Maurer. Ils ont coupé du bois «comme des sauvages», pour un hangar à machines et un hangar à foin. «Donc s'il n'y a presque plus d'arbres au Canada maintenant, c'est de ma faute!». 

Aucune nostalgie au sujet du Conseil fédéral

Le Zurichois, dont le souhait était de «redevenir le Ueli normal» après son départ du Conseil fédéral, a manifestement apprécié l'isolement canadien. «En deux mois là-bas, j'ai vu plus d'ours que d'humains», a-t-il raconté avec enthousiasme.

Il admet que le Conseil fédéral ne lui manque pas du tout. Il a certes apprécié son rôle au sein du Parlement, qui plus est pendant une période passionnante, mais il se réjouit que celle-ci soit révolue. «Je ne suis absolument pas nostalgique», résume-t-il aujourd'hui.

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«Le Conseil fédéral n'est pas du tout une colonie de vacances»
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Ueli Maurer raconte que lors de plusieurs séances, les choses se sont envenimées parmi les Conseillers. Cela pouvait aller jusqu'à une interruption de la séance pour prendre l'air et reprendre la discussion calmement. «Le Conseil fédéral n'est pas du tout une colonie de vacances.» Il est déjà arrivé que l'organe a dû reporter un dossier d'une semaine. «Et parfois, il fallait fermer les yeux. Ce ne sont pas toujours nos avis qui l'emportent sur la décision finale.»

«J'aime débattre»

La période du Coronavirus a été difficile, explique Ueli Maurer. «Je suis fondamentalement anti-vaccins. Et j'ai trouvé que nous avions beaucoup exagéré avec le Covid», explique le Zurichois. Aujourd'hui encore, les gens en parlent, il l'entend tous les soirs lors des manifestations auxquelles il participe. «Ce n'était pas une situation optimale. Les gens ont l'impression que le Conseil fédéral leur a menti.»

Pour ces personnes, il était le seul membre du Conseil fédéral à avoir du bon sens. Pour les autres, il représentait une opinion extrême. Mais «il faut aussi des gens comme ça. J'aime bien débattre et avoir une opinion différente.»

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