La mère du jeune suspecté de terrorisme s'exprime
«Il ne lui viendrait certainement pas à l'idée de tuer des gens»

Les parents prennent généralement la défense de leurs enfants. Même lorsqu'il s'agit de projets d'attentats terroristes, comme à Neuhausen (SH). Après que le père du jeune de 16 ans arrêté a réagi dans Blick, c'est au tour de la mère du jeune de 15 ans de s'exprimer.
Publié: 17.04.2024 à 07:30 heures
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Dernière mise à jour: 17.04.2024 à 08:33 heures
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Ralph Donghi

Un vieil immeuble au centre de Neuhausen, dans le canton de Schaffhouse. C'est ici qu'Aras P.*, 15 ans, vit avec ses parents. Mais c'était avant que ce Suisse d'origine kurde soit arrêté par la police, peu avant Pâques.

Les soupçons du Ministère public de la Confédération à son encontre sont les suivants: Aras et son ami Valentin S.*, âgé de 16 ans qui a également été arrêté, auraient soutenu le groupe terroriste Etat islamique (EI). «Concrètement, il s'agit d'attentats à l'explosif contre des cibles en Suisse», a indiqué le premier procureur du canton Peter Sticher à Blick. 

La mère du mineur arrêté s'exprime

Pour la première fois, la mère du suspect de 15 ans a pris la parole en exclusivité pour Blick. «Nous sommes tombés des nues lorsque notre fils a été arrêté», déclare la maman d'Aras. Elle semble affectée, mais sereine. L'arrestation a eu lieu le 28 mars. A la maison. Le soir. «Tout était normal», selon la mère. Elle ne donne pas de détails sur les conditions d'arrestation, et ne mentionne pas si son fils de 15 ans a été menotté par les agents. Mais l'arrestation a été «suffisamment traumatisante» pour son fils.

Aras P., 15 ans, est en détention provisoire. Sa mère a fourni cette photo à Blick, en demandant de cacher le visage de son fils.
Photo: zVg
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Les parents se doutaient-ils des activités terroristes présumées de leur fils? «Nous n'avons pas connaissance qu'il soit impliqué dans des projets d'attentats», répond la mère. Au contraire: «C'est un garçon calme et gentil et il ne lui viendrait certainement pas à l'idée de tuer des gens.» Ses propos sont les mêmes que le père du deuxième suspect, Valentin S., qui s'est également exprimé pour Blick.

L'école avait déjà des soupçons avant l'arrestation

Selon les informations de Blick, Aras et Valentin auraient été dans la même classe. Les deux jeunes s'étaient déjà fait remarquer à l'école plusieurs semaines avant Pâques, d'après les dires du président de la commission scolaire de la commune de Neuhausen, Marcel Zürcher. Des symboles dessinés sur du papier et contre un mur ont commencé à éveiller les soupçons de radicalisation. L'école a donc fait appel à la police.

Peu après, les deux garçons ont été démasqués. «Ils se sont repentis», a indiqué Marcel Zürcher. L'école a estimé qu'il s'agissait d'une blague de jeune garçon. Ce n'est qu'à Pâques que l'école a été informée des arrestations des écoliers par la police.

Plusieurs adolescents arrêtés en Suisse

Un autre suspect de 18 ans originaire de Thurgovie figure parmi les autres personnes arrêtées. Presque simultanément, quatre adolescents ont aussi été arrêtés à Düsseldorf en Allemagne et dans le Bade-Wurtemberg. Il s'agit de deux filles et deux garçons qui, comme les deux élèves de Neuhausen, n'ont pas plus de 16 ans. Ils auraient été en contact avec Aras et Valentin via un groupe de discussion en ligne.

La mère d'Aras le reconnaît: «Il est possible que son numéro soit sorti dans le téléphone d'un garçon qui est peut-être un adepte de l'EI.» Mais pour le bien de l'enquête, la police doit d'abord arrêter tous les contacts ou les personnes qui se cachent derrière ces adeptes et procéder à de longs interrogatoires pour mettre la main sur les responsables.

Les jeunes se seraient rencontrés sur internet

Il est évident que le groupe s'est rencontré en jouant ou en discutant sur Internet. Mais comment Aras s'est-il retrouvé dans cette situation? La mère se contente de répondre simplement: «Il aime jouer sur internet, comme presque tous les garçons de cet âge aujourd'hui.»

La mère d'Aras tient cependant à préciser un point: «Il est important pour nous de dire que notre famille n'a absolument rien à voir avec les religions qui soutiennent les activités terroristes!» Les parents sont convaincus que tout va s'éclaircir «et que notre fils pourra, nous l'espérons, bientôt rentrer à la maison». Mais l'enquête pourrait bien durer longtemps, et pourrait encore s'étendre. À noter que toutes les personnes arrêtées bénéficient pour l'heure de la présomption d'innocence.

*Les noms ont été modifiés

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