La proposition d'économie du groupe Gaillard
Pour «Digitalswitzerland», économiser sur la numérisation est «incompréhensible»

La proposition d'économie pour le budget fédéral prévoit de supprimer deux millions de francs pour le développement numérique de la Suisse. L'organisation «digitalswitzerland» met en garde: économiser au mauvais endroit pourrait coûter cher à long terme.
Publié: 18.09.2024 à 09:27 heures
Digitalswitzerland et son président Andreas Meyer mettent en garde contre l'arrêt des investissements dans une infrastructure numérique.
Photo: Liliana Lafranchi
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Un groupe d'experts dirigé par l'économiste Serge Gaillard a été chargé d'identifier les domaines dans lesquels la Confédération peut faire des économies. En ressortent une soixantaine de propositions, dont l'une vise à réduire les coûts de la numérisation durable et du développement des prestations numériques des autorités. Des critiques s'élèvent aujourd'hui contre cette proposition. À l'heure de l'intelligence artificielle, l'organisation «Digitalswitzerland» met en garde contre l'arrêt des investissements dans l'infrastructure numérique. La numérisation permettrait de réaliser des économies durables, peut-on lire dans leur communiqué.

Le rapport du groupe d'experts Gaillard propose de supprimer la seule mesure d'accompagnement de deux millions de francs, qui vise exclusivement à promouvoir une numérisation durable et le développement des prestations numériques des autorités. «Une suppression incompréhensible», estime Andreas Meyer, président de «Digitalswitzerland» et ancien CEO des CFF.

«Nous devons effectuer des investissements ciblés dans l'infrastructure numérique», déclare Andreas Meyer. Selon lui, l'infrastructure numérique et le traitement des données constituent déjà l'épine dorsale de nombreux autres services tels que la sécurité, la recherche, la santé, la mobilité, les finances ou la poste et la logistique.

Entre autres, «Digitalswitzerland» s'engage pour des projets de numérisation essentiels, tels que l'identité électronique (E-ID), le dossier électronique des patients (EPD), Digisanté et le Swiss Government Cloud, qui ne doivent pas être freinés.

Plus d'efficacité, moins d'erreurs grâce à la numérisation

«Digitalswitzerland» est convaincue qu'en plus des coupes nécessaires, des investissements ciblés dans la numérisation de la Suisse permettront de réduire considérablement et durablement les coûts et d'accroître la prospérité, peut-on lire dans le communiqué.

Ces investissements permettraient aux entreprises et aux autorités de travailler plus efficacement, de produire moins d'erreurs et d'introduire de nouveaux modèles commerciaux ou de services. Ils améliorent l'accès aux services publics et facilitent ainsi la vie des citoyens et des collaborateurs de l'administration. «Les processus complexes deviendraient plus rapides, plus légers, plus sûrs et prendraient moins de temps.»

Il faut également investir dans la compréhension des aspects techniques de l'IA et de son application dans la société et dans les prestations des autorités. Par ailleurs, il ne faut pas faire de concessions sur l'infrastructure numérique de la Suisse, comme l'E-ID.

«Digitalswitzerland» est une initiative intersectorielle à l'échelle nationale dont l'objectif est de transformer la Suisse en une nation numérique de premier plan. Marc Walder, CEO de Ringier, fait également partie du comité de pilotage. Le groupe Blick fait également partie de Ringier Médias Suisse.

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