Le vaccin? Rien que du «vent»
Ueli Maurer diffuse des thèses antivax radicales en interview

La pandémie aurait été une «hypnose de masse», la vaccination contre le Covid-19 n'aurait été que du «vent»: l'ancien conseiller fédéral Ueli Maurer bouscule même les UDC avec des thèses crues.
Publié: 21.01.2024 à 10:11 heures
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Dernière mise à jour: 21.01.2024 à 11:04 heures
Roman Neumann

Ueli Maurer s'est retiré du gouvernement fédéral il y a un an, mais l'homme de 73 ans ne reste pas tranquille pour autant. Alors que la plupart des anciens conseillers fédéraux agissent davantage en arrière-plan ou se retirent complètement de la vie publique, Ueli Maurer accorde des interviews à des médias sélectionnés et se lance dans la campagne électorale pour l'UDC.

Le plus frappant, c'est que ses déclarations sur la pandémie deviennent de plus en plus radicales et ressemblent aux récits conspirationnistes des coronasceptiques, comme le rapporte la «NZZ am Sonntag».

«Plus de vent que de contenu»

Ainsi, Ueli Maurer a par exemple donné une interview d'une demi-heure à la chaîne Internet Hoch2.tv, dans laquelle il y fait des déclarations étonnantes sur la pandémie – d'autant plus qu'il siégeait lui-même à l'époque au gouvernement du pays. Selon lui, la pandémie était une «hystérie» qui avait été sciemment attisée. «Cela m'a fait peur, cette hypnose de masse qui a eu lieu.»

Ueli Maurer tire à boulets rouges sur ses anciens collègues du Conseil fédéral en matière de pandémie.
Photo: Linda Käsbohrer

S'il était certes bien d'être prudent au début, on a «trop exagéré» par la suite. «Dès le début, il était clair que cela ne pouvait pas être aussi grave qu'on le disait», affirme-t-il dans l'interview. Enfin, celui qui se définit ouvertement comme un «anti-vaccinaliste» aborde par ailleurs la question.

Il prend la parole pour les opposants: «Nous avons fait croire que nous avions des vaccins qui étaient absolument utiles. Et maintenant, nous constatons que c'est beaucoup de vent. Plus de vent que de contenu.» Derrière tout cela se cacherait l'industrie pharmaceutique, qui a gagné beaucoup d'argent.

Consternation de ses collègues de parti

Les thèses crues d'Ueli Maurer suscitent la stupeur chez ses collègues de parti et auprès des politiciens de la santé. Un effroi qu'ils partagent à la «NZZ am Sonntag». «L'OMS vient de publier de nouveaux chiffres. Rien qu'en Europe, la vaccination a sauvé 1,4 million de vies», déclare le conseiller d'Etat bâlois de centre-droit et président de la Conférence des directeurs de la santé, Lukas Engelberger.

Et le directeur de la santé de l'UDC argovien Jean-Pierre Gallati s'exprime dans les lignes du journal: «Ueli Maurer n'est pas un expert dans ce domaine. Il contredit les principaux spécialistes.» Selon lui, l'efficacité de la vaccination a été bien étudiée. De plus, il n'y a rien de choquant à ce que la branche pharmaceutique gagne de l'argent avec une vaccination. Il est plutôt reconnaissant qu'elle ait inventé ce vaccin.

«Pas d'usage pour les anciens conseillers fédéraux»

La proximité avec les récits de conspiration et la manière dont Ueli Maurer critique ouvertement ses anciens collègues du gouvernement étonnent l'ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin. «Des attaques directes d'une telle virulence ne correspondent pas à l'usage pour les anciens conseillers fédéraux.» Il l'a considéré comme un collègue correct. De telles manifestations nuisent à «sa bonne réputation» en tant que conseiller fédéral, ajoute Pascal Couchepin.

Un peu moins fort, mais tout aussi clairement, Ueli Maurer donne également son point de vue sur d'autres événements dans le monde, critiquant la couverture des médias. «Encore une fois, on nous donne une bouillie uniforme en ce qui concerne cette guerre entre l'Ukraine et la Russie. Où l'on doit simplement livrer des armes, livrer des armes, et faire des morts.»

Ueli Maurer est critique à l'égard des «médias mainstream», car ils propagent, selon lui, tous la même chose. Il a refusé une demande de la «NZZ am Sonntag» d'expliquer ses thèses. 

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