Le Vaudois remonté contre le Conseil fédéral
Financement de la 13e rente: Pierre-Yves Maillard s'insurge!

Les syndicats ont réussi à faire passer la 13e rente AVS devant les électeurs. Des cotisations salariales supplémentaires doivent assurer le financement, ont-ils exigé. Mais le Conseil fédéral mise plutôt sur une hausse de la TVA. De quoi agacer Pierre-Yves Maillard.
Publié: 14.08.2024 à 19:04 heures
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Dernière mise à jour: 16.08.2024 à 09:46 heures
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Ruedi Studer

L'Union syndicale suisse (USS), qui a fait passer la 13e rente AVS et qui se bat depuis pour des cotisations salariales supplémentaires, ne goûte pas aux annonces du Conseil fédéral de ce mardi. Celui-ci a annoncé que la 13e rente serait financée par une hausse de la TVA.

Dans un communiqué, l'USS se montre irritée par la proposition de financement «injuste». Elle estime que le Parlement doit corriger cette «décision antisociale erronée».

Pierre-Yves Maillard s'insurge

«Le Conseil fédéral interprète aussi mal la volonté du peuple que les perspectives financières de l'AVS», s'insurge le patron des syndicats et conseiller aux Etats du Parti socialiste (PS) vaudois Pierre-Yves Maillard. Lors de la consultation, il n'y avait pas de majorité pour une simple augmentation de la TVA. La décision est donc absolument incompréhensible, tonne-t-il à Blick. 

Le patron des syndicats Pierre-Yves Maillard est remonté contre le Conseil fédéral après que celui-ci a annoncé que la 13e rente serait financée par la TVA.
Photo: Keystone
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«Le Conseil fédéral annonce cette augmentation, mais ne sait pas à combien elle s'élèvera, c'est incroyable!» Il faut d'abord faire la lumière sur les conséquences de l'erreur de calcul sur les finances de l'AVS, poursuit-il. 

Le Centre satisfait, pas le PLR

Alors que le PS veut réintroduire des cotisations salariales plus élevées «en tant que variante de financement plus sociale» dans les débats parlementaires, le Conseil fédéral est applaudi par les partis bourgeois et les associations économiques pour avoir renoncé à cette mesure. Les vert'libéraux, par exemple, se réjouissent que le marché du travail et les actifs ne soient pas soumis à une charge supplémentaire.

La solution proposée va dans la bonne direction, selon le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Matthias Bregy. «Il faut une solution aussi équilibrée que possible, qui ne pèse pas sur la classe moyenne.»

Le Parti libéral radical (PLR), en revanche, s'insurge contre le fait que le Conseil fédéral ne marque pas le pas après la découverte de l'erreur de calcul de l'AVS. Il faudrait d'abord disposer de chiffres fiables sur les finances de l'AVS, estime le parti. 

Le PLR juge une hausse de la TVA «inacceptable» à l'heure actuelle, car il s'agirait d'une «augmentation des impôts qui pèserait sur la classe moyenne et les PME». En lieu et place, le parti veut un assainissement structurel, c'est-à-dire un relèvement de l'âge de la retraite.

Contre une baisse de la contribution fédérale

De la gauche à la droite, la baisse de la contribution fédérale à l'AVS de 20,2 à 19,5% des dépenses annuelles de l'AVS est mal perçue. «Une telle baisse de la cotisation serait grotesque et irait complètement à l'encontre de la volonté populaire de renforcer notre principale œuvre sociale», dénonce la coprésidente du PS Mattea Meyer. Au Centre, Philipp Matthias Breggy est clair: «La population ne doit pas être encore plus sollicitée par une baisse de la contribution de la Confédération à l'AVS.»

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