Daniel Jositsch sort du silence
«Le débat a franchi la limite du ridicule»

Le PS serait en lutte contre le conseiller aux États socialiste Daniel Jositsch, selon lequel les reproches à son encontre ont «dépassé les limites du ridicule». De nombreux points de tension effritent la confiance de l'élu envers son parti. Et réciproquement.
Publié: 18.12.2023 à 11:50 heures
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Dernière mise à jour: 18.12.2023 à 12:26 heures
Daniel Kestenholz

Quatre jours après l'élection du Conseil fédéral, le conseiller aux États zurichois Daniel Jositsch a pris la parole à la télévision concernant le rapport qu'il entretient avec son parti. Sera-t-il encore membre du PS dans un an? «Je n'ai pas encore eu de discussion avec le groupe parlementaire», botte en touche Daniel Jositsch. «Pour être honnête, le débat a franchi la limite du ridicule pour moi.»

Alors qu'il ne figurait pas sur le ticket du PS pour remplacer Alain Berset au Conseil fédéral, le Zurichois a récolté 70 voix, soit plus que Jon Pult. Le parti a longtemps attendu une mise au point de Daniel Jositsch, mais ce dernier ne s'est pas exprimé à la suite de l'élection du Conseil fédéral: «Il n'est pas d'usage de monter au pupitre à chaque fois que l'on reçoit des voix», assure-t-il.

Pour le conseiller aux États zurichois, qui a recueilli des voix de tous les partis lors des élections au Conseil des États, «on ne devient pas conseiller fédéral avec 70 voix». L'Assemblée fédérale est libre d'élire un membre du Conseil fédéral, affirme le Zurichois: «Je ne me sens pas obligé de restreindre cette liberté d'une quelconque manière».

Le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch aurait probablement accepté l'élection au Conseil fédéral mercredi, même si cela aurait été contraire à la ligne du parti socialiste.
Photo: Screenshot TeleZüri

Les débats autour de ses relations avec le PS sont «exagérés»

Daniel Jositsch trouve les débats autour de ses relations avec le PS «démesurément exagérés». Inutile également de réagir à son silence à l'Assemblée fédérale, rétorque l'élu: «Cela aurait été déplacé si j'avais couru au pupitre. Je suis fermement opposé à ce que l'on fasse fi de l'ordre constitutionnel de cette manière.»

Daniel Jositsch ressent toutefois un certain mécontentement dans ses propres rangs à propos de ce qu'il s'est passé: «Je trouve étrange d'exercer une telle pression en référence à un billet. De nombreux membres de l'Assemblée fédérale ne le supportent plus.» Pour l'élu, la liberté de l'Assemblée fédérale ne doit pas être bafouée: «Pour moi, cette pression est à la limite de l'ordre constitutionnel.»

Si Jositsch quittait le PS, le parti perdrait tous ses sièges

En cas d'élection, il aurait demandé une interruption de séance, affirme le conseiller aux États zurichois quand on lui demande si le scrutin s'était déroulé à l'encontre de la ligne du parti. Mais Daniel Jositsch ne craint pas pour son siège, sachant que le PS n'a aucun intérêt à se séparer du politicien très apprécié de la population.

Si Daniel Jositsch quittait le parti, le PS perdrait tous les sièges de commission occupés par le Zurichois, Jositsch étant membre de quatre commissions et d'une délégation.

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