Premières accusations déposées
Un réseau de trafic de drogue fait passer des kilos de cocaïne en Suisse

Deux hommes sont accusés de trafic de drogue à grande échelle. Ils faisaient partie du réseau de trafic de drogue «Presidente» que la police argovienne a découvert en été 2021.
Publié: 18.10.2023 à 15:11 heures
Marian Nadler

Au cours d’une enquête complexe, le Ministère public cantonal et la police cantonale argovienne sont parvenus à mettre au jour les agissements d’un groupe de trafiquants de drogue opérant à l’échelle internationale. Dans le cadre de plusieurs actions coordonnées, des procédures pénales ont été ouvertes à l’encontre de 20 personnes d’Argovie et d’autres cantons. Ils sont parvenus à démanteler un réseau important de trafic de drogue.

Ces derniers jours, des accusations ont été déposées contre un Croate et un Hongrois devant les tribunaux de district d’Aarau et de Zofingue pour violations graves de la loi sur les stupéfiants. Avec ces deux inculpations, les premières enquêtes sur le réseau de drogue nommé Presidente ont été closes.

Les investigations menées en été 2021 par la section spéciale stupéfiants de la police cantonale argovienne, en collaboration avec le Ministère public cantonal, ont révélé des liens entre un trafic illégal et plusieurs personnes. Bien que n’étant pas une bande organisée, le groupe a fait entrer des drogues en Suisse à grande échelle au cours des deux dernières années. Alors que l’enquête se poursuit dans le cadre de plusieurs procédures, une plainte a été déposée il y a quelques jours contre les deux hommes qui ont servi de coursiers.

Deux hommes sont accusés d'avoir fait passer de la drogue à grande échelle. (Image symbolique)
Photo: picture alliance / blickwinkel/M

Drogues cachées dans un véhicule

Outre d’autres faits, le Ministère public cantonal reproche au prévenu, originaire de Croatie, d’avoir fait entrer en Suisse dix kilos de cocaïne en février 2022. Sur ordre de ses commanditaires, l’homme s’était rendu en Serbie pour y récupérer un véhicule spécialement loué à cet effet par le biais d’une société fictive.

Pour le transport de la marchandise illégale, la voiture de tourisme disposait d’une cachette secrète aménagée de manière professionnelle. L’accusé a conduit la Volvo jusqu’à Rotterdam, où il a réceptionné au total dix paquets contenant chacun un kilo de cocaïne d’une très grande pureté. Via la Belgique et l’Allemagne, il a finalement acheminé la marchandise en Suisse. Dans le cadre d’une action ciblée, il a été arrêté à son arrivée à Lucerne.

Ses commanditaires lui ont accordé 10’000 francs pour le service rendu. Au moment de l’arrestation, un autre coup était déjà en préparation. Une camionnette était déjà garée au domicile de l’accusé. Elle aurait dû servir à récupérer 50 kilos de marijuana et à les ramener en Suisse.

Passeur et blanchiment d’argent

L’homme de 57 ans, originaire de Hongrie, travaillait aussi comme transporteur pour le réseau de drogue. En janvier 2022, il a tenté d’exporter dix kilos de cocaïne hors de la Suisse au poste frontière de Bâle. Cette cocaïne, livrée au préalable, était de qualité insuffisante et devait donc être retournée aux fournisseurs à l’étranger. Il a pu être arrêté à cette occasion. Il conduisait un véhicule qui avait aussi été aménagé pour cacher de la marchandise.

La suite de l’enquête a révélé que l’homme, en plus de son activité de passeur de drogue, travaillait comme convoyeur d’argent et comme blanchisseur d’argent pour le réseau de drogue. Il est accusé d’avoir blanchi plus de 300’000 francs pour le groupe Presidente. Les deux hommes ont passé plusieurs semaines en détention provisoire avant de bénéficier d’une exécution anticipée de leur peine au printemps 2022.

Jusqu’à 5 ans de prison

Outre les multiples infractions qualifiées à la loi sur les stupéfiants, le Croate est également accusé d’avoir participé à des réunions en bande organisée, c’est-à-dire la préparation d’une infraction à la loi sur les stupéfiants, ainsi que de plusieurs autres infractions dans le même domaine.

Le Hongrois est accusé d’infractions multiples à la loi sur les stupéfiants (quantité déterminée et organisation en bande) ainsi que de blanchiment d’argent. Dans les deux cas, le Ministère public requiert, dans le cadre d’une procédure abrégée, une peine d’emprisonnement de 5 ans et une expulsion du territoire de 10 ans.

Actuellement, des enquêtes contre plusieurs membres du groupe se poursuivent. Le Ministère public communiquera ses conclusions en temps voulu. La présomption d’innocence est de mise.

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