Réaction de Laurent Miéville
Action de Renovate au Grand Conseil vaudois: «J'ai de l'empathie pour les éco-anxieux»

Deux activistes de Renovate Switzerland ont interrompu une séance du Grand Conseil vaudois mardi. Ils demandent une accélération des mesures climatiques. Le premier citoyen du Canton Laurent Miéville réagit pour Blick à cet événement.
Publié: 01.02.2024 à 09:04 heures
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Dernière mise à jour: 01.02.2024 à 12:58 heures
Solène Monney

La séance du Grand Conseil vaudois a été mouvementée mardi 30 janvier. Deux membres de Renovate Switzerland l'ont interrompue pour dénoncer l'inaction climatique des politiques. Ce n'est pas la première fois que le collectif tente d'interpeller le parlement cantonal. Le 22 janvier, les militants écologistes collaient le rapport du GIEC sur les vitres du bâtiment — pour la sixième fois!

Les militants écologistes souhaitent une accélération des mesures pour parvenir aux objectifs du plan climat vaudois, soit une réduction des gaz à effet de serre de 50 à 60% d'ici 2030. Un récent audit de l'Ecole polytechnique fédéral de Lausanne (EPFL) démontre qu'avec les mesures cantonales actuelles, seuls 8% seraient atteints.

Laurent Miéville, président vert'libéral du Grand Conseil vaudois a assisté à cette intervention. Le premier citoyen du Canton a répondu aux questions de Blick. 

Mardi 30 janvier, deux membres de Renovate Switzerland ont interrompu une séance du Grand Conseil vaudois
Photo: Renovate Switzerland

Laurent Miéville, vous êtes le premier vert’libéral à présider le Grand Conseil. Vous mettez souvent en avant votre conscience écologique. Faites-vous partie des députées et députés qui ont applaudi l’action de Renovate Switzerland mardi?
Non, comme je suis président, je suis attaché à maintenir le bon déroulement des débats. Mon souhait serait de pouvoir les rencontrer pour qu’ils comprennent mieux les actions que j’entreprends et que le Grand Conseil entreprend aussi. Je comprends leur message d’anxiété et leur sentiment d’impuissance. Je suis à l’origine de la résolution sur l’urgence climatique vaudoise, donc c’est un sujet qui me touche. 

Trouvez-vous légitime les demandes des membres de Renovate Switzerland?
Ce qui est compliqué, c'est qu’on a une pression de temps qui est fixée par la nature. On ne peut pas attendre, mais en même temps si on veut résoudre le problème, on doit le faire avec la population. Je comprends qu’une minorité comme Renovate Switerland souhaite que ça aille plus vite, mais dans une démocratie, si la majorité ne suit pas, c’est difficile de faire avancer la politique. Mais, j’ai de l’empathie pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété, car je sais que ça peut générer de la souffrance d’avoir l’impression que la société n’avance pas à la vitesse à laquelle elle devrait.

Les activistes ont dénoncé mardi l’inaction politique pour atteindre les objectifs du plan climat vaudois. Le Grand Conseil ne respecte pas sa promesse faite à la population?
La politique climat est en cours au sein du gouvernement et du parlement. C’est dans les prochaines années que l’on verra si les mesures sont efficaces. Le gouvernement va avoir plus de pression au fur et à mesure si les résultats escomptés ne sont pas là. Il faudra alors renforcer certains axes. En tant que président du Grand Conseil, j’ai la chance de pouvoir décider de l’ordre des discussions devant le parlement. La résolution sur l’urgence climatique votée par le Grand Conseil me permet de placer les objets relatifs au climat de manière prioritaire pour un traitement accéléré, ce que je fais chaque fois que cela est possible.

Face à l’urgence climatique, les actions de désobéissance civile ne sont-elles pas nécessaires pour que les choses bougent?
Dans mon parti, la désobéissance est considérée comme contreproductive car elle va braquer beaucoup de gens. Ce serait dommage si les questions climatiques étaient perçues comme un combat de gens idéalistes et excessifs alors que ça doit concerner tout le monde. J’ai déjà eu des discussions avec Renovate Switzerland qui se sont bien déroulées et j’aimerais continuer à échanger de manière constructive avec eux pour leur donner plus d’espoir dans la politique. 

Le 22 janvier, Renovate Switzerland avait déjà ciblé le parlement vaudois, en collant le rapport du GIEC sur des vitres. La présidente du Parti libéral-radical (PLR) dénonçait un acte de «vandalisme» et leur souhaitait d'être condamnés. Vous aussi?
Non, je n’irai pas jusqu’à ce point-là. Il n’y a pas eu de dégât particulier à ma connaissance. Après si Renovate Switzerland souhaite mettre en avant ce rapport, c’est peut-être parce qu’ils n’ont pas vu que le Grand Conseil l'a déjà admis comme une source importante. De nouveau, la résolution sur l’urgence climatique dit que le rapport du GIEC fait office de référence dans les débats parlementaires sur le dossier climatique. Presque tous les députés ont d’ailleurs soutenu cette résolution.

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