Réduction des risques
Le Conseil d'Etat genevois lance un plan d'action sur le crack

Le Conseil d'État a présenté mercredi une série de mesures pour faire face à l'augmentation de la consommation de crack à Genève. Un plan d'envergure prévu pour trois ans, chiffré à près de 6 millions de francs annuels. De nombreux acteurs de terrain sont impliqués.
Publié: 04.10.2023 à 17:04 heures
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Dernière mise à jour: 04.10.2023 à 17:48 heures
Léo Michoud

Le Conseil d'Etat genevois lance un plan d'action transversal dans le domaine du crack. Adopté mercredi, il vise à réduire les risques socio-sanitaires et sécuritaires des consommateurs tout en garantissant la sécurité publique.

La consommation de crack s'est envolée à Genève depuis 2021 et l'arrivée sur le marché de très petites doses d'un produit hautement addictif, vendues à très bas prix. Pour faire face à cette urgence sociale, le Conseil d'Etat a élaboré un plan qui s'étend sur trois ans et s'appuie sur la politique des quatre piliers: prévention, thérapie, réduction des risques et répression.

Répondre aux besoins des usagers et calmer les tensions

Au niveau de la réduction des risques pour les consommateurs, le plan prévoit la construction d'une annexe à la structure d'accueil Quai 9, proche de la gare Cornavin, afin d'y créer un nouvel espace de consommation et de repos lié au crack.

Le Conseil d'Etat genevois lance un plan d'action transversal dans le domaine du crack. Adopté mercredi, il implique quatre départements.
Photo: MARTIAL TREZZINI

«On a vu cette année qu'on n'était pas en capacité d'accueillir la consommation de crack dans nos locaux, avec l'équipe actuelle, informe Thomas Herquel, directeur de l'association Première ligne, qui chapeaute Quai 9. Cela sera sans doute une sorte de container, ajouté juste derrière notre bâtiment actuel.» De quoi accueillir «plusieurs dizaines, voire centaines de personnes en plus.» Aussi, l'hébergement d'urgence pour ces consommateurs sera doublé à l'Armée du Salut.

«Le but de ce plan d'action, c'est que les consommateurs aillent mieux, se projette le professionnel de terrain. S'ils ont un endroit pour dormir, consommer et de quoi se nourrir, notre hypothèse est que cela fera baisser les tensions dans le quartier.» Selon le communiqué, une présence active uniformée – dissuasive et répressive – de la police cantonale, en collaboration avec la police municipale, doit aussi permettre de limiter les nuisances publiques en décourageant la consommation visible de crack sur la voie publique. «Le renforcement de la présence policière n'a pas pour but de faire fuir les consommateurs, mais de cadrer les éventuels phénomènes de violence ou autres débordements», conclut Thomas Herquel.

(Avec l'ATS)

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