Sommes-nous bientôt dix millions?
5 graphiques pour comprendre la croissance démographique suisse

Après la pandémie, la croissance démographique. L'année 2023 marque une explosion du nombre de personnes résidant en Suisse. Nos explications en 5 graphiques.
Publié: 23.08.2024 à 15:12 heures
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Dernière mise à jour: 23.08.2024 à 17:37 heures
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Joschka Schaffner

L'année dernière, la Suisse a connu une croissance démographique qu'elle n'avait plus connue depuis longtemps – depuis les années 1960 précisement. Selon les chiffres définitifs de l'Office fédéral de la statistique (OFS), 8'962'300 personnes vivaient en Suisse fin 2023. Par rapport à 2022, cela représente une augmentation de 1,7%. Comment expliquer cette hausse? Et quel est son impact sur les années et les décennies à venir? Blick vous l'explique en cinq points.

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Toujours plus, malgré des ralentissements

1,7% de plus. La Suisse n'avait plus connu une telle croissance démographique depuis plus d'un demi-siècle. Au début des années 1960, les raisons étaient tout autres: le baby-boom et les travailleurs immigrés des pays européens voisins ont permis une croissance record. La Suisse possédait même à l'époque le taux de croissance le plus élevé de toute l'Europe occidentale.

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Le développement s'est ensuite ralenti. Les crises économiques et les conditions plus strictes imposées aux étrangers pour s'établir dans le pays ont à nouveau ralenti la croissance au cours des décennies suivantes. Ce n'est que l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE qui a relancé durablement la croissance après le tournant du millénaire. Jusqu'à ce qu'elle s'effondre à nouveau lors de la pandémie de Covid.

Après les années de pandémie, la Suisse connaît une poussée de croissance historique.
Photo: Keystone
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La guerre en Ukraine et le marché du travail comme accélérateurs

«La migration marque plus que jamais la croissance démographique», explique Johanna Probst, de la section Démographie et migration de l'OFS. D'une part, la reprise économique après la pandémie aurait donné un coup de pouce. La migration de travail a donc de nouveau augmenté.

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D'autre part, 59'500 Ukrainiens, qui avaient obtenu le statut de protection S un an auparavant en raison de la guerre en Suisse, ont été comptabilisés dans la population résidente permanente en 2023. Ils représentent ainsi 2,5% de la population étrangère et un tiers de la croissance totale de l'année dernière. Les Ukrainiens qui bénéficiaient du statut S depuis moins d'un an au 31 décembre 2023 ne sont pas encore pris en compte dans ces chiffres.

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Peu de naissances, beaucoup de vieillissement

La Suisse est certes en pleine croissance, mais elle ne cesse de perdre des jeunes. L'année 2023 a été historique en termes de naissances: «Il n'y a jamais eu aussi peu d'enfants par femme en Suisse que l'année dernière», déclare Johanna Probst. Et les chiffres de 2024 indiquent également que le taux de natalité restera bas.

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Parallèlement, le vieillissement de la population s'accentue. La population de plus de 65 ans prend de plus en plus d'importance par rapport aux groupes d'âge plus jeunes. «La migration désamorce certes quelque peu cette situation», précise l'experte. Les étrangers sont en moyenne plus jeunes que les Suisses. Mais il s'agit, dans une certaine mesure, d'un phénomène statistique: «Au fil du temps, certains se font naturaliser.» Ils seraient alors également comptabilisés parmi les Suisses.

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Le canton du Valais est le leader inattendu

La croissance de la population se fait surtout dans les zones urbaines. C'est en tout cas ce qu'affirme l'OFS. Surprise! En 2023, ce sont plutôt les cantons ruraux qui arrivent en tête. Le canton du Valais est en haut du podium avec une croissance de 2,4%. Selon Johanna Probst, cela n'a rien à voir avec un taux de natalité particulièrement élevé ni avec un nombre d'Ukrainiens supérieur à la moyenne. «Nous ne pouvons donc guère répondre aux raisons de cette augmentation sans une analyse approfondie.»

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Même après le canton de montagne, ce ne sont pas Zurich ou Genève qui suivent, mais le canton de Schaffhouse, suivi par l'Argovie et le canton de Fribourg. Mais selon les calculs de l'OFS, ce sont tout de même les zones urbaines qui se développent à long terme.

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Dix millions, c'est pour quand?

L'année dernière, il manquait encore 37'700 personnes pour atteindre les 9 millions d'habitants en Suisse. Selon les chiffres provisoires de l'OFS, ce chiffre n'a pas encore été atteint au premier trimestre 2024. On devrait toutefois l'avoir déjà atteint, car si l'on tient compte de la population résidente non permanente, le chiffre est dépassé depuis longtemps.

En comptant les résidents de courte durée, les personnes en procédure d'asile et les personnes à protéger qui se trouvaient en Suisse depuis moins d'un an, 9'077'267 personnes vivaient en Suisse fin mars de cette année. «Mais bientôt, le seuil pourrait également être franchi pour la population résidente permanente», déclare Johanna Probst.

En attendant, selon le scénario de référence de l'OFS, il faudra encore attendre près de deux décennies avant d'avoir une Suisse à 10 millions d'habitants, un chiffre chargé politiquement. Les hypothèses de ce scénario ont toutefois été élaborées il y a cinq ans déjà. «Ni la pandémie ni la guerre en Ukraine n'ont été prises en compte», précise Johanna Probst. Conformément au rythme habituel de cinq ans, l'OFS serait en train de développer de nouveaux scénarios.

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