Troisième tentative de referendum!
Les amis de la Constitution retentent le coup contre la loi Covid

Les opposants aux mesures récoltent pour la troisième fois des signatures contre la loi Covid. Mais les choses se compliquent. Des centaines de feuilles mal adressées ont fini au milieu de nulle part.
Publié: 15.01.2023 à 21:51 heures
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Peter Aeschlimann

Ils existent encore... les amis de la Constitution. Et leurs critiques des mesures Covid-19 aussi. Depuis l'automne, leur comité directeur ne se compose plus que de trois membres. Mais selon les statuts, ils devraient être au moins cinq.

Les Amis de la Constitution sont donc pas en capacité d'agir et aucun nouveau projet ne peut être lancé avant l'assemblée générale de mai. Il n'est pourtant pas question de dissolution, affirme le coprésident Roland Bühlmann. «Nous sommes toujours là, et nous ne manquons pas de travail.»

La décision de se battre une troisième fois contre la loi Covid a été prise par l'association en août dernier déjà. Après que le Parlement a approuvé la prolongation de certaines mesures de lutte contre la pandémie jusqu'à fin 2024, les amis de la Constitution ont lancé un référendum.

Le comité de Mass Voll a récolté des signatures pour le référendum à Davos (de g. à dr.): Nicolas Rimoldi, Michael Straumann et Naomi Tambasco.
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Peu de signatures

S'il aboutit, les électeurs se prononceront probablement en juin dans les urnes sur un projet qui est déjà en vigueur depuis le 1er janvier. Pour Nicolas Rimoldi, coprésident du comité référendaire, c'est un «scandale démocratique».

Actuellement, le compteur est bloqué à 4374 signatures. Or, il doit y en avoir 50'000 dans environ deux mois. En été 2021, lors du deuxième référendum, 190'000 signatures avaient été récoltées en seulement trois semaines.

Cette fois, les choses se passent plus difficilement. Et rien d'étonnant à cela. Dans le baromètre des préoccupations, la maladie de coronavirus ne fait plus partie des cinq principales craintes. Les masques sont devenus des articles en rupture de stock, des millions de doses pour le vaccin de rappel doivent être détruites faute de demande, tandis que les souvenirs du lockdown s'estompent peu à peu.

Mauvaise adresse

L'une des raisons de ce faux départ est toutefois d'origine interne. Les Amis de la Constitution ont imprimé 100'000 feuilles de signatures à l'adresse «Massnahmen Nein, 3000 Bern» (en francais: «Non aux mesures"). Une adresse d'association qui, selon le porte-parole de la Poste Stefan Dauner, n'existe tout simplement pas. Le 6 septembre 2022, l'association avait en effet déposé l'adresse «Freunde der Verfassung, 3000 Bern». Le porte-parole témoigne du déboussolement. «Les collaborateurs de la Poste ne savaient pas où envoyer ces feuilles.» Selon Nicolas Rimoldi, des centaines de feuilles ont ainsi été perdues.

Roland Bühlmann, ami de la Constitution, parle d'un «malentendu fâcheux». Il est intervenu à plusieurs reprises auprès de la Poste dans cette affaire, au guichet ou par téléphone. Il y a d'abord eu des promesses, puis des refus. Malgré le «cabaret» avec la Poste, Roland Bühlmann est confiant de pouvoir présenter les 50'000 signatures à temps. «L'épée de Damoclès du certificat Covid est toujours suspendue au-dessus de la société.»

Daniel Graf, professionnel des campagnes électorales, estime très probable que les Suisses votent une troisième fois sur les mesures Covid. «Les Amis de la Constitution sont déterminés, et il ne faut pas les faire perdre manière prématurée.» L'association dispose de plus de 100'000 adresses postales et a les moyens d'effectuer les envois postaux nationaux et, en cas de pénurie, d'envoyer des collecteurs de signatures payés. L'expérience montre qu'il est difficile de lancer un référendum pendant la période de Noël et du Nouvel An. «Je n'exclus pas que la campagne ne démarre vraiment que dans les prochaines semaines.»

La troisième fois sera-t-elle la bonne?

Quant à savoir si les amis de la Constitution réussiront lors de leur troisième tentative dans les urnes, c'est une toute autre histoire. «Pour beaucoup de gens, le sujet est tout simplement passé», explique la politologue Cloé Jans de l'institut de recherche GFS. «Après deux votations perdues, on pourrait aussi dire: ça suffit maintenant.» L'avenir énergétique préoccupe davantage les Suissesses et les Suisses.

Pendant une courte période, il semblait que des groupes comme Mass-Voll ou les Amis de la Constitution pourraient bouleverser le système des partis, selon la politologue. «Aujourd'hui, on sait qu'il n'en sera rien.»


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