Un an après la chute
Mais que deviennent les anciens dirigeants de Credit Suisse?

La chute de Credit Suisse a-t-elle brisé les carrières de ses anciens dirigeants? Voici ce que font désormais les anciens présidents de la grande banque, un an après sa chute peu glorieuse.
Publié: 25.02.2024 à 08:18 heures
Dirk Schütz

Un an s'est écoulé depuis la chute historique de Credit Suisse et force est de constater avec lucidité que les conséquences du fiasco n'ont pas été les mêmes pour les différents ex-dirigeants de la banque. Le dernier président de Credit Suisse, Axel Lehmann, n'a certes pas de nouveau mandat au sein d'un conseil d'administration, mais il est encore présent au sein de deux adresses prestigieuses. À l'IMD (International Institute for Management Development) de Lausanne d'abord, il est listé comme l'un des 31 «Executives in Residence» qui, selon le site web, consacrent «un peu de leur temps» à l'école de formation des managers.

L'Université de Saint-Gall le mentionne également en tant que professeur titulaire, car il y était chargé de cours avant de rejoindre Credit Suisse. Mais il n'enseigne pas actuellement. En revanche, on le voit plus souvent au club Baur au Lac à Zurich. Il intervient également dans de petits cercles pour donner sa version de la chute de l'ancien géant suisse. Selon lui, c'est la faillite de la banque Silicon Valley dans la lointaine Californie qui a brisé le Credit Suisse. Est-ce un peu sa faute? Pas vraiment…

Urs Rohner est plus discret

Selon des proches, son prédécesseur Urs Rohner a une version des faits similaire. Mais contrairement à Lehmann, il semble éviter le public. Après un séjour de près de deux ans dans le village – fiscalement avantageux – de Wilen (SZ), il est revenu l'année dernière dans sa maison rénovée de Zumikon (ZH). Son entreprise de conseil Urs Rohner & Co. AG est toujours enregistrée dans le quartier de Seefeld, à Zurich. Actuellement, il passe beaucoup de temps à Londres, dans l'anonymat. Toutefois, son dernier grand mandat là-bas – en tant que membre du conseil d'administration de la multinationale pharmaceutique GlaxoSmithKline – expire en avril.

Axel Lehmann intervient régulièrement dans de petits cercles pour donner sa version de la chute de l'ancien géant suisse. Selon lui, c'est la faillite de la banque Silicon Valley dans la lointaine Californie qui a brisé le cou de Credit Suisse.
Photo: Keystone
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Thomas Gottstein a quelques ennuis

Pour l'avant-dernier PDG de Credit Suisse, Thomas Gottstein, la réinsertion est plus difficile. Le fait qu'il soit dans le collimateur de la Finma dans l'affaire Greensill rend tout nouveau mandat au sein d'un conseil d'administration presque impossible.

Mais ce fan de golf a tout de même de quoi se consoler. Comme Rohner, il exploite depuis peu sa propre société de conseil à Seefeld, Topago Advisory AG, dont le nom est inspiré du sien: Thomas Patrick Gottstein.

Tidjane Thiam veut devenir président de la Côte d'Ivoire

Parmi les anciens dirigeants, ce sont les deux étrangers qui ont subi le moins de dommages. L'éphémère président António Horta-Osório fait désormais la navette entre Lisbonne et Londres. Sa liste de mandats est impressionnante: outre son activité à la banque italienne Mediobanca et à la société américaine d'investissement Cerberus, il exerce au sein de 3G Capital – l'entreprise du milliardaire brésilien Jorge Paolo Lemann – et dans les entreprises portugaises Impresa et Bial.

Et l'ex-PDG Tidjane Thiam est, lui, carrément en mission, puisqu'il est candidat à la présidence de la Côte d'Ivoire. Il a démissionné de son mandat au sein du groupe de luxe français Kering. À Londres, il dirige toujours la société financière Freedom Acquisition, qui est actuellement poursuivie en justice par un ex-partenaire commercial pour un SPAC.

Il apparait encore parfois en Suisse, pays qu'il a accusé de racisme lors de son départ. Et pour cause: il est toujours membre du CIO à Lausanne.

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