Un conseiller national demande une liaison directe
En train, sans changement, directement à Londres?

Le conseiller national PS Matthias Aebischer souhaite une liaison ferroviaire directe entre la Suisse et Londres. L'Union des transports publics voit également un potentiel dans la proposition du Bernois.
Publié: 06.03.2023 à 15:36 heures
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Sophie Reinhardt

«Aujourd'hui, beaucoup de gens aimeraient voyager avec un impact moindre sur le climat. Mais pour éviter de devoir changer plusieurs fois de trains à travers l'Europe, ils finissent par prendre l'avion.» C'est ainsi qu'argumente Matthias Aebischer pour défendre son projet: demander au Conseil fédéral d'étudier une liaison directe entre Bâle et Londres.

Il ne s'agit pas d'un train de nuit, mais bien d'une connexion de jour: relier les deux villes ne prendrait «que» cinq heures et demie. De plus, les trains arriveraient directement au centre-ville, alors que les aéroports de la capitale britannique sont pour certains à une distance respectable du cœur de Londres.

«Une telle liaison serait extrêmement attrayante et concurrentielle par rapport aux liaisons aériennes existantes», avance Matthias Aebischer. Il n'y aurait ainsi plus besoin d'aller jusqu'à Paris pour ensuite prendre l'Eurostar.

Voir Big Ben en 5h30' depuis Bâle? C'est ce dont rêve Matthias Aebischer.
Photo: keystone-sda.ch

«La liaison a un grand potentiel»

Un renforcement du transport ferroviaire dans le trafic international est une contribution essentielle à la réalisation des objectifs climatiques, affirme l'élu socialiste. «Le renforcement du rail ne peut être atteint que s'il existe des liaisons ferroviaires attrayantes», appuie-t-il. Rejoindre Londres est déjà possible facilement en train depuis Paris, Bruxelles ou Amsterdam, mais pas depuis la Suisse.

Ueli Stückelberger, directeur de l'Union des transports publics (UTP), estime que l'initiative mérite d'être soutenue. «Une liaison ferroviaire directe Bâle-Londres a, à mon avis, un grand potentiel», abonde-t-il. De plus en plus de voyageurs veulent se déplacer la conscience écologique tranquille, en évitant l'avion.

Comme le Royaume-Uni s'est retiré de l'Union européenne et qu'il ne participe que de manière limitée à Schengen, les voyageurs devraient — comme à l'aéroport — se soumettre à des contrôles de sécurité et de passeport avant d'embarquer.

La Suisse devrait donc mettre en place des contrôles dans les gares concernées, explique Ueli Stückelberger à Blick. «Mais ce n'est pas un obstacle insurmontable. Un tel dispositif de sécurité a également pu être mis en place à Paris», plaide le directeur de l'UTP.

Les CFF temporisent

En principe, le Conseil fédéral soutient la promotion du trafic voyageurs international sur le rail, en particulier des trains de nuit en remplacement des vols à courte distance. Dans le cadre de la deuxième mouture de la loi CO2, actuellement en discussion au Parlement, il propose que des aides financières d'un montant de 30 millions de francs soient accordées aux entreprises de transports publics jusqu'à la fin 2030.

Un Bâle-Londres direct, est-ce réaliste? Les CFF ne veulent pas répondre: pas question de couper l'herbe sous le pied du Conseil fédéral, souverain en la matière. Impossible donc de savoir si un tel projet est dans les cartons de l'entreprise, ni même de connaître le nombre de voyageurs actuels entre la Suisse et Londres.

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