Un député UDC valaisan à Bruxelles
«Entre la soumission des Verts à l'Europe et mon doigt d'honneur, chacun jugera»

Une photo du député UDC valaisan Jérôme Desmeules fait polémique sur les réseaux sociaux. Le Martignerain y fait deux doigts d'honneur devant la Commission européenne, à Bruxelles. Alors que les Vert-e-s s'étranglent, l'élu assure à Blick assumer son geste. Interview.
Publié: 23.03.2023 à 13:01 heures
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Dernière mise à jour: 23.03.2023 à 13:02 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Tollé en Valais. Avec sa photo publiée sur Facebook le 17 mars dernier, le député UDC Jérôme Desmeules a fait bondir les Vert-e-s au plafond. La raison? On y voit le Martignerain faire deux doigts d’honneur devant le bâtiment de la Commission européenne, à Bruxelles.

Ce message accompagne le cliché, relate ce mercredi Rhône FM: «Comme parfois ça n’est pas très clair en provenance de nos élus, je me suis permis de faire un petit arrêt devant la Commission européenne pour clarifier le message». L’élu au Grand Conseil, qui a un certain goût pour la polémique, assume-t-il son geste? Plus généralement, considère-t-il qu’un représentant du peuple peut tomber dans les insultes? Interview sans langue de bois.

Vous êtes fier de vos doigts d’honneur devant la Commission européenne?
Je suis en tout cas content que mon geste amène l’attention sur le manque de transparence de cette institution et sur le fait, encore beaucoup plus grave selon moi, que nos autorités passent leur temps à s’agenouiller devant Bruxelles.

Les doigts d'honneur de Jérôme Desmeules, député UDC valaisan, ont fait bondir les Vert-e-s.
Photo: D.R.

Vous estimez donc qu’un député, un représentant du peuple, peut se livrer à des gestes aussi bas de plafond?
En France, n’est-ce pas le garde des sceaux qui a récemment fait des bras d’honneur à l’Assemblée? Moi, je ne suis pas un ambassadeur de notre pays. Je ne suis qu’un petit député d’un canton de province, pour reprendre un terme cher à nos voisins. Mais je n’hésite pas à m’opposer publiquement à la politique européenne de notre gouvernement, qui peut se résumer à: «Oui maître, bien maître». Ce n’est pas ce que souhaite la population.

Parlons de l’Union européenne. Tout est à jeter?
C’est un constat: quand on reprend ce qui nous est imposé de force, cela se passe toujours mal. Que cela concerne l’énergie, le secteur bancaire ou encore la politique migratoire. Je dois cependant laisser à l’Union européenne qu’elle est meilleure que nous en matière de négociation. Il suffit qu’elle nous chatouille un peu avec le programme Horizon Europe, qui est un sujet éminemment secondaire pour notre pays, pour qu’on commence déjà à chier dans notre froc. En réalité, à la place de l’Union européenne, si j’avais des mous comme nous en face, j’agirais comme elle.

Pour revenir à vos doigts d’honneur, les Vert-e-s estiment que votre comportement est honteux et choquant. Que leur répondez-vous?
Qu’ils sont bien sympa, mais qu’ils n’ont pas de leçon à me faire. Lors de la campagne pour les élections fédérales de 2019, certains candidats de gauche avaient pris la pose debout sur les pupitres du Grand Conseil. Ils avaient manqué de respect à nos propres institutions, ce qui est bien plus grave. Sur le fond maintenant, entre la soumission des Vert-e-s à l’Europe et mon doigt d’honneur, chacun jugera ce qui est le plus honteux ou choquant.

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Vous étiez à Bruxelles pour des raisons politiques?
Pas du tout! C’était un voyage privé. Je suis arrivé par hasard devant la Commission européenne, en sortant du métro. Ma réaction était très spontanée.

Donc il n’y avait pas de volonté de faire du buzz?
Attendez, on ne parle pas non plus du buzz du siècle. Je n’ai pas été invité chez Cyril Hanouna et le tweet des Vert-e-s culmine à cinq likes. On est loin du tsunami. Toutefois, il est vrai que j’assume toujours ce que je dis et ce que je fais, que cela plaise ou non. Et, au vu des nombreux messages de soutien que j’ai reçus depuis, on peut dire que j’ai déjà eu à défendre des positions plus clivantes que celle qui nous occupe aujourd’hui.

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