Un vrai parachute doré
Colère face à la méga-indemnisation de l'ex-chef des douanes

Christian Bock n'est plus chef des douanes. Une séparation d'un commun accord selon le Conseil fédéral. Mais c'est surtout l'indemnité de départ que touchera le cinquantenaire qui irrite le monde politique suisse. Indignation à gauche comme à droite.
Publié: 11.05.2023 à 06:05 heures
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Dernière mise à jour: 11.05.2023 à 06:49 heures
Bruggmann Tobias Ballmer Daniel

La ministre des Finances Karin Keller-Sutter veille sur la caisse fédérale – et tente de faire des économies. C'est son travail. Mais ce dernier départ coûte cher. La conseillère fédérale et le chef des douanes auraient décidé de se séparer d'un commun accord. Christian Bock ayant fait l'objet de critiques et n'était pas apprécié du personnel.

Le Département des finances (DFF) le licencie avec un parachute doré – mais il ne prendra pas son envol tout de suite: pendant deux mois, il reste à la disposition du département pour des tâches spéciales. Ensuite, un délai de résiliation de trois mois court – également avec un salaire complet. Ensuite, Christian Bock pourra encore se réjouir d'une indemnité de départ de douze mois de salaire, comme le confirme le porte-parole Pascal Hollenstein à Blick. «20 minutes» avait auparavant rapporté cette information.

Jusqu'à 330'000 francs

Les indemnités de départ sont régies par l'ordonnance sur le personnel de la Confédération, explique le DFF. «Nous nous y tenons», explique Pascal Hollenstein. Christian Bock était en classe de salaire 37. Selon le tableau des salaires de la Confédération, le salaire brut de l'ancien chef des douanes se situe entre 310'512 et 330'780 francs. S'y ajoutent d'éventuelles allocations. Il devrait donc s'en sortir sans trop de soucis financiers.

Le directeur des douanes Christian Bock s'en va.
Photo: keystone-sda.ch
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L'indemnité de départ élevée suscite des critiques de la part des politiciennes de gauche à droite. «Il est inadmissible que des fonctionnaires qui ont déjà un emploi sûr et bien rémunéré reçoivent en plus un parachute doré», déclare la conseillère nationale UDC Martina Bircher. «Les employés de la Confédération devraient être traités comme tous les autres», demande-t-elle.

Les tentatives de supprimer ces parachutes dorés ont déjà été nombreuses. Ce n'est que récemment que la commission compétente du Conseil des Etats s'est opposée à une interdiction. Martina Bircher ne croit pas que l'on ne soit pas attractif en tant qu'employeur sans parachute. «Les emplois à la Confédération sont déjà privilégiés. Il n'y a pas besoin d'incitations supplémentaires.» La conseillère UDC veut continuer à se battre. «Nous ne nous résignons pas.»

«Une insolence»

La gauche est, elle aussi, loin d'être enthousiaste. «Les indemnités de départ versées aux membres de l'encadrement supérieur sont inappropriées et constituent une insolence au vu des coupes opérées dans le reste du personnel», écrit la conseillère nationale socialiste Samira Marti sur Twitter.

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Mais il est également clair que de telles indemnités de départ sont courantes dans le secteur privé. Elles peuvent permettre d'éviter des litiges coûteux. Mais si le contribuable doit les financer alors que la Confédération fait des économies, elles sont gênantes. Déjà lors du départ d'Alard du Bois-Reymond, ancien chef de l'Office fédéral des migrations, et de celui de Jürg Marti, chef de la statistique, le parachute doré qu'ils avaient reçu avait suscité des critiques.


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