Une étudiante genevoise piégée
Elle fait un choc anaphylactique mais ne peut pas disposer du certificat Covid

Double peine pour une étudiante genevoise, à cause de l'injection du vaccin Moderna. Après avoir été clouée au lit par des effets secondaires massifs, elle se retrouve dans l'impossibilité de partir en voyage d'études en Italie. Sa mère critique le système suisse.
Publié: 07.02.2022 à 17:21 heures
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Dernière mise à jour: 07.02.2022 à 17:51 heures
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Alexandre Cudré

C’est une mésaventure plutôt rare que nous raconte la «Tribune de Genève». Une jeune étudiante de la Cité de Calvin a fait une forte réaction anaphylactique après l’injection de sa première dose de vaccin contre le Covid. Problème: sans «schéma vaccinal complet», impossible de réaliser son projet de partir en échange universitaire en Italie.

Céline est le prénom d’emprunt donné à cette jeune femme de 20 ans par le quotidien du bout du lac. Elle reçoit une injection du vaccin Moderna en juillet dernier. Aussitôt, elle fait un malaise. De forts effets secondaires suivent, notamment une «fatigue extrême» et de la tachycardie «qui la réveille la nuit». En cause: une allergie associée à un des composants du vaccin, le polyéthylène glycol (PEL).

Craintive, elle refuse la 2e dose

Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) lui proposent alors de tenter l’injection d’une deuxième dose en plusieurs parties et sous contrôle médical, une pratique connue des hôpitaux. Selon l’OFSP, si une contre-indication à un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna) est constatée, «la série de vaccination peut être complétée avec le vaccin Janssen, après consultation d’un médecin». Mais la jeune femme s’inquiète très fortement d’une nouvelle vague d’effets secondaires massifs et refuse.

La vaccination aura mal tourné pour une jeune étudiante genevoise (image d'illustration).
Photo: DUKAS

Alors que d’autres pays comme la France permettent l'accès au «passe sanitaire» dans ces circonstances, ce n’est pas le cas en Suisse. Heureusement, la Haute école italienne où Céline devait commencer les cours en septembre dernier l'accepte, bien que le reste de sa vie sociale soit fortement limitée par l’absence de certificat.

Durcissement des règles en Italie

Mais au mois de décembre, les règles italiennes sont durcies et la jeune femme doit absolument avoir reçu trois doses pour continuer les cours. Elle est donc, de facto, exclue de ceux-ci.

Et l’administration locale ne peut rien faire. «C’est aux autorités suisses de fournir un certificat Covid», explique sa mère, Mathilde, au quotidien genevois. Céline se retrouve piégée dans un angle mort administratif.

Elle a contracté le Covid!

La situation est d’autant plus ironique que l’étudiante a… contracté le Covid! Cependant, cela «est passé inaperçu» et Céline ne s’en rend compte que lors d’un test sérologique, qui indique que l’infection a eu lieu au mois de septembre. Or, le certificat Covid étant valide trois mois, le statut de «personne guérie» ne peut pas s’appliquer à elle.

«Je m’inquiète pour l’état psychologique de ma fille», témoigne Mathilde auprès de la «Tribune». Elle défend le choix de sa fille de ne pas avoir accepté de recevoir une deuxième dose avec le vaccin Janssen: «Tous les spécialistes à l’étranger déconseillent l’administration d’une seconde dose avec le type d’allergie de Céline.»

Selon l’OFSP, plusieurs centaines de personnes sont concernées en Suisse par une contre-indication vaccinale similaire à celle de Céline. Une personne sur 100’000 subirait un choc anaphylactique après l’injection d’un vaccin à ARN messager.

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