Vous avez dit liberté d'expression?
Affaire Claude-Inga Barbey: Blick se défend sur Léman Bleu

Après avoir épinglé Claude-Inga Barbey pour un sketch jugé raciste, notre journaliste a été convié par Léman Bleu pour parler liberté d'expression avec, notamment, les dessinateurs de presse Xavier Gorce et Patrick Chappatte. Débat à voir ce dimanche 6 février à 20h.
Publié: 06.02.2022 à 15:04 heures
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Dernière mise à jour: 06.02.2022 à 15:28 heures
Blick

Tout bon débat commence par une question provoc'. Présentatrice de l’émission «Le PoinG» sur «Léman Bleu», Laetitia Guinand le sait au moment de s’adresser au journaliste de Blick Amit Juillard: «C’est notamment votre édito qui a en partie mené la charge contre le dernier sketch de Claude-Inga Barbey […]. Vous n’avez pas l’impression d’un autogoal? Un journaliste qui tire contre la liberté d’expression…»

Enregistrées ce mercredi, les discussions nourries qui y font suite sont à découvrir ce dimanche 6 février à 20h ou en replay sur le site de la télévision régionale genevoise. En avant-première, Blick vous en livre quelques extraits.

Sur le plateau, notre collègue se défend d’entrée de tout appel à la censure: «Je crois que j’ai précisément fait usage de ma liberté d’expression […]. Et on a aussi fait cet édito pour garantir la liberté d’expression de gens qu’on n'entend jamais dans les médias.»

En avant-première, Blick vous livre quelques extraits de cette émission sur la liberté d'expression, l'humour et le dessin de presse.
Photo: DR

«On utilise la sensibilité pour interdire l’intelligence»

Pour mémoire, dans un commentaire engagé, Amit Juillard avait pris la défense de la minorité asiatique face — entre autres — à l’usage du terme considéré comme raciste «chintok» dans l’une des vidéos de l’humoriste, diffusée par «Le Temps». Excédée par les réactions sur les réseaux sociaux, la comédienne avait fini par donner son sac en criant à la censure.

En face de lui, le dessinateur Xavier Gorce, aujourd’hui au «Point» après avoir quitté «Le Monde» début 2020 à la suite d’un dessin sur l’inceste jugé «déplacé» par sa direction, passe à l'attaque. «L’humour, c’est quelque chose qui s’adresse à l’intelligence. Ce n’est pas quelque chose qui s’adresse à l’émotion. […] On rigole à partir du moment où on a compris la blague. […] Pas parce qu’on est en empathie ou en antipathie avec. […] Quand on commence à invoquer les blessures, le ressenti ou la sensibilité pour interdire l’humour, on utilise la sensibilité pour interdire l’intelligence.»

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La ligne rouge de Chappatte

À ses côtés, son confrère du «Temps» Patrick Chappatte — qui a fait les frais de la décision du «New York Times» de ne plus publier de dessins politiques après la publication d’une caricature jugée antisémite — embraie. «Pour moi, la liberté d’expression va avec la capacité d’écoute. Donc écouter la société, […] entendre de nouvelles voix, formidable! […] Mais là où ça commence à poser problème, c’est quand les revendications de ceux qui se sentent blessés vont au-delà de l’écoute et de la visibilité […]. Là où on franchit la ligne, c’est quand cette demande d’être entendus devient une demande d’interdiction. […] C’est mettre en avant un ressenti tout puissant, qui ne permet aucun débat.»

Dans quel camp jouent Philippe Val, ancien directeur de «France Inter» et de «Charlie Hebdo», sous haute protection depuis l'attentat du 7 janvier 2015, et Patrick Nussbaum, ex-rédacteur en chef de l’actualité radio à la RTS, également autour de la table? Nous ne vous en dirons pas plus. Enfin, si. Mais pour souligner que la conversation se dirigera vers les conflits de générations, le métier de journaliste ou encore l'autocensure. Préparez le pop-corn!

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