«Copenhagen Cowboy», «Bron»…
5 séries scandinaves que vous devez découvrir au plus vite

La dernière série de Nicolas Winding Refn, «Copenhagen Cowboy», vient de sortir sur Netflix, marquant le retour du réalisateur danois dans son pays d’origine. Une nouvelle preuve de la vitalité de l’industrie sérielle en Scandinavie.
Publié: 09.01.2023 à 19:56 heures
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Dernière mise à jour: 09.01.2023 à 21:41 heures
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Les séries venues du nord de l’Europe ont toujours eu la cote. Au point qu’on a même donné un surnom aux polars scandinaves, caractérisés par leurs enquêteurs (et enquêtrices, souvent) obstinés, leur photo gris bleuté et leurs rebondissements soignés: les «scandinoirs». Avec la série politique «Borgen», qui mettait en scène une femme politique centriste au Danemark, la fiction scandinave a montré qu’elle savait d’ailleurs s’aventurer au-delà des frontières de la série policière. Et exporter tant ses scénarios que ses interprètes: l’actrice Sidse Babett Knudsen, qui joue le rôle principal, a depuis investi avec succès le cinéma français et anglo-saxon.

Vendredi dernier, c’est le Danois Nicolas Winding Refn, connu au cinéma notamment pour le film «Drive», qui a sorti une nouvelle série sur Netflix. Entièrement tournée dans son pays d’origine, «Copenhagen Cowboy» porte la marque résolument personnelle de son auteur et élargit encore le champ des productions scandinaves. L’occasion pour Blick de sélectionner cinq séries à découvrir, pour tous les fans de «Borgen», de Winding Refn, et les autres.

«Copenhagen Cowboy» (Netflix)

S’il y a bien une chose que l’on peut reconnaître à Nicolas Winding Refn, réalisateur souvent taxé de maniérisme et de prétention, c’est que ses fictions ne ressemblent à aucune autre. C’est le cas, encore une fois, de «Copenhagen Cowboy», plongée hallucinée dans les bas-fonds de la capitale danoise sur les traces de Miu, mystérieuse jeune fille à laquelle on prête des pouvoirs surnaturels. Après avoir été exploitée par une famille des plus dysfonctionnelles, elle parvient à s’échapper, bien décidée à se venger.

La dernière série de Nicolas Winding Refn, «Copenhagen Cowboy», vient de sortir sur Netflix et regroupe tous les codes qui ont fait le succès du réalisateur.
Photo: Photo Credit: Magnus Nordenhof Jønck
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On croise ici, comme souvent chez Winding Refn, des hommes violents, des femmes redoutables et des néons. La mise en scène du cinéaste, qui nous confiait récemment vouloir procurer «une expérience» aux spectateurs, est toujours aussi précise et impressionnante, avec ses jeux de ralentis, de lumières et de couleurs vives. «Copenhagen Cowboy» risque de ne pas convaincre les allergiques à son style, mais les autres en prendront plein les yeux.

«The Killing» (MyCanal)

On a encore rarement trouvé mieux, dans le genre «scandinoir», que cette superbe série policière danoise, sortie en 2007. La détective Sarah Lund s’apprête à déménager en Suède, à Stockholm, lorsqu’on retrouve le cadavre d’une jeune fille de 19 ans. Obligée de collaborer sur cette affaire avec son remplaçant Jan Meyer, avec lequel la cohabitation est difficile, Sarah Lund ne sait pas encore que ses investigations la mèneront sur les traces d’un homme politique, candidat à la mairie de Copenhague.

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En trois saisons et autant d’investigations complexes, «The Killing» explore, en creux, les failles et les tabous de la société danoise, mais aussi les grandes frayeurs de l’époque, comme le terrorisme. La série est désormais aussi culte que son enquêtrice principale, dont le pull tricoté est même devenu un accessoire de mode. Un remake américain au titre identique a été tourné en 2011. Pas mal, mais on préfère toujours l’original à la copie de Seattle.

«Real Humans» (Arte)

Cette série suédoise de science-fiction imagine un monde dans lequel les humains se font remplacer pour toutes leurs tâches domestiques par des «hubots», des robots qui leur ressemblent trait pour trait. Le problème, c’est que certains gardent en mémoire leurs vies passées et finissent par rêver de liberté… et même d’amour.

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À partir du thème assez classique de la science-fiction (la frontière de plus en plus ténue entre les humains et les machines), «Real Humans» tisse une intrigue intelligente et haletante, qui mêle plusieurs réflexions sur la lutte des classes, l’égalité des genres et, bien sûr, les dérives de la technologie. Sa qualité repose notamment sur l’écriture fine des personnages, jamais aussi caricaturaux que ce que leur exposition peut laisser paraître.

«Bron/Broen» (Arte)

Cette série suédo-danoise, dont le titre signifie «le pont» dans les deux langues, commence effectivement sur le pont qui relie Copenhague, au Danemark, à Malmö, en Suède. On y retrouve le corps d’une femme, coupé en deux et éparpillé des deux côtés de la frontière. Sauf qu’il s’agit en réalité du buste d’une politicienne suédoise et des jambes d’une prostituée danoise… Un policier de chaque pays, Martin Rhode d’un côté et Saga Nóren de l’autre, doivent donc coopérer.

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Tout, dans «Bron», est réussi. D’abord, le duo de personnages principaux, avec cette Saga Nóren Asperger, complètement inadaptée aux relations sociales, et son comparse bien plus rationnel, mais finalement plus proche du dérapage. Ensuite, la myriade de personnages secondaires, servis par une écriture fine qui les introduit toujours en amont de leur réelle utilité pour l’intrigue. Enfin, l’atmosphère inégalable d’un «scandinoir» qui sent la pluie d’automne sur le bitume froid. Un autre monument du genre avec «The Killing».

«Au nom du père» (en VOD)

Le point de départ de la magnifique «Au nom du père» est pour le moins original. La série s’intéresse à une famille dont les hommes sont pasteurs à Copenhague depuis près de dix générations. Mais de pasteur, Johannes, le patriarche, ne semble avoir que le titre. Pour le reste, il est alcoolique, violent, infidèle et incapable de témoigner normalement son amour à ses deux fils, Christian et August. Sans surprise, ces deux-là sombrent en pleine crise de foi et vont chercher des réponses à leur crise existentielle à l’étranger.

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«Au nom du père» excelle à faire rentrer les petites histoires de famille dans le grand décor d’une société entière. D’un côté, la série ausculte les non-dits, les rancœurs, les tromperies et l’insondable difficulté qu’ont les êtres à communiquer, y compris avec leurs proches. De l’autre, elle examine les tiraillements du Danemark autour des questions religieuses, mais aussi des mouvements féministes. Une telle acuité politique n’étonnera pas de la part du créateur d’«Au nom du père», Adam Price, à qui l’on doit aussi «Borgen». Et il est impossible de saluer la réussite de la série sans mentionner Lars Mikkelsen (le grand frère de Mads), acteur impressionnant dont le regard acier nous hantera longtemps après le visionnage.

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