Heidrich se blesse gravement lors de ce service
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Des cris glaçants:Heidrich se blesse gravement lors de ce service

Anouk Vergé-Dépré au chevet de sa coéquière
«J'ai tout de suite su que la blessure de Joana était très grave»

Dimanche, la paire Heidrich/Vergé-Dépré était bien partie pour remporter le bronze lors des Mondiaux de beachvolley, à Rome. Mais, sur un service, Joana Heidrich s'est déboîté l'épaule. Sa coéquipière raconte ce moment, puis les heures qui ont suivi. Interview.
Publié: 20.06.2022 à 15:16 heures
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Dernière mise à jour: 20.06.2022 à 16:35 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Moins de 24 heures après la terrible blessure de Joana Heidrich, l’infortunée était de retour en Suisse, lundi à Kloten (ZH). À ses côtés, Anouk Vergé-Dépré était présente. La Bernoise l’a accompagnée jusqu’à la clinique où la Thurgovienne a dû passer des examens complémentaires, pour déterminer la gravité de sa blessure. Ensemble, elles ont vécu le meilleur, comme le pire. Le meilleur a eu lieu l'an passé à Tokyo, avec une médaille de bronze olympique. Le pire, c'était ce dimanche à Rome.

La déception est présente. C'est forcément avec quelques trémolos dans la voix qu'Anouk Vergé-Dépré est revenue avec courage sur ce qu’elle a vécu dans le Foro Italico de Rome. Elle est la première à avoir pu prêter main forte à Joana Heidrich. Elle est aussi la première à avoir vu à quel point la blessure était sérieuse... et que l'abandon était inévitable.

Anouk Vergé-Dépré, comment allez-vous au lendemain de cette désillusion?
C’est vraiment difficile pour moi de vous raconter ce que nous avons vécu ce dimanche, lors de cette finale pour le bronze. C’était un choc pour tout le monde. Pour moi également. Nous étions en bonne voie pour remporter cette médaille. Et puis, tout à coup, tout a changé d’un instant à l’autre. Voir Joana comme ça, c’était très dur pour moi.

La déception est présente. C'est forcément avec quelques trémolos dans la voix qu'Anouk Vergé-Dépré (à gauche) est revenue avec courage sur ce qu’elle a vécu dans le Foro Italico de Rome. Elle est la première à avoir pu prêter main forte à Joana Heidrich.
Photo: keystone-sda.ch
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Comment avez-vous réagi, sur le moment?
J’ai tout de suite su que la blessure de Joana était grave. Forcément, j’ai vu que l’épaule était déboitée. Donc, pour moi, c’était directement clair. J’ai essayé d’appeler à l’aide, mais entre les problèmes de communication et d’organisation, cela a mis du temps pour qu’elle soit bien prise en charge.

Arrive-t-on à garder sa lucidité dans un tel moment?
Je ne sais pas si j’ai été lucide… J’ai juste essayé de la soutenir et de la calmer du mieux que j’ai pu. Nous étions en plein soleil. C’était difficile, d’autant plus que les caméras étaient fixées sur Joana pendant très longtemps. J’espère que nous allons pouvoir analyser ce qui est arrivé, afin d’optimiser par la suite les protocoles avec l’aide de la Fédération internationale.

Comment va Joana?
Je l’ai suivie à l’hôpital et je suis rentrée avec elle en Suisse. Pour résumer, il nous faudra du temps à toutes les deux pour digérer ce qui est arrivé. Nous en saurons également davantage lorsque les examens médicaux nous donneront un diagnostic plus précis.

Et à titre personnel?
Avec Joana, nous avons très peu dormi. Peut-être deux heures et demie. Il est impossible de se préparer à vivre un moment comme celui-ci. Nous savons que les blessures font partie du sport. Mais dans ces circonstances… Le beacholley est un sport d’équipe, et lorsque ta coéquipière se blesse, tu ne peux rien faire. Tu es également éliminée. Il faut l’accepter, mais cela nous prendra probablement encore un peu de temps à toutes les deux.

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