Chronique de Mujinga Kambundji
Ces Mondiaux sont de bon augure pour la suite

Femme la plus rapide de Suisse, Mujinga Kambundji est chroniqueuse pour Blick. Malgré une préparation tronquée, la Bernoise est satisfaite de ses Mondiaux de Budapest.
Publié: 26.08.2023 à 15:56 heures
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Dernière mise à jour: 27.08.2023 à 14:19 heures
Mujinga Kambundji

Lorsque j'écris ces lignes, je suis encore à Budapest – là où ont lieu les Championnats du monde d'athlétisme. Normalement, j'aurais dû rentrer jeudi matin mais j'ai repoussé mon vol de deux jours afin de suivre un traitement pour mon pied ici. Et ça tombe bien, puisque j'ai pu également aller encourager ma sœur Ditaji lors de sa finale du 100 m haies. Il y avait aussi mes parents et ma tante. L'ambiance était vraiment chouette et elle a pu bien profiter.

Je vous avoue que lorsque j'avais réservé mon retour, je n'avais pas regardé le calendrier des Mondiaux. Je ne savais donc pas quand ma petite sœur courait. Ce traitement a finalement bien fait les choses.

Actuellement, ma blessure ne va ni mieux, ni moins bien. Je la sens toujours – surtout que je viens d'enchaîner deux jours de compétition à un rythme intense. Mais ça devrait être suffisant pour courir à la Diamond League de Zurich (31 août) et au Galà dei Castelli de Bellinzone (4 septembre). Et après, ce sont les vacances. Ce sera le moment de recharger les batteries du corps et de la tête.

Notre chroniqueuse Mujinga Kambundji est heureuse de ces Mondiaux.
Photo: keystone-sda.ch

Les Jeux sont davantage spéciaux

Mais pas si vite. Revenons aux Championnats du monde si vous le voulez bien. Et parlons de leur paradoxe. La compétition brute est similaire aux JO: les mêmes athlètes, toujours dans un stade, etc. Mais à Paris, il y aura plus d'attention et de médias. Personnellement, les Jeux sont davantage spéciaux à mes yeux. En théorie, ça ne change rien. En pratique, c'est très différent.

Et qu'en est-il de cette année à Budapest? Malgré une préparation tronquée, je suis très contente de mes Mondiaux. Certes, juste après la course, je me suis dit: «Mince, ça aurait été possible d'accéder à la finale.» Car en compétition, tu ne penses pas aux derniers mois et à tout ce que tu as traversé – tu cours toujours pour faire de ton mieux. Ce n'est pas une déception mais une petite frustration. Avec seulement quatre centièmes, j'étais proche d'intégrer la finale.

D'un autre côté, si je regarde toute ma préparation et le contexte de celle-ci, je suis satisfaite. Il y a sept semaines, je faisais 11"40 et je boitais après une course. Il y a quatre semaines, je ne savais même pas si j'allais pouvoir me rendre à Budapest. Finalement, je suis aussi très fière d'être aussi proche des meilleures du monde. La préparation était loin d'être optimale, mais j'arrive quand même à réaliser une bonne performance. C'est de bon augure pour la suite.

J'allais mieux le mercredi

Par contre, c'était bizarre pour moi de ne pas courir le 200 m ou le relais 4x100 m. En temps normal, j'adore cela – même si c'est fatigant pour le corps et la tête. Mardi matin, je me suis dit: «Ça y est. C'est fini maintenant. Il n'y a plus d'autre course. C'est dommage.» Ne vous inquiétez pas, j'allais déjà mieux mercredi.

Mujinga Kambundji a manqué la finale pour quatre centièmes.
Photo: DUKAS

De toute manière, ça aurait été difficile de faire autrement cette année. J'avais tellement peu de courses dans les jambes. Ma seule chance pour ces Championnats du monde, c'était de me concentrer sur le 100 m. Durant ma préparation, je n'aurais pas pu m'entraîner sur le 200 m et je me voyais mal venir ici et «faire pour faire». Surtout, je risque que mes problèmes au pied empirent avec le virage. Je sais que c'était la bonne décision… enfin, c'était surtout la seule. Sur le moment, tu en veux évidemment toujours plus mais c'était le plus raisonnable.

Un peu de repos en vue

Néanmoins, cette année, je vais devoir aussi partir avant la fin des compétitions. Ça me fait bizarre. Normalement, je prends l'avion avec les premiers et je rentre avec les derniers. Ça va être particulier de regarder les compétitions de dimanche devant ma télévision, et de ne pas y prendre part. Mais c'est bien, j'ai un peu plus de repos en vue du Meeting de Zurich.

Et je peux aussi en profiter pour aller un peu suivre les autres athlètes. Mercredi et jeudi, c'était une évidence de me rendre au stade pour aller suivre – entre autres – Ditaji. Ça me rend vraiment fière de la voir à ce niveau. Je la vois grandir en tant que petite sœur, mais aussi en tant qu'athlète. C'est super pour son futur, surtout qu'elle en veut toujours plus.

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