«Je dois beaucoup à Mujinga»
Les Kambundji, famille la plus rapide d'Europe

Mujinga et Ditaji Kambundji ont prouvé à Munich qu'elles répondent présentes dans les grands moments. Mais elles planifient déjà leur prochain coup.
Publié: 23.08.2022 à 14:27 heures
Emanuel Gisi

Deux sœurs, trois courses, trois médailles. Les Kambundji sont bel et bien la famille la plus rapide d’Europe.

Un conte de fées lors des championnats d’Europe, dont le dernier chapitre a été assuré par Ditaji Kambundji. La benjamine de la fratrie a décroché le bronze dimanche soir sur 100 m haies, complétant ainsi les médailles de sa sœur. «C’était évident: Elle avait le niveau pour décrocher une médaille», salue Mujinga, qui a remporté l’argent sur 100 m en plus de l’or européen sur 200 m. Lundi à midi, les deux étaient déjà sur le chemin du retour en Suisse. Et dès vendredi, elles reprendront le chemin de la compétition à Lausanne, dans le cadre d’Athletissima. L’occasion pour le public romand de voir à l’œuvre ces deux championnes.

Dimanche soir, les rôles étaient inversés, une fois n’est pas coutume. Alors que Ditaji a voyagé pendant des années avec sa famille pour assister aux grandes courses de sa sœur, c’est cette fois Mujinga qui a vibré depuis les tribunes. «En 2018, lors des championnats d’Europe à Berlin, je me suis dit: 'J’espère que je pourrai vivre cela un jour'», se souvient Ditaji. Quatre ans plus tard, c’est chose faite. «C’est une énorme expérience.»

Ditaji Kambundji a décroche le bronze sur 100 m haies.
Photo: freshfocus

L’influence de Mujinga

Ce qu’elle tient à souligner dans le plus grand succès de sa carrière à ce jour, c’est l’influence de Mujinga. «Je lui dois beaucoup», martèle Ditaji. «Quand tu as trois sœurs aînées qui t’emmènent partout, tu captes beaucoup de choses, précise Mujinga. Pas seulement dans le sport. C’est pour ça qu’elle était déjà un peu plus mûre que les autres. Elle n’est plus la petite depuis très longtemps.»

Au contraire. A tout juste 20 ans, elle se distingue en finale du 100 m haies. «Le fait qu’elle puisse réussir dans ce grand moment en dit long sur elle, déclare son coach Adrian Rothenbühler. C’est une grande performance.»

Les fractions de seconde qui ont suivi l’arrivée sont encore présentes dans la tête de Ditaji: «Je me suis donnée à fond et j’ai pensé: 'Peut-être que ça suffira. Ah non, probablement pas.' L’attente m’a semblé interminable. Quand j’ai vu mon nom à la troisième place, j’ai juste pensé 'Oh mon Dieu! J’espère qu’ils ne vont pas changer ça.'»

Qu’attendre pour cette saison?

Son évolution sur les derniers mois saute aux yeux. Les chutes aux championnats du monde des moins de 20 ans et aux championnats du monde en salle semblent bien loin. «Elle est nettement plus stable», analyse son entraîneur. Que peut-on donc attendre de Ditaji Kambundji, elle qui a déjà atteint 12"70 sur 100 m haies, pour la fin de la saison? «Je lui souhaite de faire encore au moins une belle course, souffle Adrian Rothenbühler. Une douce soirée d’été, un bon vent et plein gaz. Elle pourra alors encore atteindre un autre niveau.»

La joie dans le clan Kambundji serait sans doute aussi grande que celle de dimanche soir. «Le fait que nous ayons gagné un set complet de médailles réjouit certainement mes parents, sourit Ditaji. Mais ils se réjouissaient aussi énormément quand, à dix ans, je faisais un bon résultat lors d’une finale de sprint perdu dans la campagne.»

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