Gino Mäder n'est plus là. Mais oublié? Non, il ne sera pas oublié. Sept jours avant le début du 87e Tour de Suisse, un émouvant hommage a été rendu à l'ex-professionnel qui a perdu la vie à seulement 26 ans lors du dernier Tour de Suisse. Son fan-club tessinois lui rend hommage à Morbio Inferiore avec une statue de bronze. «Elle ne montre pas Gino lui-même, mais le représente symboliquement», explique Davide Bazzurri, l'un des membres fondateurs du fan-club. L'artiste qui a créé la sculpture est Carlo Nessi - un bon ami. «Elle montre comment était Gino - uni avec son vélo», dit l'artiste.
Un fan-club tessinois? Cela semble fou, car la famille de Gino Mäder n'a aucun lien familial avec le canton le plus ensoleillé de la Suisse. Gino est né à Flawil, dans le canton de Saint-Gall, a grandi à Wiedlisbach (Berne) et a vécu en ville de Zurich avec sa petite amie. En fait, lors des championnats du monde 2018 à Innsbruck (Autriche), Davide Bazzurri a été tellement enthousiasmé par Gino Mäder qu'il a spontanément décidé de l'encourager lors des courses avec un fan-club.
C'était également son projet en été 2022 lors de l'étape tessinoise du Tour de Suisse, qui passait par son village. Il n'en a finalement rien été - Gino Mäder a renoncé au Tour à cause du Covid. «Néanmoins, il était clair pour nous qu'à partir de ce moment-là, nous appellerions ce virage 'Cürva Gino'», explique Davide Bazzurri. En érigeant la statue de bronze, ils indiquent désormais clairement que cela ne changera jamais.
«A l'intérieur, c'est un tas de ruines»
Environ 150 personnes sont venues rendre hommage à leur «beniamino», c'est-à-dire leur bien-aimé, en ce samedi soir au-dessus de Chiasso. «Je n'ai pas de mots pour dire à quel point cela me touche. J'aimerai toujours revenir ici», déclare Andreas Mäder, le père de Gino.
Sa mère Sandra ajoute: «C'est magnifique que tant de gens continuent à penser à lui». Et comment se sent-elle en ce moment? Elle aussi trouve l'événement magnifique. «D'un autre côté, je préférerais regarder cette statue avec Gino lui-même». De l'extérieur, on ne verrait pas grand-chose, «mais à l'intérieur, c'est un tas de ruines», dit Sandra Mäder.
Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura énormément d'émotions lors du prochain Tour de Suisse. «Ce sera beau de voir comment Gino continue à vivre dans le cœur de beaucoup. Mais ce sera aussi plein de larmes. Rien que d'y penser, j'ai déjà la gorge nouée». Elle a de temps en temps des crises d'angoisse. «Mais je sais maintenant comment les gérer».
