Pluie de sanctions sportives
La FIFA et l'UEFA excluent la Russie

La Russie a été exclue de la Coupe du monde de football par son organisatrice, la FIFA, qui a annoncé lundi la suspension des sélections nationales et des clubs russes «jusqu'à nouvel ordre». D'autres sanctions du monde sportif s'accumulent sur le pays.
Publié: 28.02.2022 à 19:12 heures
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Dernière mise à jour: 28.02.2022 à 19:49 heures

Dans un communiqué commun avec la Confédération européenne (UEFA), la FIFA a exclu la Russie du mondial de football.

Les Russes, hôtes du dernier Mondial en 2018, sont donc disqualifiés des barrages de la prochaine édition, qu'ils devaient disputer fin mars avec un billet en jeu pour le tournoi au Qatar (du 21 novembre au 18 décembre), et leur sélection féminine ne pourra pas jouer l'Euro en Angleterre, en juillet. Le Spartak Moscou, dernier club russe engagé en Coupe d'Europe cette saison, est lui aussi exclu.

Cette lourde sanction du monde du football n'est pas la seule à accabler la Russie. Dans d'autres disciplines le pays de Vladimir Poutine a été mis au ban des compétitions et des contrats. Passage en revue.

La FIFA a exclu la Russie de la Coupe du monde.
Photo: STEFFEN SCHMIDT

Le CIO recommande le bannissement

Le Comité international olympique (CIO) a recommandé lundi de bannir les Russes et les Bélarusses des compétitions sportives.

Dans un communiqué, la Commission exécutive du CIO «recommande aux Fédérations internationales de sport et aux organisateurs de manifestations sportives de ne pas inviter ou de permettre la participation d'athlètes et de représentants officiels russes et bélarusses aux compétitions internationales».

Autre mesure, symbolique mais forte, elle a aussi retiré «l'ordre olympique» - distinction honorifique attribuée à des personnalités «ayant illustré l'idéal olympique» - à tous les hauts responsables russes, à commencer par le président Vladimir Poutine.

L'UEFA rompt son partenariat avec l'entreprise russe Gazprom

L'UEFA a rompu «avec effet immédiat» son partenariat avec le géant russe Gazprom, l'un de ses principaux sponsors depuis 2012, en réaction à l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, a annoncé lundi la confédération européenne du football.

Le contrat était estimé à 40 millions d'euros par an selon des médias spécialisés, et couvrait la Ligue des champions, les compétitions internationales organisées par l'UEFA ainsi que l'Euro 2024 qui aura lieu en Allemagne.

Les clubs russes suspendus en Euroligue et Eurocoupe

Les clubs russes engagés en Euroligue (C1) et en Eurocoupe (C2) de basket ont été suspendus de ces deux compétitions en raison de «la guerre en Ukraine», a annoncé lundi l'ECA, la société qui gère ces deux épreuves.

La participation du CSKA Moscou, de Kazan et du Zenit Saint-Pétersbourg à l'Euroligue est suspendue, de même que celle de Kouban Krasnodar à l'Eurocoupe, précise l'Euroleague Commercial Asset dans un communiqué.

«Si la situation n'évolue pas de manière favorable, tous les matches de la saison régulière contre des équipes russes seront annulés afin de reconfigurer les classements des ligues», ajoute l'ECA.

«L'Euroligue et ses clubs réitèrent leur ferme engagement en faveur de la paix, contre tout acte de violence ou de guerre, et continueront à utiliser leur voix pour promouvoir le respect, l'inclusion et la diversité, valeurs qui sont au coeur de l'organisation et de ses équipes», précise le communiqué.

Évincés du monde du ski et du judo

D'ores et déjà, les fédérations suédoise et norvégienne de ski ont fait savoir que les sportifs russes n'étaient pas les bienvenus sur leurs territoires pour les épreuves de mars. Et les autorités britanniques ont prévenu que «les sélections nationales» russes et biélorusses étaient persona non grata. Les basketteurs biélorusses en ont déjà fait les frais.

Ces derniers jours, la Fédération internationale de ski (FIS) avait annoncé l'annulation de toutes ses compétitions en Russie et la Fédération internationale de biathlon (IBU) avait banni hymnes et drapeaux de la Russie et du Bélarus. En réponse, les Russes ont mis un terme à la saison de leurs biathlètes.

La Finlande a demandé l'exclusion de la Russie, nation majeure du hockey, de son Mondial en mai.

Judoka accompli, le président russe Vladimir Poutine a été suspendu de son statut de président honoraire et ambassadeur de la fédération internationale de judo.

Sotchi sans F1

Sotchi est un symbole du «soft power» sportif russe. Ville hôte des Jeux d'hiver en 2014, elle accueille aussi le Grand Prix de Russie de Formule 1. Mais ce ne sera pas le cas cette saison: le promoteur de la compétition, Formula One, l'a annulé.

L'écurie américaine Haas a de son côté remis en cause son partenariat avec son sponsor russe Uralkali. Et l'avenir en F1 de Nikita Mazepin, fils d'un dirigeant d'Uralkali, qui devait piloter une des deux monoplaces, semble remis en question.

Le cas Abramovitch

Personnage majeur de la Premier League depuis 15 ans, l'oligarque russe Roman Abramovitch, propriétaire de Chelsea, a annoncé samedi qu'il confiait «aux administrateurs de la fondation caritative de Chelsea la gestion» du club londonien, un retrait encore flou. Autre cas sensible, l'AS Monaco, propriété du milliardaire russe Dimitri Rybolovlev. Le club monégasque est très discret sur le sujet.

Les adversaires font défaut

Il n'y a pas que le football où les Russes constatent les réticences d'adversaires à les affronter: les escrimeurs ukrainiens, qui devaient affronter dimanche les Russes en Coupe du monde par équipes de fleuret au Caire, se sont retirés de la compétition. Vêtus en jaune et bleu, les membres de l'équipe masculine ont brandi des pancartes: «Arrêtez la Russie! Arrêtez la guerre!».

Ni boxe ni natation

Les quatre grandes fédérations de la boxe n'autoriseront plus de combats en Russie. La Fédération internationale de natation (Fina) a annulé les Mondiaux juniors de Kazan en août et prévenu qu'aucune compétition ne serait tenue en Russie.

Volley: boycott franco-polonais

Prévus du 26 août au 11 septembre, les Mondiaux de volleyball semblent menacés même si la fédération internationale n'a pas encore réagi. Polonais et Français, respectivement champions du monde et olympiques, ont prévenu qu'ils seraient forfait si la compétition était maintenue en Russie.

(ATS/AFP)

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