Willi Weber, son ancien manager
«J'en suis sûr: Schumi se relèvera!»

SDF, propriétaire d'un bar pour danseuses nues puis multimillionnaire. Willi Weber parle de sa folle vie: son enfance, ses débuts dans le sport automobile et sa relation avec le champion du monde allemand.
Publié: 22.09.2021 à 16:20 heures
Daniel Leu

Entre 1988 et 2006, Willi Weber a été manager de Michael Schumacher. Une relation de 18 ans entre le pilote exceptionnel et le sulfureux bavarois. Avec Blick, Willi Weber revient sur son existence tumultueuse, de sa première rencontre avec Schumi jusqu’à l’accident de ce dernier en 2013.

Vous avez dit un jour: «Si vous voulez trouver des truffes, vous devez être un cochon!» À quel point vouliez-vous trouver des truffes?
Cette interview commence bien (rires). Disons-le ainsi: sur une échelle de un à dix, occasionnellement au-dessus de cinq. Quand je remarquais que mon homologue réagissait comme moi, je devais relever un peu la barre. Sinon, j’aurais perdu beaucoup d’affaires.

Dans votre livre, vous écrivez: «Pour réussir en Formule 1, il faut vous mettre en scène, savoir bien se présenter. J’ai appris tout cela durant mon enfance.» Votre enfance a-t-elle été difficile?
Ce n’était pas facile, car je suis né pendant la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, mon père a été prisonnier de guerre en Russie. Il est revenu dans la famille en 1947. C’était étrange. C’était un homme mystérieux, mais très énergique.

Qu’est-ce que cela veut dire?
Qu’il y avait parfois des passages à tabac. C’était normal à l’époque, tout comme à l’école. Le professeur nous frappait sur les doigts avec un bâton en bambou. Mais saviez-vous que ma vie a commencé par un mensonge?

Ah bon?
Je suis né le vendredi 13 mars 1942. Comme ma mère était très superstitieuse, elle a simplement changé ma date de naissance au 11 mars. Mais j'aurais préféré qu'elle ne le fasse pas.

Comment ça?
Le 13 m’aurait mieux convenu. Même si de nombreux hôtels n’ont pas de chambres avec le chiffre 13. J’ai toujours voulu des choses qui n’existaient pas.

Enfant, vous vouliez être éboueur. Pourquoi?
Les éboueurs ne venaient chez nous que deux fois par semaine. Je pensais donc qu’ils ne devaient pas travailler plus. C’est quelque chose que j’aurais beaucoup aimé.

Vous n’êtes pas devenu éboueur, mais d’abord vendeur de voitures, puis propriétaire d’un bar de danseuses nues. Où les gens mentent-ils le plus: dans les quartiers chauds ou en Formule 1?
Ron Dennis (ndlr: ancien directeur général de McLaren Racing) avait l’habitude de dire: «La Formule 1 est un aquarium à requins!» Toute personne qui entre dans ce milieu devrait le savoir. La Formule 1, c’est vraiment une histoire de requins.

Étiez-vous un grand requin?
Je n’étais certainement pas le plus petit…

La biographie de Willi Weber

Wilhelm Friedrich Weber est né à Ratisbonne (Bavière) en 1942. En tant que pilote de course, il a participé à une course DTM dans les années 1980 et a pris part à la Formule 3 allemande. Pendant près de 20 ans, il a été le manager de Michael Schumacher. Willi Weber s'est fait connaître par son surnom de «Mister 20 pour cent», car il recevait un cinquième des gains sous forme de commission.

Willi Weber s'est occupé non seulement de Schumi, mais aussi de son frère Ralf, de Nico Hülkenberg et du mannequin Naomi Campbell.

Aujourd'hui encore, l'homme de 79 ans travaille tous les jours. Willi Weber est marié et a une fille.

Wilhelm Friedrich Weber est né à Ratisbonne (Bavière) en 1942. En tant que pilote de course, il a participé à une course DTM dans les années 1980 et a pris part à la Formule 3 allemande. Pendant près de 20 ans, il a été le manager de Michael Schumacher. Willi Weber s'est fait connaître par son surnom de «Mister 20 pour cent», car il recevait un cinquième des gains sous forme de commission.

Willi Weber s'est occupé non seulement de Schumi, mais aussi de son frère Ralf, de Nico Hülkenberg et du mannequin Naomi Campbell.

Aujourd'hui encore, l'homme de 79 ans travaille tous les jours. Willi Weber est marié et a une fille.

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Et comment était la vie dans les quartiers chauds?
Je dois préciser quelque chose tout de suite: Je n’ai jamais été propriétaire d’une maison close, comme on l’écrit souvent. Je possédais une propriété dans laquelle se trouvait une maison close agréée par la ville de Böblingen, en Allemagne.

Mais vous étiez le propriétaire d’un bar de danseuses nues.
Oui, grâce auquel j’ai gagné beaucoup d’argent. Le bar se trouvait à Lahr, où des Canadiens étaient également installés. Ils étaient toujours debout, impatients, devant la porte une heure avant son ouverture. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’ils buvaient une quantité incroyable de Jägermeister et m’ont permis de faire un bon chiffre d'affaire. Le mauvais côté était qu’ils mariaient toujours les filles qui dansaient pour moi. Mon problème était donc de toujours trouver de nouvelles filles.

Cependant, vous n’avez pas toujours eu du succès. En tant que vendeur de voitures, on dit que c’était un échec.
Je tiens à souligner que c’était la marque et non moi. J’étais censé vendre des Skoda à l’époque, mais personne ne voulait acheter une Skoda.

Combien de voitures avez-vous vendues?
Zéro!

Vous avez aussi été SDF pendant un moment. L’abandon a-t-il jamais été une option?
Non, ce mot n’existait pas chez moi, pas même aujourd’hui. Et le plus important pour moi, c’est que je n’ai jamais perdu mon sens de l’humour, même dans les situations difficiles.

Plus tard, vous êtes devenu pilote de course. Étiez-vous rapide?
Je pensais que j’étais bon. Avec le recul, je n’étais certainement pas mauvais, mais il me manquait quelque chose. La course était un pur hobby, bien qu’elle soit coûteuse. Le bon argent que j’avais gagné auparavant s’est rapidement envolé. À un moment donné, je me suis demandé: pourquoi devrais-je payer une équipe pour avoir le droit de conduire pour elle? Je peux le faire moi-même. J’ai donc fondé une équipe et la suite appartient à l’histoire.

En 1987, vous avez participé à une course au Salzburgring avec votre équipe. C’est là que vous avez vu Michael Schumacher pour la première fois.
Un ami a attiré mon attention sur Michael au Salzburgring. Il m’a dit que je devrais absolument regarder sa course de Formule Ford.

Qu’avez-vous vu?
Il gagnait toutes les courses à l’époque. Mais beaucoup de gens le font, donc ça ne m’a pas excité plus que tant. Toutefois, sa conduite m’a tout de suite fasciné. Il jouait avec la voiture et non l’inverse. C’est là que j’ai su que c’était l’homme qu’il me fallait! Même si je ne l’avais jamais vu sans casque jusque-là.

Une bonne année plus tard, l’accord désormais légendaire a été conclu entre vous deux: il obtient 80% des revenus, vous en obtenez 20.
Puis-je vous avouer quelque chose? Au début, il m’a même dit que je pouvais obtenir 80% et lui seulement 20%, mais cela n’aurait pas été légal. Michael n’en avait rien à faire de l’argent. Il voulait juste courir et gagner. J’étais l’homme qui pouvait faire en sorte que cela arrive.

L’accord vous a rendu riche par après de toute façon. Aviez-vous déjà une idée de cela à l’époque?
Mon idée à l’époque était que ce garçon pourrait entrer dans le top 10 de la Formule 1. Cela aurait été une sensation pour un Allemand. Je suis peut-être un visionnaire, mais dans mes rêves les plus fous, je ne m’attendais pas à ce qu’il devienne un jour sept fois champion du monde.

Avant que Schumacher ne débarque en Formule 1, il concourait encore en Formule 3. On dit que vous lui avez demandé de conduire plus lentement. Pourquoi?
Si Michael était devenu champion de Formule 3 dès sa première année, nous aurions dû passer à la catégorie supérieure, la Formule 3000. Cela aurait été dangereux, car chaque année, une équipe différente avait le meilleur matériel. C’est pourquoi j’ai eu l’idée qu’il ne devienne pas champion dès sa première année de Formule 3, afin qu’il puisse rouler dans cette catégorie une deuxième année.

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Rouler délibérément plus lentement, qu’a-t-il pensé de cela?
Au début, nous voulions secrètement le ralentir avec la technologie. Mais je suis de ceux qui parlent toujours franchement à Michael. Je lui ai dit: «Michael, si nous gagnons, ça peut être la fin de l’histoire! S’il te plaît, ralentis un peu.»

Votre plan a-t-il fonctionné?
Oui, même s’il a eu un peu de chance. Il n’a en fait terminé que deuxième la première année et a remporté le titre lors de sa seconde saison.

En 1991, il fait ses débuts en Formule 1 à Spa. Vous avez tous deux dû passer la nuit dans une auberge de jeunesse.
L’équipe Jordan avait oublié de réserver un hôtel pour nous. Mais on s’en fichait, on aurait dormi sous un camion. Avant le week-end de course, nous nous sommes assis sur la terrasse de l’auberge de jeunesse et avons mangé une pizza. Un moment incroyablement beau. Ce que nous ne pouvions pas savoir à l’époque, bien sûr, c’est qu’à partir de Spa, nos vies ont radicalement changé. D’un seul coup, notre anonymat a pris fin.

Lors du Grand Prix, Schumacher était déjà en sixième position après un tour.
C’était incroyable. Il n’y avait que cinq champions du monde devant lui, puis sa monoplace. Au début, nous ne voulions pas y croire, nous avions l’impression d’être dans un film.

Puis il a abandonné dès le premier tour. Néanmoins, ce fut le signal de départ d’une incroyable carrière.
A partir de Spa, nos vies ont complètement changé. Je n’avais plus de maison et je devais m’occuper de lui tout le temps.

C’était stressant, non?
Très. Avec le recul, les années de Formule 1 ressemblent à un court-métrage. C’était du pur stress. Faire ses bagages, prendre l’avion, faire ses bagages, prendre l’avion. Sans compter le décalage horaire. Et soudainement, tout le monde voulait quelque chose de Michael. Ce qui est fascinant, c’est que Michael était toujours capable de stopper le stress. Dès qu’il est assis dans la voiture, il donne un coup d’accélérateur.

Quelle a été votre recette du succès?
Un pilote de Formule 1 a besoin d’exactement trois choses. Du talent, de la chance et un manager qui s’occupe de tout, sauf d’aller aux toilettes pour lui et de le moucher. Avec lui, ces trois cases ont été cochées. Je l'ai déchargé de tout ce que je pouvais. Cela a été décisif pour notre succès.

Plus tard, Michael Schumacher a été surnommé «Schummel-Schumi», Schumi le tricheur. Y avait-il un «Schummel-Willi»?
Quand on frôle la limite, on la dépasse parfois. C’est comme ça, c’est tout. J’ai été condamné une fois et j’ai payé mon amende. C’était différent avec Michael, il n’a jamais rien fait d’illégal. Avant de monter dans sa monoplace, un pilote a le droit de d’abord vérifier si elle est conforme aux règles.

En Formule 1, vous avez également rencontré Bernie Ecclestone. Comment était-il?
Je peux vous raconter deux histoires à ce sujet. Bernie était aussi fou que moi. J’ai joué une partie de backgammon avec lui. Il y a joué sa Maybach. Quand j’ai gagné, il m’a juste jeté la clé de la voiture et j’étais soudain le propriétaire d’une Maybach.

Et la seconde?
Autrefois, il fallait payer une caution pour les verres du Paddock Club afin que les clients les rendent. Puis j’ai eu l’idée de fabriquer des verres à l’effigie de Schumacher. L’idée derrière tout ça était que les clients ne rendent plus les verres et il me restait un bénéfice grâce à la caution. Mais pour mettre en œuvre ce plan, j’avais besoin de la permission de Bernie.

Il vous l’a donnée?
Oui, il m’a dit de lui transférer 200’000 dollars et qu’ensuite, j’aurais la licence pour vendre les verres. La course suivante, je suis arrivé avec mes verres et je suis monté dans le paddock. Là-bas, ils n’étaient pas au courant. Le patron m’a dit: «Willi, prends tes verres et sors. Tu ne peux pas obtenir une licence pour le Paddock Club de Bernie. Ce n’est pas possible.»

Qu’avez-vous fait?
J’ai vendu les verres aux stands de souvenirs, et ils sont tous partis. Mais j’ai perdu 200’000 dollars.

N’avez-vous pas exigé un remboursement à Bernie Ecclestone?
J’ai essayé. Il m’a alors demandé: «Willi, as-tu vraiment besoin de cet argent?» J’ai répondu que oui et il m’a dit: «Non, tu n’as pas vraiment besoin de cet argent. Tu en as bien assez.» En y repensant, je suis content de ne lui avoir versé que 200’000 dollars.

Faisons un saut temporel. Vous n’êtes plus le manager de Schumacher depuis 2006. Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois?
C’était en décembre 2013, peu avant son accident de ski. Nous nous sommes retrouvés pour déjeuner dans un hôtel de l’aéroport de Stuttgart. Nous avions tous les deux nos filles avec nous. Ce fut une excellente rencontre et il s’est excusé d’avoir oublié mon cadeau de Noël à la maison. Je lui ai dit: «Michael, ce n’est pas un problème, on n’est plus des enfants.» Il a ensuite pris l’avion et je ne l’ai pas revu depuis.

L'accident de Michael Schumacher

Le 29 décembre 2013, Michael Schumacher fait une lourde chute en skiant à Méribel, en France voisine. Il se cogne la tête contre un rocher et est victime d'un traumatisme cranien. En juin 2014, sa manager Sabine Kehm a annoncé que Schumacher n'est plus dans le coma. Depuis, aucune nouvelle de lui.

La semaine dernière, un documentaire sur Schumi est sorti sur Netflix. Sa femme Corinna y parle pour la première fois: «Michael nous protégeait, et maintenant nous le protégeons. Michael me manque tous les jours, il nous manque à tous. Mais Michael est là. Il est là, juste différent, et cela nous donne à tous de la force.»

Dans le documentaire, son fils Mick, devenu lui-même pilote de Formule 1, s'exprime également: «Après l'accident, c'est juste que ces moments que d'autres vivent avec leurs parents ne sont plus là. Ou sont moins présents. C'est un peu injuste.»

Le 29 décembre 2013, Michael Schumacher fait une lourde chute en skiant à Méribel, en France voisine. Il se cogne la tête contre un rocher et est victime d'un traumatisme cranien. En juin 2014, sa manager Sabine Kehm a annoncé que Schumacher n'est plus dans le coma. Depuis, aucune nouvelle de lui.

La semaine dernière, un documentaire sur Schumi est sorti sur Netflix. Sa femme Corinna y parle pour la première fois: «Michael nous protégeait, et maintenant nous le protégeons. Michael me manque tous les jours, il nous manque à tous. Mais Michael est là. Il est là, juste différent, et cela nous donne à tous de la force.»

Dans le documentaire, son fils Mick, devenu lui-même pilote de Formule 1, s'exprime également: «Après l'accident, c'est juste que ces moments que d'autres vivent avec leurs parents ne sont plus là. Ou sont moins présents. C'est un peu injuste.»

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Quelques semaines plus tard, il a fait une mauvaise chute en skiant. Comment l’avez-vous découvert?
J’étais moi-même en vacances au ski à Kitzbühel et j’en ai entendu parler dans les médias. Au début, je pensais que la presse exagérait la situation. Mais ensuite, les nouvelles ont commencé à affluer.

À ce moment-là, vous avez décidé de ne pas prendre l’avion pour Grenoble pour le voir à l’hôpital. Était-ce une erreur?
Oui, rétrospectivement, ça l’était. À l’époque, je pensais attendre un peu que tout se calme. C’était probablement une erreur.

Est-ce douloureux pour vous de ne pas savoir comment se porte Michael?
Michael et moi avions presque une relation de mariage. Je le voyais plus que je ne voyais ma propre femme. J’aurais aimé avoir un fils comme lui. C’est pour cela qu’il me manque tant.

Que lui diriez-vous si vous le pouviez?
Je n’en ai aucune idée, je me jetterais probablement à son cou et le serrerais très fort, longtemps.

Combien de fois pensez-vous à lui?
C’est exactement ça le problème. Si j’arrive à ne pas penser à lui durant quelques jours, je suis sûr que quelqu’un me demandera de ses nouvelles. Les gens me disent: «Vous n’êtes pas l’ancien manager de Michael Schumacher? Comment va-t-il?» Dans ces moments-là, tout revient toujours sur la table.

Pensez-vous que vous reverrez Michael un jour?
Les miracles se produisent toujours. Vous devez juste y croire. Curieusement, c’est le cas, j’y crois, quand bien même je n’ai pas de penchant pour la spiritualité. Je suis sûr qu’il se relèvera!

En août 2020, vous avez eu une attaque. Que s’est-il passé exactement?
Je me suis réveillé dans la nuit et j’ai voulu boire un verre. Quand j’ai voulu atteindre le verre, je n’y arrivais pas. Au début, je n’y ai pas vraiment pensé et je me suis rendormi. À 6 heures du matin, je me suis encore levé et j’ai voulu aller nager dans ma piscine, à moitié étourdi. À ce moment-là, ma femme est descendue et m’a demandé: «Que fais-tu dans la piscine à cette heure?» J’ai voulu répondre, mais je ne pouvais plus parler.

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Que s’est-il passé ensuite?
Ma femme a appelé ma fille, qui a à son tour alerté le médecin des urgences. Ensuite, elles m’ont mis un pantalon de jogging blanc.

C’est important pour l’histoire?
Attendez, ne soyez pas si impatient, jeune homme. Le médecin a ensuite voulu me faire une prise de sang, mais mon pouls était de 240. Le sang a alors jailli et je vous laisse deviner où il a coulé?

Sur votre pantalon de jogging blanc?
Exactement! Il était neuf et je ne l’avais jamais porté auparavant.

Mais c’était probablement le moindre de vos soucis, n’est-ce pas?
Oui, bien sûr. À cause de la pandémie, j’étais seul à l’hôpital. Le médecin m’a dit: «Monsieur Weber, vous avez eu une chance incroyable. Si le médecin des urgences était arrivé quelques secondes plus tard, il n’aurait pas pu vous sauver.»

Êtes-vous une personne différente aujourd’hui à la suite de votre AVC?
Oui et non. Avant, j’étais une bonne personne, je faisais beaucoup de dons et j’essayais de soulager la misère. Mais oui, à l’hôpital, j’ai souvent pensé que ma fin approchait. C’est pourquoi je suis allé chez un spécialiste des pompes funèbres après.

Pourquoi?
Je voulais voir des cercueils.

En avez-vous trouvé un qui vous convienne?
Malheureusement non, j’en voulais un avec des tiroirs pour pouvoir emporter quelques objets, comme ma montre préférée. Vous savez ce qu’ils m’ont dit?

Non?
«Qu’est-ce que vous voulez faire avec des tiroirs? Ce n’est pas autorisé en Allemagne.» J’ai répondu: «Mais c’était possible en Égypte. Ils emportaient beaucoup de choses avec eux. Qu’est-ce que je fais de ma montre préférée?» Ils m’ont juste dit: «Tu la mets et la personne qui te mettra en tombe sur ta gauche te l’enlèvera…»

Qu’est-ce que cela vous a appris?
Vous venez au monde sans rien, et vous repartez également sans rien. Et que la santé est la chose la plus importante. On peut acheter de bons médecins avec de l’argent, mais pas la santé.

Pourtant, vous dites dans votre livre: «L’argent rend heureux. Point. Tout le reste est un mensonge.»
Je le pense toujours. Si vous avez de l’argent, vous êtes libre de toute contrainte. Vous n’avez pas besoin d’y penser. C’est juste magnifique.

Vous dites aussi: «Mon parcours m’a rendu très dur.»
Il fallait de la ténacité. Si vous voulez signer des contrats lucratifs et que vous êtes une mauviette, ça ne marche pas. Je suis encore comme ça aujourd’hui. C’est pourquoi je ne veux pas me reposer sur l’avenir. Ce n’est pas mon truc, je ne pense pas arrêter avant un bon moment.

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