De Dan Ndoye à Sally Julini

Les Romands qu'il faudra suivre de près en 2022

Ugo CurtyJournaliste Blick

La planète football devrait vivre une année 2022 intense, si la pandémie le veut bien. Après un Euro qui a passionné les foules l’été dernier, la Suisse va participer à un nouveau championnat d’Europe. L’équipe nationale féminine mettra le cap sur l’Angleterre en juillet et tentera de sortir d’un groupe très relevé. En novembre, leurs collègues masculins prendront part à une Coupe du monde décriée.

Plus près d’ici, et dès la fin du mois de janvier, le championnat suisse reprendra ses droits avec une bataille passionnante pour le titre entre Zurich, Young Boys et Bâle. Chez les femmes, Servette tentera de revenir sur les Zurichoises pour défendre sa couronne.

Ces douze prochains mois seront particulièrement intenses pour cinq jeunes Romands. Entre Bâle et Leverkusen, ces espoirs seront très attendus en 2022.

Dan Ndoye

L’été dernier, le Lausannois avait été écarté de la Nati juste avant le décollage pour un Euro qui allait entrer dans l’histoire du football suisse. Dans la foulée, l’ailier de 21 ans a aussi quitté Nice pour rentrer au pays et rejoindre le FC Bâle.

Sur les bords du Rhin, Dan Ndoye espère taper dans l’œil d’un entraîneur bâlois: le sélectionneur national Murat Yakin. L’ancienne étoile du LS compte bien disputer la Coupe du monde au Qatar. «Ce choix [de venir à Bâle] était parfait pour jouer à fond ma carte pour l’équipe de Suisse», glissait-il à «24 Heures» en décembre.

La première partie de sa saison au FCB n’a pas suffi à faire grimper sa cote avec la Nati, où la concurrence est terrible à son poste avec Ruben Vargas et Noah Okafor entre autres. Le Vaudois, souvent titulaire en championnat comme en Conference League, a cumulé deux buts et quatre passes décisives en 20 matches. Il était surtout sur le terrain à Carouge lors de la débâcle rhénane en Coupe.

Mais si le FC Bâle est sacré champion cet été avec un grand Dan Ndoye, au terme d’un sprint final qui s’annonce fou, alors le Qatar pourrait rapidement se rapprocher.

Sally Julini

Tout s’est accéléré en 2021 pour Sally Julini. La Genevoise a marqué son premier but avec l’Olympique lyonnais et fêté sa première sélection avec l’équipe de Suisse. Deux paliers que l’espoir romand a franchis alors qu’elle était tout juste majeure.

Cette semaine, quelques jours après son 19e anniversaire fêté le premier jour de l’an, Sally Julini a prolongé son contrat jusqu’en 2024 avec l’OL. Un club où elle est sortie du centre de formation. Une belle marque de confiance de la part d’une des meilleures équipes au monde.

La Suissesse a été prêtée dans la foulée à Guingamp jusqu’à la fin de la saison. Cette pige avec l’équipe bretonne (9e de D1 française) doit lui permettre de gagner en temps de jeu et en responsabilités. Un défi qui devrait lui ouvrir les portes de l’Euro anglais.

Alexandre Jankewitz

L’Angleterre, justement, Alexandre Jankewitz l’a quittée cet été. Le Veveysan avait connu des débuts cauchemardesques avec Southampton en Premier League. Pour sa première titularisation, il avait été expulsé après moins de deux minutes à Old Trafford, qu’on surnomme pourtant le «Théâtre des Rêves».

L’objectif était de se relancer à Berne, comme Kevin Mbabu l’avait fait avant lui. Malheureusement pour lui, il a plus joué avec les M21 qu’avec la première équipe des Young Boys. La concurrence est terrible chez les quadruples champions de Suisse en titre.

L’ancien Servettien finira la saison à Saint-Gall. Sous la houlette du francophone Peter Zeidler, il pourra prendre la place laissée vacante par Ousmane Diakité, blessé et renvoyé en Autriche. Le milieu de terrain de 20 ans a tout pour s’épanouir chez des Brodeurs qui ont connu une pénible première moitié de saison (8e et premier non relégable).

Amira Arfaoui

Depuis le début de sa carrière, la Suissesse est lancée sur des montagnes russes. Ce talent précoce avait enchaîné les blessures, se voyant même conseillé par son médecin d’arrêter le football. Relancée à Bâle, puis surtout à Servette où elle a remporté le titre, l’ailière de 22 ans a rejoint le Bayer Leverkusen cet été.

Durant ses six premiers mois en Bundesliga, Amira Arfaoui a surtout été utilisée comme joker. Son temps de jeu moyen avoisine le quart d’heure sur les 12 matches de championnat. Son seul but avait permis au Bayer 04 de sauver l’honneur contre le Bayern Munich (7-1) en novembre. Les joueuses d’Achim Feifel occupent la neuvième place à la trêve, à neuf points du leader munichois.

Si elle compte être la surprise de la liste de Nils Nielsen à l’Euro 2022, Amira Arfaoui devra s’imposer en Allemagne d’ici l’été.

Nicolas Vouilloz

Un Superman survolant la rade genevoise: Servette n’y est pas allé de main forte pour saluer son joueur du mois de décembre sur les réseaux sociaux. Le défenseur Nicolas Vouilloz a marqué les esprits en cette fin d’année 2021.

Si les Grenat sont sortis de la crise, ils le doivent aussi aux choix forts d’Alain Geiger après la trêve internationale de novembre. C’est surtout l’arrière-garde qui a été remaniée. Exit les tauliers Steve Rouiller et Anthony Sauthier, au profit de Nicolas Vouilloz (20 ans) et Moussa Diallo (24 ans). Une petite révolution dans une équipe qui se reposait beaucoup sur ses joueurs d’expérience. Nicolas Vouilloz a su saisir sa chance, marquant même son premier but chez les pros pour la dernière sortie du SFC en 2021.

Ce pur produit de la formation genevoise parviendra-t-il à garder son poste de titulaire à la reprise (le 29 janvier à Zurich)? Le vétéran Steve Rouiller (31 ans et 125 matches pour Servette) ne va pas lui laisser si facilement sa place. Ce d’autant plus que Vouilloz n’a pas toujours été une assurance tous risques sur le terrain. Ce duel genevois à l’interne promet.