Un statut incontestable
Yann Sommer, sans l'ombre d'un doute

Le titulaire avec la Nati s'appelle Yann Sommer, point. Lui seul sait quand il prendra sa retraite internationale et, à 35 ans, il semble plus serein que jamais. Et il a envie de prouver à Murat Yakin qu'il a fait le bon choix en demandant à Gregor Kobel de patienter.
Publié: 29.06.2024 à 12:07 heures
|
Dernière mise à jour: 29.06.2024 à 12:25 heures
Blick_Tim_Guillemin.png
Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Gianluigi Donnarumma a préféré sourire vendredi à la question d'un journaliste italien qui lui demandait qui était le meilleur entre Yann Sommer et lui. Evidemment, le gardien de la Squadra Azzurra n'a pas souhaité répondre. Mais il n'a pas manqué l'occasion de dire tout le bien qu'il pensait du portier suisse.

Gianluigi Donnarumma l'a trouvé brillant avec l'Inter cette saison

«Il a fait un super championnat, c'est un gardien de très haut niveau. Je parle toujours à mon ancien entraîneur des gardiens au PSG, Gianluca Spinelli, qui est aujourd'hui à l'Inter. J'espère que demain Yann Sommer fera beaucoup moins bien que ce qu'il a fait en Serie A cette saison...», a dit Gianluigi Donnarumma dans un demi-sourire à la veille d'affronter la Suisse et son gardien, lequel n'a pas forcément été à son avantage durant les trois premiers matches, encaissant notamment face à l'Allemagne un but évitable, mais heureusement pour lui annulé par la VAR.

Pas de quoi semer le moindre doute dans l'esprit de Murat Yakin, bien sûr, lui qui a fait de Yann Sommer son incontestable numéro 1 et l'a confirmé à ce poste bien avant l'Euro, ce qui a suscité certaines incompréhensions, mais a également le mérite de la clarté. Au moins, les choses sont claires, et aucun débat n'a pu germer au fur et à mesure des prestations de très haut niveau de Gregor Kobel avec le Borussia Dortmund.

Yann Sommer sera titulaire samedi face à l'Italie, trois ans après le miracle de Bucarest face à la France au même stade de la compétition.
Photo: TOTO MARTI

Murat Yakin a été très malin

En fait, Murat Yakin a été malin: pour éviter de répondre à la question, pas forcément évidente, de savoir qui est le meilleur des deux, le sélectionneur a décidé de ne pas laisser de place aux discussions: le vécu de Yann Sommer avec ses défenseurs et son expérience avec la Nati sont deux raisons suffisantes pour que sa place ne soit pas remise en cause, de même que sa fiabilité et sa constance. Plus que Gregor Kobel? Oui. Ce dernier est souvent blessé et ses forfaits de dernière minute avec la Nati ont soulevé des interrogations et, surtout, ne lui ont pas permis de montrer ses qualités et de créer du vécu avec ses défenseurs, ce qui est le plus important. La réalité est que, sur la dernière année, le troisième gardien Yvon Mvogo a bien plus de sélections, et donc de repères avec ses coéquipiers, que Gregor Kobel avec la Nati.

La saison réussie de Yann Sommer avec l'Inter légitime encore un peu plus ce choix, qui plus est. Ce n'est ainsi pas un but encaissé à cause d'un rebond, annulé ou non par la suite, qui va remettre son statut avec la Nati en question. Et Yann Sommer a un match, au moins, aujourd'hui, pour montrer à Murat Yakin et à tous les observateurs qu'il a eu 100% raison de lui faire confiance. Le football est ainsi fait que c'est toujours le terrain qui a le dernier mot: si Yann Sommer est performant aujourd'hui, il aura mérité toutes les félicitations, s'il ne l'est pas, alors le choix de Murat Yakin sera questionné au vu de ce que montre Gregor Kobel semaine après semaine avec le Borussia Dortmund et de l'envergure qu'il a prise sur le plan européen. Et c'est ici l'occasion de rappeler une vérité: une équipe nationale performante n'est pas une addition d'individualités, mais la meilleure alchimie collective possible. A ce titre, Yann Sommer a énormément d'avance sur Gregor Kobel.

Son dernier match avec la Nati ce samedi? Tout est ouvert

Si Yann Sommer est l'indiscutable numéro 1 suisse dans cet Euro, la suite de sa carrière avec la Nati demeure un point d'interrogation et il n'est pas impossible que ce match face à l'Italie soit le dernier de sa carrière en rouge et blanc, en cas d'élimination bien sûr. A 35 ans, continuera-t-il? Ou le souffle de Gregor Kobel dans sa nuque devient-il vraiment trop pressant? Pour l'heure, Yann Sommer n'a rien laissé filtrer de ses intentions et tous les scénarios demeurent envisageables. Il peut tout aussi bien arrêter, que continuer jusqu'à la fin de l'année pour la Ligue des Nations (Espagne, Serbie, Danemark) et même au-delà pour lancer les qualifications en vue de la Coupe du monde de 2026. 

Qu'en dit le principal intéressé, lequel a reconnu de son propre chef ne pas avoir été énormément sollicité durant la première phase? «La manière dont nous avons défendu jusqu'à maintenant est optimale. Toute l'équipe a fait un super boulot, a agi de manière courageuse. Nous verrons bien si j'ai plus de travail demain. Les Italiens ont beaucoup de qualités offensives, mais nous avons aussi des choses à leur opposer», a notamment déclaré Yann Sommer, très serein lors de cette conférence de presse comme à son habitude.

Sa communication est toujours optimale, sa manière de se présenter aussi et cette classe permanente joue également un grand rôle, à juste titre, dans la manière dont il est perçu par le grand public, ce qui est tellement important lors d'une compétition comme l'Euro. Yann Sommer donne envie de l'aimer, c'est une certitude. 

Yann Sommer: «L'Italie est favorite»

Estime-t-il d'ailleurs que la Suisse est favorite, vu l'état de forme des deux équipes et leur entame d'Euro respective? «Non, je ne le dirais pas ainsi. L'Italie est championne d'Europe en titre, a gagné la Coupe du monde. Nous avons des qualités, nous avons confiance en nous, mais l'Italie est favorite.» Ce qui n'empêche pas l'ambition, évidemment.

Un vrai spécialiste des tirs au but

Ses qualités dans l'exercice si particulier des penaltys seront également essentielles en cas de tirs au but. «Je me concentre en premier sur les tireurs qui pourraient se présenter à moi durant le temps réglementaire. Mais en cas de tirs au but après 120 minutes, cela ferait beaucoup trop d'informations à prendre avec moi. Je fais entière confiance à l'entraîneur des gardiens et au staff pour se préparer de manière très minutieuse et me donner les informations au moment adéquat.» Ce serait, trois ans après sa magnifique prestation de Bucarest face à la France et ce penalty stoppé face à Kylian Mbappé, en tous les cas une belle manière d'entrer encore un peu plus dans le cœur des supportrices et supporters de la Nati.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la