Quelle ambiance à la Nationala Arena de Bucarest, où plus de 50'000 Roumains ont chanté leur joie de voir leur équipe nationale, ces fameux Tricolorii, terminer en tête de leur groupe de qualification, devant cette équipe de Suisse si décevante!
L'explosion de joie sur le seul but de la partie, celui de Denis Alibec à la 50e, valait à elle seule le déplacement au stade. Ce rugissement collectif s'étant élevé dans la nuit de Bucarest va rester très longtemps, c'est certain, dans la mémoire de chaque spectatrice et spectateur présents en ce mardi soir.
Les Roumains se sont donc imposés 1-0 face à cette pâle équipe de Suisse, laquelle ne méritait rien de plus malgré une première période plutôt de bonne facture.
Murat Yakin a décidé de jouer en 3-4-3 pour cacher son absence de latéral droit
Murat Yakin (a-t-il dirigé son dernier match?) avait décidé de procéder à quelques changements, faisant reposer Yann Sommer et titularisant Yvon Mvogo au but, tandis que Dan Ndoye et Ulisses Garcia prenaient place sur les flancs d'un 3-4-3 relativement offensif sur le papier.
Le sélectionneur, qui avait décidé de placer un défenseur central (Eray Cömert) à droite contre le Kosovo samedi, a donc opté cette fois pour un système «cache-misère», prouvant par là une fois de plus que son «plan B», comme il l'avait appelé, n'était qu'une vaine tentative de communication mal maîtrisée et que la vérité ressemblait plus à du bricolage et à de l'improvisation.
Une première période plutôt bien maîtrisée ce mardi
La Suisse a livré une première période correcte, se montrant dominatrice avant la pause, comme toujours dans ses éliminatoires. Dans des proportions certes moins grandes que face à Israël il y a six jours ou que contre le Kosovo à Bâle samedi, la Nati faisait bien circuler le ballon, mais peinait à se montrer dangereuse pour Horatiu Moldovan, l'excellent portier du Rapid Bucarest.
La Roumanie souffrait, mais défendait bien, et n'a véritablement pu montrer ses qualités que dès la 40e minute. Les cinq dernières minutes de la première période ont en effet été compliquées pour la Suisse, sans toutefois que les Roumains puissent ouvrir le score.
Et, comme toujours, de manière inexplicable, la Suisse s'est montré bien moins conquérante et convaincante après la pause. La Roumanie a d'ailleurs marqué le 1-0 très vite, dès la 50e, grâce au flair du renard Denis Alibec, lequel a pu devancer Ricardo Rodriguez pour marquer dans le but vide après un très bon travail de Nicolae Stanciu et d'Olimpiu Morutan, deux très élégants manieurs de ballon, soit dit en passant.
Horatiu Moldovan gagne son duel face à Ruben Vargas et évite le 1-1
La Suisse, un bon cran en dessous par rapport à la première période dans la maîtrise du jeu, ne s'est procurée qu'une belle occasion, par Ruben Vargas, mais Horatiu Moldovan a réussi une parade de très haut niveau face à l'attaquant suisse, gagnant son duel de fort belle manière.
Et puis, dans les arrêts de jeu, une très belle frappe de Filip Ugrinic, entré en jeu, était détournée par ce même Moldovan devant un kop roumain en transe. Dans la foulée, l'arbitre libérait tout le stade et officialisait la deuxième place de la Nati dans ce groupe que Granit Xhaka imaginait survoler en remportant dix victoires en dix rencontres.
Voilà donc la campagne de l'équipe de Suisse bouclée sur cette nouvelle déception, une de plus. Le bilan est plus que minimal: deux victoires face à Andorre, une victoire et un nul contre la Biélorussie et Israël, deux nuls contre le Kosovo, une défaite et un nul face à la Roumanie...
Non, la Suisse ne mérite rien d'autre que de se trouver dans le chapeau 4 du tirage au sort qui aura lieu samedi prochain à Hambourg. Murat Yakin y représentera-t-il l'équipe de Suisse avec Pierluigi Tami et Dominique Blanc? La question est posée...