Les critiques reçues à Munich
Yann Sommer: «Ça laisse des traces, c'est sûr»

Yann Sommer compte 84 sélections avec l'équipe de Suisse et évoque avant le match de dimanche face à la Biélorussie les turbulences à l'interne de la Nati, mais aussi les critiques des médias, ainsi que son passage au Bayern et, bien sûr, son arrivée à l'Inter Milan.
Publié: 13.10.2023 à 21:53 heures
Christian Finkbeiner

Yann Sommer (34 ans) vient de passer quelques mois agités: après son expérience tumultueuse au Bayern, où il a été très critiqué, le portier de l'équipe de Suisse a déménagé à Milan. Titulaire avec la Nati, il sera bien évidemment dans le but dimanche face à la Biélorussie et fêtera à cette occasion sa 85e sélection.

L'évolution de la Nati ces derniers mois

«Il y a eu des matches où nos performances et les résultats n'étaient pas au top. Il y a des jours où ça fonctionne bien et d'autres moins, c'est normal. Nous avons beaucoup de nouveaux joueurs, jeunes, et le caractère global de l'équipe a changé un peu. On ne peut pas être toujours à 100% lors de qualifications. Ce qui est décisif, c'est que l'équipe de Suisse se qualifie. C'est ce que nous attendons, nous aussi à l'intérieur de l'équipe.»

Les critiques de Granit Xhaka lors du dernier rassemblement

«Pour nous, en interne, ce n'était rien de grave et en tout cas pas une grosse histoire. Les critiques de Granit sont arrivées juste après le match au Kosovo, qui était fort en émotions pour lui. Avec la Nati, c'est toujours dur de trouver la bonne intensité, parce que les joueurs arrivent en rassemblement avec des réalités différentes dans leur club. C'est bien que la question soit venue sur la table, on peut en parler, échanger. Ce sont des choses que l'on peut améliorer, des détails que l'on peut corriger. On a fait un pas en avant.»

Yann Sommer s'est confié, à quelques heures d'affronter la Biélorussie dimanche à Saint-Gall.
Photo: TOTO MARTI

La situation au Bayern

«C'était extrêmement chaud au Bayern. Des licenciements, des changements, beaucoup d'insécurité et beaucoup de questions extrasportives... J'ai appris de l'intérieur, comment ça fonctionne au Bayern. Un joueur ou deux sont dans le viseur et les médias les critiquent. Ensuite, on passe à deux autres. Et après, c'est ton tour. Mais je n'ai jamais cherché à me défendre publiquement. Le plus important, c'est que j'ai toujours cherché à me concentrer sur mes performances et à aider l'équipe à atteindre les objectifs. A la fin, c'est ce que j'ai réussi à faire.»

Les critiques très dures à Munich

«C'était un peu inconfortable, je ne vais pas le cacher. Ca laisse des traces, c'est sûr. La critique appartient à mon métier, je peux vivre avec, mais lorsqu'elle n'est pas constructive, c'est plus dur d'en tirer quelque chose. Je peux moi-même me rendre compte si j'ai fait un bon mathc ou non, mais je ne suis pas agacé lorsque quelqu'un a un avis et le dit publiquement. Chacun a le droit de s'exprimer.»

Les différences entre le Bayern et l'Inter

«Le Bayern est extrêmement professionnel en ce qui concerne l'organisation du club. Les collaborateurs sont chaleureux et très terre à terre. A l'Inter aussi, on fait en sorte que les nouveaux joueurs s'intègrent bien, y compris leur famille. Je dirais qu'en Italie c'est encore plus passionnel, mais la pression est identique dans les deux clubs, qui veulent tout gagner, tout le temps.»

La victoire 5-1 face à l'AC Milan, un moment exceptionnel.
Photo: TOTO MARTI

La rencontre avec les ultras de l'Inter

«Chaque nouveau joueur doit passer par deux étapes: la visite médicale à l'hôpital, puis la rencontre avec le chef des ultras, la Curva. Je n'ai pas tout compris lors de cette rencontre, ne parlant pas encore bien l'italien, mais le message est clair: ils exigent que tu donnes tout pour le club. Et quand tu joues à San Siro, tu comprends ce que cela veut dire. L'ambiance est incroyable, incomparable. C'est très émouvant. Il y a des chants, ça fête, et c'est très bruyant, quand tout va bien.»

Pourquoi il a choisi l'Inter

«L'histoire du club, sa grandeur, le stade, les supporters, l'équipe et la possibilité d'être le numéro 1 dans les prochaines années, pas juste cette saison.»

La concurrence au sein de la Nati

«Nous nous entendons très bien et nous avons une belle relation. Mais nous savons tous que chacun de nous a envie d'être le gardien titulaire, comme en club! C'est comme ça, et c'est juste: en équipe nationale ne viennent que les meilleurs gardiens du pays.»

Son avenir avec la Nati

«Le but immédiat est de se qualifier pour l'Euro 2024, un très grand événement, je m'en réjouis. Et puis, nous verrons bien! Le moment arrivera où je me dirai: c'est bon, c'était bien, j'arrête. Je crois que je saurai évaluer le moment juste.»

La situation du FC Bâle

«Quand tu as toi-même été joueur, tu te mets à la place des gars et ça te fait de la peine. J'ai encore des contacts avec Taulant Xhaka, Fabian Frei et Valentin Stocker. J'ai passé des années très importantes à Bâle et j'ai du plaisir à me remémorer les célébrations à la Barfüsserplatz ou lorsque nous avions fêté une victoire en Champions League dans un bar avec les supporters. C'était fort en émotions. Mais peut-être que le FC Bâle avait besoin de ce nouveau départ et désormais d'un peu de temps pour construire à nouveau et retrouver à l'avenir le FC Bâle victorieux que l'on a connu.»

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