Timothé Cognat est de retour
«C'est sur le terrain que je prends la parole»

Le milieu de terrain genevois était blessé pendant deux mois. De retour au jeu, il a permis à Servette de mettre fin à sa spirale négative. Le Français revient sur sa longue et pénible absence avant le déplacement à Berne samedi (20h30).
Publié: 03.12.2021 à 01:00 heures
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Dernière mise à jour: 03.12.2021 à 09:05 heures
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Ugo CurtyJournaliste Blick

Une blessure a rendu Timothé Cognat aphone, incapable de s’exprimer. Les cordes vocales du milieu de terrain servettien n’ont pas été touchées. Non, c’est sa cheville qui a flanché le 21 septembre dernier. Une blessure qui l’a tenu éloigné des terrains, cette aire de jeu où le taiseux lyonnais ose prendre la parole.

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Depuis, le club genevois a retrouvé la victoire. Un succès qui fuyait les Grenats depuis deux mois et l’absence de Timothé Cognat. «Est-ce que c’est mon retour qui a permis cette nouvelle dynamique?, (se) questionne le principal intéressé. On ne le saura jamais.» Une certitude s’impose pourtant d’elle-même: le Français n’est pas étranger à ce regain de forme tant attendu.

Sans vous, Servette a connu une série de six défaites. Comment est-ce que l’équipe a vécu cette période difficile?
Nous sommes toujours restés confiants, solidaires. Nous savions que ça allait finir par tourner. Il y a eu des discussions dans le vestiaire mais pas de clash.

De retour dans le XI titulaire, Timothé Cognat a participé à la victoire servettienne dans le derby dimanche.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

Vous suiviez les matches en observateur presque extérieur. Est-ce que vous avez pu apporter un regard différent dans cette réflexion?
Depuis les tribunes, on voit toujours mieux ce qui se passe sur le terrain. Mais, je ne suis pas forcément là pour prendre la parole dans le vestiaire. J’ai cherché à soutenir mes coéquipiers. J’ai pu échanger en tête-à-tête avec ceux qui me demandaient mon avis.

Vous n’aimez pas prendre la parole?
Dans le vestiaire, je ne me sens pas comme un meneur. Ce n’est pas dans mon caractère de parler facilement, de gueuler quand il le faut. D’autres le font plus facilement, plus naturellement. Mais ce n’est pas propre au football, on retrouve ces différents caractères dans toutes les entreprises du monde.

Sur le terrain par contre…
…ça s’est sûr, c’est autre chose sur le terrain. Je me donne à fond. Je montre l’exemple et l’équipe me suit. C’est justement le terrain qui m’a le plus manqué durant ma blessure. C’est là que je me sens le mieux. Jouer, toucher le ballon. Même si c’est notre métier, le football est avant tout notre passion. Il participe à mon bien-être, m’aide à me sentir mieux dans la tête. J’avais une sensation de manque, une vraie frustration.

Vous avez aussi beaucoup manqué à votre équipe. Est-ce que vous vous y attendiez à ce point?
C’est vrai que j’ai un profil que d’autres n’ont pas forcément dans l’équipe. Je ne m’attendais pas à autant manquer. Est-ce que c’est mon retour qui a permis cette nouvelle dynamique? On ne le saura jamais. Le groupe peut compter sur d’autres talents, dans d’autres registres.

Une blessure, ça vous sort du groupe, vous prive des entraînements et des matches. Comment avez-vous vécu ce décalage?
C’était compliqué à vivre parce que je n’avais plus le même rythme. Ma semaine n’était plus calibrée sur la préparation du match en fin de semaine. Mais, j’avais un autre défi en tête. Je voulais revenir le plus vite possible, sans prendre de risques inutiles. C’était mon seul objectif. Je ne pensais à rien d’autre.

Avec ces deux victoires consécutives, Servette est-il définitivement sorti du tunnel?
C’est certain que la chance a tourné. Tout nous réussit un peu plus et nos attaques se concrétisent. Nous avons retrouvé notre jeu, ce qui faisait notre force. Les résultats suivent forcément.

Samedi, Servette se déplace à Berne. YB disputera son quatrième en douze jours. Est-ce que c’est le meilleur moment d’affronter des Bernois qui sont à la peine en championnat?
Il n’y a pas de moment idéal pour jouer Young Boys. C’est une équipe qui règne sur le football suisse depuis plusieurs années, même s’ils sont moins dominateurs ces derniers temps. Nous devrons parvenir à sortir de leur pressing. Pour déjouer cette intensité, nous aurons besoin de justesse dans notre jeu et nos déplacements. C’est un défi intéressant qui nous attend.

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