C'est la reprise
Seuls deux clubs romands dans le Top 6?

Si la National League a repris ses droits mercredi déjà, le «vrai» début de saison est pour ce vendredi soir. Sur Blick, vous pourrez voir en direct le match Berne - Zoug. En attendant, voici les pronostics avec deux Romands en bonne position.
Publié: 16.09.2022 à 08:29 heures
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Dernière mise à jour: 16.09.2022 à 09:26 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Si la saison s’annonce exceptionnelle comme on le dit (et redit) depuis des semaines, est-ce pour autant que les candidats au titre, eux, seront différents? Pas vraiment. À quelques heures de la vraie reprise du championnat, petit exercice des pronostics avec pour seule ambition de ne pas trop se planter.

Les Jurassiens vont évidemment peiner à suivre le rythme des autres équipes cette saison. Mais finalement le seul réel adversaire du HCA, c’est lui-même. Et si le premier objectif était déjà de faire mieux que les 26 points de la saison dernière et assurer le plus vite possible son maintien? Tout ce qui viendra(it) en plus ne sera(it) que du bonus.

Au rayon des individualités, les Jurassiens devraient être en mesure de développer plusieurs jeunes joueurs. C’est seulement ainsi qu’ils vont pouvoir s’établir dans l’élite et le directeur sportif, Julien Vauclair, l’a bien compris.

Au niveau des joueurs étrangers, les Emmentalois ont une carte à jouer. Mais pour le reste, ce sera tout de même bien compliqué d’éviter les play-out en fin de saison. Il sera toutefois intéressant de suivre l’évolution de Marc Michaelis, l’attaquant international allemand qui paraît très prometteur.

Attention, les Zurichois ont recruté des bombes au niveau des joueurs importés. Comme Langnau, mais en mieux. Kloten a décidé de suivre la filière finlandaise et grand bien lui en a pris puisque le gardien Juho Metsola ainsi que les attaquants Artu Ruotsalainen et Miro Aaltonen devraient faire partie des meilleurs joueurs de la ligue cette saison. Il y a de quoi être vraiment excité à l’idée de voir les matches des Aviateurs. Le reste du contingent sera toutefois un peu court pour espérer une place dans les dix premiers, synonyme de qualification pour les pré-playoff.

Les Léventins ont perdu leur meilleur défenseur suisse (Michael Fora, Davos) mais ont compensé par deux arrières étrangers de premier plan (Jesse Virtanen et Tim Heed). Suffisant pour faire face aux armadas offensives adverses? Offensivement, le directeur sportif Paolo Duca a activé la piste tchèque avec Michael Spack et Filip Chlapik qui débarquent respectivement de Frölunda et du Sparta Prague. Si les deux noms sont moins ronflants que d’autres, ils ont impressionné lors de la préparation. À suivre de près.

Les Seelandais sont-ils en fin de cycle? C’est ce que j’ai tendance à croire cet été. Alors qu’il y a douze mois je comptais parmi les plus positifs les concernant, la tendance est assez différente cette saison. Effectif vieillissant, préparation chaotique et joueurs blessés: tous les ingrédients semblent réunis pour vivre un hiver compliqué.

Au rayon des bonnes nouvelles – car tout n’est pas sombre dans le tableau –, Bienne a su engager un gardien de tout premier plan avec le Finlandais Harri Säteri. Sa présence devrait permettre aux Seelandais de ne pas trop souffrir de la blessure à long terme du titulaire habituel Joren van Pottelberghe. Ce dernier devrait revenir au jeu en fin d’année et offrir une option supplémentaire à son entraîneur Antti Törmänen.

Les Saint-Gallois ont le vent en poupe après deux qualifications successives pour les play-off. Mercredi soir, ils ont livré un superbe match face aux Zurich Lions et Roman Cervenka a été phénoménal. Les deux gros renforts offensifs que sont Nicklas Jensen et Jordan Schroeder n’ont même pas eu besoin d’être dominants. Alors pourquoi seulement neuvièmes? Parce que le niveau global de la ligue a sacrément augmenté. Mais on ne va pas se mentir. Entre la 4e et la 10e place, il vaut mieux essayer de gagner à l’Euro Millions que de placer les équipes dans le bon ordre.

Les Vaudois visent les play-off. Ni plus, ni moins. Dans le monde «d’avant» les pré-playoff, cette huitième place serait synonyme de qualification pour les séries éliminatoires. Là? Il faudrait à nouveau passer l’écueil des pré-playoff. Ces dernières années, le LHC a eu de la peine à créer un groupe. Parole de Lukas Frick, un noyau s’est créé un soir de février sur les hauts de Villars-sur-Ollon.

C’est dans ce village des Alpes vaudoises que, une fois de plus, «la magie s’est produite». John Fust n’a pas voulu en dire plus. Mais sur le papier, Lausanne vaut mieux que la huitième place. Si l’extra-sportif fait de la place au sportif, les Lions termineront à un meilleur rang. Mais on ne peut pas le garantir aujourd’hui.

Les Grisons passent totalement sous le radar depuis le début de l’été et sont peut-être les plus compliqués à évaluer à quelques heures du début de saison. On peut toutefois faire confiance à plusieurs choses: 1. Andres Ambuehl est toujours là. 2. Enzo Corvi aussi. 3. Jan Alston sait dénicher de bons étrangers. 4. Matej Stransky a fait une superbe préparation. Et si, au final, Davos méritait un peu mieux que cette septième place?

Les Dragons se trouvent englués dans cette zone allant de la 4/5e à la 10e place. Fribourg fait partie d’un groupe très homogène d’équipes pouvant viser plus haut mais chez qui il y a l’une ou l’autre faiblesse. Celle des Dragons? On peut la voir au niveau de la défense qui possède moins de noms de premier plan qu’ailleurs. L’an dernier, le système de Christian Dubé a bien fonctionné. On peut donc spéculer sur le fait que ce soit toujours le cas cette saison.

Si l’arrière-garde tient le choc, l’attaque ne devrait pas être un problème sitôt Marcus Sörensen de retour de sa blessure à la main. L’arrivée de ce dernier couplée à celles de Janne Kuokkanen et Christoph Bertschy permet aux Dragons de voir «l’après DiDomenico» avec un certain calme. Attention toutefois car cette saison les Fribourgeois devront confirmer leur superbe 2e place de la saison dernière.

Après deux saisons chaotiques, les Ours se sont clairement donné les moyens de ne pas vivre une nouvelle désillusion. Le CP Berne a engagé trois Suisses de premier plan (Romain Loeffel, Joel Vermin et Sven Bärtschi), deux jeunes prometteurs (Marco Lehmann et Benjamin Baumgartner) ainsi que des attaquants étrangers potentiellement explosifs (Chris DiDomenico et Oscar Lindberg). Il y a toutefois deux problèmes dans ce tableau: le poste de gardien et l’entraîneur. Johan Lundskog va-t-il être capable de tenir son vestiaire? La réponse à cette question pourrait bien dicter la direction dans laquelle va tourner la saison bernoise.

Vivement que cela commence enfin, cette saison. À force de faire monter la hype autour de Genève-Servette, on commence à ne plus trop savoir quoi dire. Mais la hype est réelle. Les Grenat entament la saison avec un des meilleurs contingents du pays. Et probablement le meilleur contingent de son histoire (même s’il faut faire attention avec ces comparaisons historiques).

Si la troupe de Jan Cadieux semble (très) légèrement moins bien lotie que les armadas zurichoise et zougoise, le GSHC est un sérieux prétendant à la tête du classement et au meilleur rang des cinq clubs romands. Les arrivées de Linus Omark et Teemu Hartikainen vont qui plus est apporter un petit surplus de folie qui pourrait faire trembler les murs des Vernets (attention tout de même sur ce dernier point).

Chris McSorley va être sacrément sous pression pour sa deuxième année à Lugano. Le coach ontarien dispose en effet d’un contingent très impressionnant. Éliminé en quarts de finale la saison dernière par Zoug, le club tessinois peut disposer d’un gardien, Mikka Koskinen, appelé à dominer la ligue. Avec Oliwer Kaski et Calle Andersson, la formation de la Resega a encore densifié une défense déjà solide.

Offensivement, l’immense transfert s’appelle Markus Granlund qui débarque en provenance de KHL. On peut également ajouter à ce renfort Marco Müller (Zoug) ou Brett Connoly (536 matches de NHL). Bref, Hnat Domenichelli a mis de l’or dans les mains de McSorley qui a tout intérêt à ne pas le décevoir.

Battu lors du premier match de la saison par Rapperswil, Zurich n’a pas perdu qu’un match. Les Lions ont également vu Alexandre Texier se faire blesser à la suite d’une charge de Jeremy Wick. Le Français, l’une des grandes attractions de la saison, va manquer plusieurs semaines. Cette nouvelle est un coup dur pour les ZSC Lions qui comptaient sur lui pour compenser le départ en Amérique du Nord de Denis Malgin.

On ne va tout de même pas commencer à plaindre Richard Grönborg qui compter sur un contingent particulièrement fourni. Si l’on ne pense qu’à la défense, les Zurichois ont ajouté Mikko Lehtonen et Dean Kukan soit un champion du monde et le meilleur défenseur suisse lors du dernier mondial en Finlande. C’est d’ailleurs probablement sur l’arrière-garde que Zurich pourrait faire la différence sur le long terme. Mais en l’état, l’équipe zurichoise semble ne pas être à la hauteur de Zoug. Si Texier ne revient pas trop tard dans la saison, cela pourrait changer des choses.

Le double champion de Suisse en titre est encore plus fort que la saison dernière. L’équipe dirigée par Dan Tangnes a été consolidée par l’arrivée d’un défenseur international (Tobias Geisser) et de deux attaquants étrangers de tout premier ordre avec Brian O’Neill et Peter Cehlarik.

L’usure du pouvoir pourrait-elle être le seul point potentiellement négatif en Suisse centrale? Pour mémoire, aucun club n’a réalisé de triplé depuis Kloten au milieu des années 90. À l’époque, les Aviateurs avaient remporté quatre titres consécutifs. Si le championnat s’annonce serré, une chose paraît toutefois sûre: Zoug sera tout devant.

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