Marc Gautschi sur l'avenir de Jan Cadieux
«Pourquoi faudrait-il absolument vouloir changer de coach?»

Dimanche soir, Genève-Servette a été éliminé par Lugano en pré-playoff de National League. Au terme d'une saison mouvementée, Marc Gautschi, directeur sportif des Aigles, a accepté de faire le point sur les différents dossiers «chauds» qu'il a sur son bureau.
Publié: 21.03.2022 à 16:55 heures
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Dernière mise à jour: 21.03.2022 à 18:07 heures
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Jeudi dernier, Genève-Servette faisait figure d’épouvantail avant les pré-playoff. Zoug, leader et adversaire du vainqueur de la série entre le GSHC et Lugano, pouvait suer à l’idée de faire face aux Aigles. Ce lundi matin, c’est la gueule de bois. En 120 et quelques minutes, les Tessinois ont mis un terme à la belle remontée des Grenat. Après un départ chaotique (23 matches, 23 points), les pensionnaires des Vernets sont parfaitement revenus dans la course si bien qu’ils ont été la meilleure équipe de la Ligue ces derniers mois.

Dès lors, quel bilan tirer après cette saison? Genève-Servette va-t-il maintenir sa confiance à Jan Cadieux, intérimaire à succès? À quoi ressembleront les Aigles cuvée 2022-2023? L’occasion de faire le point avec Marc Gautschi au lendemain d’une cruelle désillusion.

Comment analysez-vous cette élimination?
Marc Gautschi:
Les pré-playoff, c’est parfois un peu la loterie. Tu joues tout sur deux ou trois matches. Mais c’est comme ça. On n’a pas d’excuse. Notre début de saison ne nous a pas permis d’atteindre le Top 6 directement.

Marc Gautschi a licencié Patrick Emond en cours de saison.
Photo: keystone-sda.ch

Justement, votre début de saison était raté. Vous dites-vous qu’il aurait fallu réagir et changer de coach plus rapidement?
C’est une bonne question. Mais dans la vie, tu ne dois pas avoir de regrets sinon tu n’arrives à rien. Mais c’est vrai que nous avons manqué le Top 6 pour un petit point. Aurait-on dû agir après 12 matches lorsque nous n’avions que 15 points plutôt qu’après 23 matches? Peut-être. Moi, ce qui m’intéresse surtout, c’est de savoir pourquoi nous étions si mauvais en début de saison et si bons par la suite. Car depuis le changement, nous avons tourné à plus de deux points par match.

Cette décision de vous séparer de Patrick Emond vous a valu pas mal de critiques. Comment avez-vous vécu ce moment?
Lorsque tu acceptes de devenir directeur sportif, tu dois également accepter de vivre avec les critiques qui vont avec le poste. Sinon c’est que tu n’as pas choisi le bon job. Nous avons pris une décision et nous avons dû nous y tenir. Si tu changes d’avis deux fois par jour en fonction des avis des uns et des autres, tu ne vas nulle part. Moi, ce que je remarque, c’est que nous avons eu du succès avec Jan Cadieux au-delà de la lune de miel des premiers temps. Avec certains nouveaux entraîneurs, cela dure deux semaines. Avec lui, cela a duré durant une trentaine de matches. Et je reste convaincu que nous avions tout pour aller loin en play-off si nous avions franchi cette étape face à Lugano.

À vous écouter, Jan Cadieux pourrait bien être votre homme de banc la saison prochaine?
Nous avons convenu lui et moi de ne pas parler de ce sujet avant la fin de la saison. Il y avait un travail à effectuer et nous n’avions pas besoin de ce genre de distractions. Je crois que tout le monde est satisfait du travail qu’il a effectué. Vous savez, tous les clubs qui ont du succès par le passé ont travaillé avec une certaine stabilité dans un coin de la tête. Nous allons désormais discuter ces prochains jours. Le fait qu’il ait un contrat en tant qu’assistant pour un an encore pourrait également aider.

Si Jan Cadieux reste coach, aura-t-il Linus Omark dans son vestiaire?
J’ai discuté avec lui récemment. Nous nous parlons toutes les semaines. Mais dans la situation qui est la sienne, il peut y avoir évidemment des changements. Je peux vous garantir qu’aujourd’hui, il a envie de revenir à Genève. Donc le 21 mars 2022, ma réponse à cette question est: Oui, Linus Omark jouera à Genève la saison prochaine.

Avec les arrivées de Vincent Praplan et Alessio Bertaggia, la concurrence s'annonce rude en attaque la saison prochaine.
Oui, nous avions peut-être un peu de mal à marquer des buts parfois cette saison. Et j'espère que cela va aider d'avoir ces arrivées en plus de Linus Omark. Nous perdons Arnaud Riat, Stéphan Patry et Jonathan Mercier. J'aimerais encore trouver un jeune défenseur suisse. On verra ce que le marché propose. Mais je pense que l'équipe de l'année prochaine sera meilleure que celle de cette année.

Et sur le marché des joueurs importés?
Nous allons déjà parler avec Sami (ndlr Vatanen) et Valtteri (ndlr Filppula). Comme pour le poste de coach, je ne vois pas pourquoi nous devrions changer pour changer. Cette saison, je suis convaincu que nous avions les meilleurs étrangers.

Allez-vous commencer avec six étrangers?
Attendons déjà de voir s'il y a une promotion qui nous donnerait droit à cette sixième licence. Je ne vais pas me précipiter avec cette décision. Il sera intéressant de voir après l'ouverture du marché des joueurs autonomes en NHL et quels seront nos besoins.

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