À cause de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le championnat de Suisse a vécu, l'été passé, un afflux massif de stars. Les Teemu Hartikainen, Markus Granlund ou encore Miro Aaltonen ne seraient probablement jamais venus en National League dans d'autres circonstances. Aujourd'hui, la tendance est certes moins marquée, mais elle existe toujours. Qui sont les têtes de pont de cette nouvelle vague de joueurs censés rayonner dans le championnat de Suisse?
Theodor Lennström (Genève)
Le but, au moment d'évaluer Theodor Lennström, sera de ne jamais le comparer à Henrik Tömmernes, son glorieux prédécesseur, même si la tentation est évidemment grande. Laissons à l'arrière suédois l'occasion d'exister par lui-même, sans que l'ombre de «Henk» ne vienne troubler son arrivée en Suisse. D'ailleurs, il le dit lui-même que c'est impossible de remplacer celui qui a ébloui le championnat de Suisse durant six années. Alors profitons simplement de découvrir un nouveau joueur.
Âgé de 29 ans, il vit sa troisième expérience à l'étranger après une vingtaine de matches en AHL puis une quarantaine en KHL. Il avait rompu son contrat avec Nizhny Novgorod pour revenir en Suède. Défenseur ultra-offensif, Theodor Lennström a remporté la Champions Hockey League avec Frölunda (2020) et le championnat de Suède avec Färjestad en 2022. Lors du dernier exercice, il était le défenseur le plus prolifique de la Ligue avec 0,91 point par match
Sakari Manninen (Genève)
On reste au bout du Léman avec un autre renfort qui devra remplacer un partant et non des moindres. Sakari Manninen débarque aux Vernets dans le rôle que tenait Linus Omark chez le champion de Suisse en titre. Le CV du Finlandais laisse présager qu'il a les épaules suffisamment solides pour endosser cette responsabilité avec le GSHC. Son palmarès? Double champion du monde, champion olympique et champion de Finlande.
Il connaît bien Teemu Hartikainen pour avoir évolué à ses côtés notamment à Ufa entre 2019 et 2022. Aux confins de l'Oural, les deux hommes ont d'abord évolué avec Linus Omark durant une saison puis avec Markus Granlund. Un nouveau duo sera-t-il donc composé aux Vernets pour succéder à «Omartikainen»? C'est probable. Lors du Mondial 2022, Manninen parlait ainsi de son nouveau coéquipier dans les colonnes du journal «Iltalehti»: «Je sais toujours où il se trouve maintenant et où il se déplace. Nous avons tellement partagé d'expérience que c'est finalement assez logique.» De quoi saliver d'avance.
Antti Suomela (Lausanne)
Ce n'est pas excessif d'écrire que le Finlandais a frôlé les records lors de sa dernière saison en Suède. Avec IK Oskarshamn, il a inscrit 66 points dont 37 buts en seulement 51 matches. Seuls cinq joueurs ont fait mieux en une saison dans l'histoire de la Ligue nordique. Cet exercice stratosphérique a rappelé qu'Antti Suomela était encore capable de marquer des points à la chaîne après s'être quelque perdu dans sa carrière entre 2018 et 2022.
Gêné par des blessures et rarement à son aise en Amérique du Nord, il a finalement disputé 51 matches de NHL et 126 en AHL. C'est peu en quatre ans. Auparavant, le joueur de centre était l'un des meilleurs artilleurs du championnat de Finlande duquel il est devenu le meilleur pointeur en 2018. La petite particularité dans son jeu? Il est davantage un buteur qu'un passeur, comme il l'a confessé à l'époque au site spécialisé «Suomikiekko»: «Par le passé, je regardais trop si un coéquipier était libre et j'oubliais de jouer ma carte personnelle. Aujourd'hui, je sais que je suis capable de finir une action tout seul si nécessaire.»
Niko Ojamäki (Kloten)
En parlant de buteur, Niko Ojamäki en est un bon. Un excellent, même. Lors de la saison 2020/2021, l'ailier finlandais de 28 ans a totalisé 29 réussites sous les couleurs du Vityaz Podolsk. Dans la ville proche de Moscou, l'attaquant faisait la paire avec son coéquipier Miro Aaltonen qu'il retrouvera du côté de Kloten cette saison. Ils risquent bien de faire des dégâts dans les défenses suisses sous le maillot des banlieusards.
«J'ai joué avec Miro toute la saison, a-t-il confié au site internet «mtvuutiset». Il était plus ou moins impliqué sur la plupart de mes buts. Pour en marquer autant, cela nécessitait de bons compagnons sur ma ligne.» Les dirigeants de Kloten ont probablement eu envie de recréer ce duo magique. Et cela semble être une bien bonne idée.
Martin Frk (Berne)
Répondons déjà à la question la plus importante concernant ce joueur: Comment diable prononce-t-on son nom de famille? Visiblement, il faudrait dire «Frek». Après cette minute «savoir inutile», parlons un peu de ce joueur qui revient en Europe pour la première fois depuis 2010. Outre-Atlantique, le Tchèque a terminé sa formation juniors en remportant notamment la Coupe Mémorial avec Halifax aux côtés, notamment, de Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin.
En 2017, il a remporté la Calder Cup, le championnat de AHL. Mais Martin Frk a également effectué un bout de chemin dans la prestigieuse NHL puisqu'il a disputé 124 matches répartis sur six saisons. Mais c'est surtout à l'étage inférieur qu'il a œuvré avec plus de 400 rencontres dans les clubs fermes de Detroit, Carolina, Saint-Louis ou encore Los Angeles. Ailier buteur, il était dans le Top 15 des meilleurs pointeurs de la Ligue les deux dernières saisons. Avec 0,68 but par match (40 en 58 rencontres), il était même l'attaquant le plus efficace lors de la saison 2021/2022.