Suisse - France, l'analyse

Une sixième victoire, mais quelques bleus

Grégory BeaudJournaliste Blick

Après un quart d'heure de jeu, il y avait de quoi se poser bien des questions, voire de s'inquiéter pour l'équipe de Patrick Fischer. 24 heures après une superbe rencontre face au Canada remportée de fort belle manière, les Suisses ont totalement déjoué face à l'agressivité des Français. Et sans un arrêt de Reto Berra sur un penalty d'Alexandre Teixier, il y aurait même pu avoir 3-0 pour les Bleus.

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Après cette horreur de premier tiers-temps, la Suisse a déroulé son match plus sérieusement et s'est finalement imposée pour continuer son parcours sans-faute en Finlande. On décortique ce match qui aurait pu mal tourner.

Les meilleurs joueurs

Dean Kukan (défenseur), 1 but, 2 assists. Le Zurichois a livré une nouvelle prestation d'une terrible efficacité tant en zone défensive qu'offensive. Patron de la défense, il est largement le meilleur arrière de la sélection nationale depuis le début du tournoi et l'a encore prouvé face à la France en n'étant jamais hors de position et, qui plus est, très bon offensivement.

Pierre angulaire

Sur son but, Dean Kukan a fait preuve d'une magnifique patience à la ligne bleue pour attendre qu'une ligne de tir se crée dans la défense française. Un modèle du genre. Le No 14 a de nouveau été très utilisé par Patrick Fischer qui le considère visiblement - à raison - comme la pierre angulaire de son arrière-garde là où on aurait pu attendre plutôt un Jonas Siegenthaler.

Reto Berra (gardien), 19 tirs/17 arrêts. La statistique n'est pas si impressionnante parce que le gardien de l'équipe de Suisse a été bien aidé par ses coéquipiers dès le deuxième période. Reto Berra a été plus sollicité lors du tiers initial (10 shoots) que lors des deux derniers (9). C'est justement lors de ce tonitruant début de match des Français que le portier de Fribourg Gottéron a évité le naufrage en arrêtant notamment un tir au but d'Alexandre Teixier. «Sans lui, cela aurait très bien pu être 4-0 après 20 minutes», a admis Patrick Fischer.

Nico Hischier (attaquant), 2 buts et 1 assist. Difficle de passer à côté de celui qui a inscrit deux des cinq buts de la rencontre même si, dans les faits, il n'était peut-être pas aussi dominant qu'il l'était la veille contre le Canada. Par contre c'est lui qui a mis fin à la «gabegie» suisse dès l'entame de la deuxième période en inscrivant le 1-2 d'une reprise diabolique sur un centre de Timo Meier. Finalement, c'est aussi à cela que l'on peut reconnaître un grand joueur: aider son équipe à gagner sans être excellent.

Andres Ambühl (attaquant), 1 but, 1 assist. Au lendemain d'une soirée riche en émotions, «Büehli» a recommencé son travail de l'ombre, sans être le centre de l'attention. Travailleur toujours aussi infatigable, Andres Ambühl a également apporté sa pierre à l'édifice en marquant le «Game Winning Goal» en fin de deuxième période. Il a complété sa moisson par un assist. S'il est efficace en attaque en plus de son boulot incessant dans les quatre arrondis de la patinoire, le Grison est vraiment une perle pour Patrick Fischer. Enzo Corvi aurait également pu mériter une distinction s'il n'avait pas offert le 0-1 à la France en tout début de match.

Damien Riat (attaquant), 1 but. Le Genevois était «VIP» face au Canada samedi, comme il l'a dit avec humour au terme de la rencontre durant laquelle il a souvent «fait banquette». Mais contre la France, l'ailier du Lausanne HC a obtenu sa chance en première ligne avec Nico Hischier et Timo Meier. Son but pour le 2-2 a remis la Suisse dans le droit chemin. «Je n'étais pas sûr d'avoir touché, mais visiblement oui», a-t-il rigolé au terme du match. Cette réussite était la première de sa carrière à ce niveau.

L’image de la soirée

C'est la tuile dans cette rencontre. Dès les premières minutes de jeu, Tristan Scherwey a été contraint de quitter ses coéquipiers. Le Fribourgeois du CP Berne s'est fait mal au pied et immédiatement été amené à l'hôpital pour de plus amples analyses. En fin de soirée dimanche, le diagnostic est tombé: fracture du pied et fin de tournoi.

La phrase de la journée

«Je n'ai pas encore récupéré le puck de mon premier but en championnat du monde, mais j'espère qu'on va le retrouver». Damien Riat était longtemps resté sur le banc lors du match face au Canada, samedi. Le Genevois ne s'est pourtant pas frustré et a continué à croire que son heure viendrait. Aligné en première ligne avec Timo Meier et Nico Hischier, il a même inscrit un but. «J'apporte de l'intensité et j'essaie de me montrer utile en travaillant devant le but.»

Le prochain match

Paradoxalement, cette victoire face à la France ne change pas grand-chose à la situation pour l'équipe de Suisse. Elle peut théoriquement toujours terminer première, deuxième ou troisième de ce groupe A. Ce qui change, par contre, c'est la probabilité beaucoup plus élevée de terminer première ou deuxième.

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Avant le match face à l'Allemagne, il y a une certitude: si la Suisse perd par moins de deux buts d'écart, elle gagnera son groupe. Si elle s'incline par moins de quatre goals, elle terminera deuxième. Et si le Canada ne fait pas le plein de points sur ses deux derniers matches, le résultat de Suisse - Allemagne n'aura d'influence que sur les deux premières places du groupe. Cette rencontre aura lieu mardi à 11h20 (heure suisse, en direct sur Blick).