«Apnée des écrans»
N'oubliez pas de respirer en lisant vos mails

Sans le savoir, nous retenons parfois notre respiration devant nos écrans, ce qui favorise l’angoisse et la fatigue. Voici 4 idées pour reprendre votre souffle.
Publié: 05.09.2023 à 18:08 heures
|
Dernière mise à jour: 13.09.2023 à 10:01 heures
Blick_Ellen_de_Meester.png
Ellen De MeesterJournaliste Blick

Vous connaissez probablement ce pic de stress qui nous envahit au moment de consulter notre boîte mail, surtout quand on craint d’y découvrir une mauvaise nouvelle. Notre cœur s’emballe, la mâchoire peut se serrer… et d’après un article paru le 21 août 2023 dans le «New York Times», il est même fréquent que notre respiration s'interrompe totalement durant quelques secondes. Surnommé «apnée des écrans», ce phénomène pourrait provoquer un stress accru au cours de la journée. Et le pire, c’est qu’on ne s’en rend absolument pas compte!

À l’origine de cette expression se trouve l'autrice américaine Linda Stone. Adepte de sophrologie, elle avait constaté que ses bonnes habitudes partaient en fumée dès qu’elle ouvrait sa messagerie. Intriguée, elle s’était lancée dans une série d’études informelles dès l’année 2007, invitant 200 personnes à venir consulter leurs mails chez elle, pendant qu’elle monitorait leur rythme cardiaque. Sa recherche avait démontré que 80% des participants présentaient une respiration plus saccadée ou des périodes d’apnée totale. Or, une respiration superficielle peut favoriser l’angoisse et la fatigue.

Une réaction physique au stress

Malheureusement, le problème prend de l'ampleur dans nos sociétés hyperconnectées. D’après James Nestor, auteur de l’ouvrage «Respirer: Le pouvoir extraordinaire de la respiration» paru en 2020 chez Pocket, l’apnée des écrans analysée par Linda Stone suit le sillage de notre utilisation simultanée de plusieurs interfaces: «Vous avez dix onglets ouverts, quelqu’un vous envoie un message, quelqu’un vous appelle et vous recevez des emails, énumère-t-il dans son livre. Notre évolution n’est pas adaptée à cette stimulation constante.»

Respirer de manière trop rapide ou saccadée durant plusieurs heures peut favoriser l'angoisse et la fatigue.
Photo: Shutterstock

Il s’agirait donc simplement d’une réaction spontanée au stress: «Face à n’importe quel stimulus, notre système nerveux cherche des signaux pouvant lui indiquer si nous sommes en danger ou non», indique le Dr. Stephen Porges, professeur de psychiatrie à l’Université de Caroline du Nord, toujours au «New York Times». En d’autres termes, votre corps suspecte la présence d’une menace à chaque fois que vous ouvrez votre messagerie ou scrollez sur Instagram. L’expert s’appuie notamment sur l’exemple du chat, qui s’immobilise quelques secondes, se concentre très intensément et interrompt sa respiration avant de bondir sur sa proie.

4 clés pour mieux respirer

Bien qu'une apnée des écrans (ou une chasse à la souris) occasionnelle ne pose aucun problème, cette réaction inconsciente peut s’avérer délétère lorsqu'elle est souvent répétée: «Quand nous respirons de manière saccadée pendant des heures, nous pouvons avoir l’impression d’être éreinté à la fin de la journée, même si nos tâches n’étaient pas particulièrement stressantes», souligne le Dr. Porges. Si vous vous reconnaissez dans cette description, ces quatre pistes listées par le média américain pourraient vous aider à reprendre votre souffle:

1

Bouger davantage entre deux mails

D’après le Dr. David Spiegel, directeur du Centre du Stress et de la Santé à l'école Stanford Medicine, l’apnée des écrans concerne surtout les individus qui s’attèlent à des tâches stressantes, en restant cloués à leur bureau. Quelques étirements ou une courte promenade suffisent pourtant à modifier notre respiration et rappeler à notre organisme que nous ne courons aucun danger.

2

Enclencher des rappels de respiration

James Nestor conseille de programmer des réveils (avec une mélodie douce) plusieurs fois par jour, afin de déraciner la mauvaise habitude. Si l’on remarque que notre respiration est superficielle et courte, l’expert recommande de soupirer une ou deux fois, de manière audible, en veillant à ce que l’expiration soit plus longue que l’inspiration. Bonus: vos collègues risquent d’imaginer que vos soupirs indiquent un coup de blues et vous proposeront (on espère) des cookies au chocolat.

3

Choisir des écrans plus larges

«Quand vous rétrécissez votre champ de vision, vous encouragez votre système nerveux à exclure tout ce qui se trouve autour de l’écran, précise le Dr. Porges. En vous focalisant sur un ordinateur plus large, vous aurez donc plus de chance de prendre du recul et de montrer à votre système nerveux que votre univers ne se limite pas au mail stressant. Si vous guettiez un signe du destin pour changer d’ordinateur, le voici.

4

Se changer les idées avec des activités faciles

Histoire de laisser le système nerveux se reposer durant les précieux temps de pause, l’expert préconise des occupations ne requérant pas beaucoup d’efforts mentaux. Écouter une playlist motivante, vous préparer un matcha latte… tant que vous ne devez pas trop réfléchir, tout fonctionne! Et votre respiration redevient automatiquement plus complète.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la