Conseils d'un urologue
Les 5 problèmes de pénis les plus courants et comment y remédier

Irritations, difficulté à avoir une érection ou encore accident durant un rapport sexuel, les hommes ne sont pas épargnés par les problématiques intimes, mais tardent souvent à consulter. Une situation qui doit changer, selon un spécialiste.
Publié: 18.01.2024 à 18:34 heures
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Dernière mise à jour: 25.01.2024 à 14:27 heures
Margaux Sitavanc

Si vous êtes fan de séries US, vous vous souvenez probablement de cette scène culte de la saison 1 de «You» (Netflix) où Joe - psychopathe et serial killer aux allures de petit ami idéal - se retrouve pour la première fois au lit avec l’incandescente Beck, son obsession du moment. Alors que tout semble bien embarqué, Joe ne peut plus se retenir et jouit… au bout de huit secondes. Une situation affligeante pour Joe et pour Beck, pas vraiment versée dans la délicatesse, qui en fait un sujet de plaisanterie avec sa bande de copines.

Peut-être, vous rappelez-vous aussi de cette séquence de la série médicale «Grey’s Anatomy» où le sexy Docteur Mark Sloan, à l’occasion d’une partie de jambes en l’air dans une salle de repos de l’hôpital, se retrouve victime d’une fracture du pénis et souffre le martyre.

Beaucoup d’hommes éprouvent à tort un sentiment de honte, se disent que tout cela est dans leur tête ou encore qu’il n’y a rien à faire», déplore le Dr. Guillaume Altwegg, urologue FMH à Genève.
Photo: Shutterstock

Souvent abordées dans la culture populaire de manière goguenarde, ces «problèmes de pénis», comme nous avons choisi de les nommer ici, touchent en réalité de nombreux hommes et peuvent, en l’absence d'une prise en charge adaptée, impacter à la fois le bien-être et la confiance en soi. Et pour cause, alors que des solutions existent pour éviter que le problème ne devienne récurrent ou n’empire, nombreux sont ceux qui tardent à pousser la porte du cabinet d’un spécialiste: «Beaucoup d’hommes éprouvent à tort un sentiment de honte, se disent que tout cela est dans leur tête ou encore qu’il n’y a rien à faire», déplore le Dr. Guillaume Altwegg, urologue FMH à Genève.

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Quelques problématiques masculines courantes

Selon le spécialiste, il est important de consulter sans tarder lorsqu'on rencontre des problématiques d’ordre intime, non seulement afin de traiter les cas graves ou urgents, mais également pour ne pas péjorer son bien-être général.

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Dysfonction érectile

Très tabou chez de nombreux hommes, avoir ce que l’on appelle familièrement une «panne» est souvent vécu comme le signe d’une virilité défaillante et peut causer une véritable douleur psychologique lorsque le phénomène devient chronique, ou en cas de mauvaise réaction de la ou du partenaire. «Ne pas réussir à avoir ou à conserver une érection est un problème extrêmement courant qui touche les hommes de 20 à 95 ans. Une érection n’est pas un symbole de force et de virilité, mais simplement un afflux de sang dans un organe génital», insiste le Dr. Altwegg qui déplore un retard dans la consultation, alors même que de nombreuses solutions existent pour retrouver confiance et plaisir.

«Chez les patients les plus jeunes, on recherche avant tout une cause hormonale ou anatomique, comme une fuite veineuse, une anomalie pouvant empêcher d’avoir une érection et qui se règle définitivement en quinze minutes avec une radiologie interventionnelle», indique le Dr. Altwegg.

Du côté des patients plus âgés, si les troubles de l’érection s’avèrent la plupart du temps d’origine cardiovasculaire, ils n’en demeurent pas moins traitables: «À partir de la cinquantaine, les tissus vasculaires sont moins élastiques, ce qui rend le pompage du sang vers la verge plus compliqué», poursuit le spécialiste qui évoque non seulement les solutions médicamenteuses à disposition, mais aussi le traitement récent par ondes de choc permettant de revasculariser le pénis en créant de nouveaux vaisseaux sanguins.

2

Éjaculation prématurée

À l’instar du personnage de Joe dans la série à succès «You», nombreux sont ceux qui, au cours de leur vie sexuelle, ont fait la désagréable expérience d’une jouissance précoce associée à tort à une inexpérience ou à une trop grande émotivité.

En revanche, peu d’hommes savent qu’en dehors d’une maladie sous-jacente telle que l’hyperthyroïdie ou d’un problème anatomique tel qu’un rétrécissement du frein, une prise de médicament suffit bien souvent à totalement régler le problème. «Au lieu de souffrir dans son coin et de sacrifier son plaisir sexuel, il faut aller voir un urologue et en discuter», conseille le Dr. Altwegg.

3

Troubles urinaires

Douleurs à la miction, difficulté à uriner ou encore sensation de brûlure, les infections urinaires sont moins fréquentes chez les hommes que chez les femmes, mais doivent impérativement faire l’objet d’une visite chez le médecin. Chez les jeunes patients, ces infections sont le plus souvent causées par des champignons (ce qu’on appelle communément une mycose) et provoquent une irritation importante du gland, des taches rouges ou encore un écoulement sous le prépuce (on parle alors de balanites). Autre grande cause de troubles mictionnels chez les jeunes hommes: les infections sexuellement transmissibles, vulgairement appelées «chaude pisse», comme la chlamydia ou la gonorrhée.

Chez les patients moins jeunes, le Dr. Altwegg évoque, en plus des IST, les problèmes de vidange de la vessie pouvant mener à une macération et, in fine, à une infection. Un problème qui peut là encore le plus souvent être résolu par une intervention peu invasive, parfois même réalisée en ambulatoire.

4

Irritations et éruptions cutanées

Habituellement protégée par une flore cutanée principalement composée de «bonnes» bactéries, la peau fine et sensible des organes génitaux peut facilement se retrouver irritée par une hygiène intime excessive ou l’usage de produits nettoyants inadaptés venant décaper sans ménagement ce microbiote cutané: «Inutile de se servir de son gel douche Axe pour faire sa toilette intime. L’eau tiède une fois par jour suffit amplement», commente le Dr. Altwegg.

En outre, rougeurs, boutons et autres démangeaisons «là en bas» doivent également faire penser à une maladie presque éradiquée à l’époque de la découverte de la pénicilline, mais dont le nombre de cas augmente à nouveau en flèche depuis quelques années: la syphilis.

Transmise par la voie sexuelle, cette dernière provoque, à un stade précoce, un ou plusieurs boutons appelés chancres syphilitiques situés au niveau du sexe, de l’anus ou encore de la bouche et pouvant parfois passer inaperçus. «Actuellement, on constate que les gens ont moins peur des maladies sexuellement transmissibles et renoncent donc à se protéger. Raison pour laquelle on voit ressurgir cette maladie potentiellement mortelle», déplore le spécialiste.

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Accidents durant un rapport sexuel

Elle est une sorte de mythe, la version «vestiaire des hommes» de l’histoire d’horreur qu’on se raconte pour se faire peur. Rare, mais extrêmement douloureuse, la fracture pénienne intervient le plus souvent lors de rapports sexuels quelque peu «acrobatiques»: «Suite à un choc, on va assister à une rupture de ce que l’on nomme le corps caverneux et à une diffusion du sang normalement là pour l’érection dans le pénis qui va alors gonfler et devenir bleuté. Si l’on est victime de ce type d’incident, il faut immédiatement se rendre aux urgences», prévient le Dr. Altwegg.

Autre accident redouté: la rupture du frein. Plus fréquente que la fracture du pénis et très impressionnante en raison de la quantité de sang perdue, elle est cependant moins grave: «Si cela arrive, il faut serrer très fort le pénis avec sa main pour stopper l’hémorragie et appliquer du froid. Ensuite, dans un second temps, on prend rendez-vous chez son urologue», indique le Dr. Altwegg.

Et si c’était un cancer?

Que faire si, sous la douche, vous croyez sentir quelque chose qui n’était pas là avant? «Consulter sans attendre!, répond le Dr. Altwegg. Pour ce qui est du cancer des testicules, on identifie deux tranches d’âge particulièrement à risque: de 15 à 25 ans, puis de 40 à 60 ans. C’est un cancer qui se soigne très bien dans l’immense majorité des cas, mais plus le dépistage est précoce, plus on évite les traitements lourds.» La marche à suivre? «Sous la douche, lorsque les testicules sont bien descendus, on procède à une autopalpation tous les 3 à 4 mois».

Et le cancer de la prostate? «C’est un cancer insidieux puisque les malades ne ressentent bien souvent aucun symptôme jusqu’à un stade avancé, d’où l’importance accordée par les médecins au dépistage précoce, à partir de 50 ans pour la population générale et avant chez les personnes à risques», conclut le Dr. Altwegg.

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