Face au rebond des pneumonies
Les personnes qui remettent le masque dans les transports publics ont-elles raison?

Alors que le cas de pneumonie et de Covid augmentent en Suisse, depuis le mois de novembre 2023, de nombreux individus renouent avec le masque, surtout dans les transports en commun. Un bon réflexe, dans certains cas.
Publié: 05.12.2023 à 16:56 heures
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Dernière mise à jour: 06.12.2023 à 12:10 heures
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

On les avait presque oubliés... Pourtant, en cette aube d'hiver 2023, les masques réémergent de la benne à mauvais souvenirs à laquelle on voudrait les reléguer. Alors que les cas de pneumonie et de Covid augmentent en Suisse, un nombre croissant de personnes ont recommencé à les porter, notamment dans les transports publics. 

Dès leur apparition, il arrive que d'autres passagers les fusillent du regard ou s'écartent précipitamment, comme si le masque signalait un haut niveau de contagiosité. Toute une comédie humaine se déroule ainsi dans le bus, imprégnée des effluves d'un cauchemar passé. Qui a raison? Les rares porteurs de masque ou la majorité qui s'y refuse?

Utile pour protéger les autres

Il s'avère que le masque reste effectivement recommandé dans certains contextes. D'après l'Unité hygiène, prévention et contrôle de l'infection du CHUV, il permet de protéger les autres lorsqu'on a des symptômes, même légers, d'infection respiratoire. À garder en tête, donc, en cas de toux, d'obstruction nasale, de maux de gorge ou d'éternuements. 

D'après l'Unité hygiène, prévention et contrôle de l'infection du CHUV, le masque permet de protéger les autres lorsqu'on a des symptômes, même légers, d'infection respiratoire.
Photo: KEYSTONE

D'autant plus que ces symptômes sont particulièrement fréquents en cette période, alors que les rhumes et congés maladie s'enchaînent. Le 27 novembre 2023, sur les ondes de la RTS, le professeur Gilbert Greub, directeur de l'institut de microbiologie du CHUV, confirmait une recrudescence des cas de Covid: il s'agit toutefois d'un variant «plutôt gentil» et «moins dangereux que les variants 'Alpha', 'Delta' ou 'Beta' qui ont circulé par le passé». 

En revanche, les bactéries du mycoplasme pneumoniae et chlamydia pneumoniae, ainsi que le virus respiratoire syncytial, connaissent un rebond notable. Quant à la grippe, l'expert cité par la RTS attend plutôt un retour en force en décembre ou en janvier 2024. 

Essentiel pour les personnes à risque

Parmi les consignes de prévention communiquées par l'hôpital lausannois figure également la protection des individus vulnérables, soit les personnes âgées ou touchées par des problèmes de santé chroniques ou aigus: «En cas de symptômes, il est recommandé de limiter ses contacts avec ces personnes pendant quelques jours et d'appliquer une bonne hygiène des mains.» 

Si vous êtes vulnérable aux infections, il est par ailleurs conseillé de porter le masque pour protéger votre santé, dans des espaces clos fréquentés par de nombreuses personnes, comme les transports publics aux heures d'affluence: «Toute autre personne qui désire réduire son risque d'exposition aux virus respiratoires peut également porter un masque», ajoute l'Unité hygiène, prévention et contrôle de l'infection. 

Celle-ci se montre tout aussi rassurante concernant la crainte de voir le masque réduire notre capacité à combattre les virus: «Le port du masque ne réduit pas les défenses immunitaires». 

Complémentaire à d'autres réflexes

Le port occasionnel du masque n'est évidemment pas la seule mesure à intégrer, en 2023. Pour lutter contre les virus, cet hiver, le CHUV souligne l'importance d'une alimentation saine et d'un sommeil suffisant (au moins 7 heures par nuit). 

En présence de personnes malades, il convient de garder une certaine distance «lorsque c'est possible», sans oublier de bien aérer les locaux partagés par de nombreux individus. On retrouve ainsi la checklist inlassablement répétée durant la crise sanitaire.

Bien qu'il ne soit plus conseillé de le porter quand on se sent bien, le masque redevient donc un allié potentiel en présence de symptômes.

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