Notre podcast Helvétix Café
Moi, Charles de Gaulle, je ne comprends plus les Français!

Que dirait-il s'il revenait au pouvoir ? Pourquoi de Gaulle, ce président vénéré par les Français, reste-t-il la statue du commandeur dans une République de plus en plus écartelée ? Vu de Suisse, un sujet passionnant pour notre podcast Helvétix Café
Publié: 17.06.2024 à 18:32 heures
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Dernière mise à jour: 24.07.2024 à 13:22 heures
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Richard WerlyJournaliste Blick
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Il est LE président que tous les Français citent en référence. Pourquoi parler du Général de Gaulle, disparu le 9 novembre 1970, alors que la campagne électorale pour les législatives des 30 juin et 7 juillet vient juste de démarrer ce lundi en France? D’abord parce qu’il demeure incontournable comme référence politique. Qui aurait cru, par exemple, que le Rassemblement national, issu du Front national anti gaulliste, se revendiquerait aussi du Général, comme le fait aujourd’hui Marine Le Pen?

Il y a ensuite la date. Le 18 juin. Il y a 84 ans tout juste, l’appel lancé par Charles de Gaulle depuis Londres transformait soudainement le paysage politique de la France envahie par les nazis, même si peu l’écoutèrent sur les ondes courtes de la BBC. A Helvetix Café, le podcast de Blick qui décrypte le pays d’Astérix en version helvétique, nous avions, posé devant nous lors de l’enregistrement, l’excellent livre de l’universitaire Jean Petaux «L’appel du 18 juin 1940, Usages politiques d’un mythe» (Ed. Le bord de l’eau).

L’auteur dit en effet combien s’intéresser à cet appel «entendu comme un mythe politique contemporain, revient à s’exposer forcément à la frustration de l’inaccessible et à l’insoutenable densité du sujet». En clair: approcher de Gaulle, c’est comprendre que son héritage est utilisé par tous, détourné, abîmé aussi, et pas toujours très respecté.

«De Gaulle réveille-toi, les Français ont besoin de toi!». Pas mal d’électeurs pensent sans doute cela à la veille d’un scrutin de tous les dangers – pour lequel Emmanuel Macron n’a pas mis en jeu son mandat de président de la République.

Alors de Gaulle, c’est qui? C’est quoi? Il dit quoi de la France, ce «connétable» que les Français, au bistrot ou à la maison, s’empressent de surnommer affectueusement «le grand Charles»? Il faut se souvenir des circonstances de l’appel du 18 juin. La veille, ce Général deux étoiles, peu connu du grand public, a quitté Bordeaux où le gouvernement français s’est réfugié. Il prononce son appel en pleine débâcle. Il explique alors que l’extrême droite, celle représentée plus tard par le Maréchal Pétain, s’apprête à prendre le pouvoir en France.

Mais osons les parallèles: de Gaulle a aussi souvent servi de modèle. Jacques Chirac le citait sans cesse. Et Emmanuel Macron? N’est ce-pas un geste gaulliste que de dissoudre ainsi l’Assemblée nationale et de revenir vers le «peuple souverain»?

«De Gaulle, réveille-toi!»

«De Gaulle réveille-toi, les Français ont besoin de toi!». Pas mal d’électeurs, surtout parmi les personnes âgées, pensent sans doute cela à la veille d’un scrutin de tous les dangers pour lequel Emmanuel Macron – c’est important de le redire – n’a pas mis en jeu son mandat de président de la République.

Vu de Suisse, on s’interroge: où va mener cette crise politique? La France pourrait-elle devenir ingouvernable? Écoutez cet épisode d’Helvétix Café. Au comptoir, nous avons rendez-vous avec l’histoire. Et avec nos deux compères du jour: la journaliste suisse Catherine Schwaab et une grande voix de la radio française, Fabrice Le Quintrec, qui déroule longtemps la revue de presse dans les matinales les plus écoutées du pays.

A lire:
« L'appel du 18 juin 1940, usages politiques d'un mythe» par Jean Petaux (Ed. Bord de l'eau)

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