Alors que les IVG sont interdites
Une juge texan autorise une femme à la grossesse très risquée à avorter

Alors que les IVG y sont interdites, un juge de l'Etat américain du Texas a autorisé une femme à avorter. Et ce, parce que sa grossesse menacerait sa vie.
Publié: 07.12.2023 à 18:45 heures

Une juge de l'Etat américain du Texas, où les IVG sont interdites sauf très rares exceptions, a décidé jeudi d'autoriser à avorter une femme dont la grossesse pourrait selon son médecin menacer la vie et la fertilité.

Kate Cox, 31 ans, a appris la semaine dernière que son foetus était atteint de trisomie 18 et réclame de pouvoir avorter. Lors d'une audience d'urgence de moins d'une heure, la juge d'un tribunal d'Austin, Maya Guerra Gamble, a accédé à sa requête, estimant que l'idée que Mme Cox puisse perdre la possibilité de devenir de nouveau mère était «choquante». «Ce serait une véritable erreur judiciaire», a-t-elle insisté.

Attendre que le bébé meure dans son ventre

A l'été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a cassé son arrêt «Roe v. Wade», qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse. Le Texas a interdit toutes les IVG, y compris en cas d'inceste ou de viol. Seule exception: en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère. Mais les défenseurs du droit à l'avortement affirment que les exceptions sont trop floues et que les médecins sont terrifiés à l'idée d'être poursuivis en justice.

A l'été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a cassé son arrêt "Roe v. Wade", qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse, provoquant de nombreuses manifestations à travers le pays (Archives).
Photo: Paul Sancya

Des échographies ont révélé que le fœtus de Mme Cox, enceinte de 20 semaines, présentait notamment des anomalies à la colonne vertébrale et à l'abdomen et que le développement de son crâne et de son cœur était anormal.

Mais en raison de la loi au Texas, Mme Cox ne peut avorter, ses médecins lui disant avoir «les mains liées» et qu'elle doit attendre que le bébé meure dans son ventre, selon la plainte déposée en son nom par l'association spécialisée Center for Reproductive Rights (Centre pour les droits reproductifs).

(ATS)

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