Nous souvenons-nous de la raison pour laquelle Donald Trump a gagné les élections en 2016? «Nous allons construire un grand mur!» avait-il scandé. Et Trump a tenu parole. A peine entré en fonction, il a fait sortir les pelleteuses à la frontière avec le Mexique, ce qui a entraîné une réduction massive des mouvements migratoires.
Pendant la pandémie, la migration avait été quelque peu reléguée à l'arrière-plan, ce qui a enlevé à Trump un thème important de son agenda politique. Peu après, Joe Biden a été élu président des Etats-Unis en 2020 grâce à d'autres promesses électorales. Jusqu'à présent, sa politique a été plutôt réussie. Sous sa direction, les Etats-Unis ont récupéré les anciens amis européens que Trump avait rejetés et avec lesquels ils luttent contre la Russie, agresseur de l'Ukraine.
En politique intérieure également, Biden a réussi, entre autres grâce à la fin de la pandémie de Covid-19, à obtenir du succès sur plusieurs thématiques. Notamment la réduction du chômage, le renforcement du système de santé et la promotion de la protection du climat.
L'immigration illégale atteint un niveau record
En matière d'immigration, en revanche, les choses ont mal tourné. Il semblait en premier lieu que les démocrates voulaient annuler toutes les mesures introduites par Donald Trump et ainsi effacer ses traces. Ainsi, Joe Biden a non seulement stoppé la construction du mur, mais il a également vendu les matériaux de construction qui étaient prévus pour la poursuite des travaux.
Dès le premier jour de la présidence de Biden, l'immigration illégale avait de nouveau augmenté massivement. Au cours de ses trois années de présidence, environ six millions de personnes au total auraient franchi illégalement la frontière, presque deux fois plus qu'avant la pandémie. Au cours des dernières semaines, environ 10'000 personnes ont franchi illégalement la frontière mexicaine chaque jour. Puisque la migration a échappé à Biden et à sa vice-présidente Kamala Harris, chargée de ce dossier, elle redevient le thème numéro un de la campagne électorale actuelle.
Révolte des gouverneurs
C'est peut-être sa fibre humaine qui a poussé l'actuel président des Etats-Unis à faire retirer les barbelés installés par le gouvernement texan pour lutter contre l'immigration clandestine. Selon le dernier sondage de CBS, seuls 30% de la population soutient encore la politique migratoire de Joe Biden, alors qu'ils étaient plus de 45% lors de son entrée en fonction.
Parallèlement, le soutien au gouverneur du Texas Greg Abbott augmente: 25 de ses 26 collègues républicains au total, partout dans le pays, se rangent derrière lui et sa politique migratoire musclée.
Les Américains sont revenus à la situation d'il y a huit ans. La différence: au lieu d'un mur, il s'agit désormais d'une barrière en barbelé. On se souvient parfaitement de qui avait gagné les élections à l'époque. Joe Biden l'aurait-t-il oublié? Il n'est pas trop tard pour qu'il corrige le tir en direction de l'opinion publique sur le thème le plus important de la campagne électorale.
