Cinq pays vont la rejoindre dès 2024
L'Occident est-il sur le point de perdre sa domination dans le monde?

L'alliance des BRICS veut faire contrepoids à l'Occident. Cinq autres pays émergents sont sur le point de rejoindre les pays membres pour devenir les BRICS+. Quelles seront les conséquences de l'élargissement de cette coalition? Blick analyse.
Publié: 20.12.2023 à 05:57 heures
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Dernière mise à jour: 20.12.2023 à 08:12 heures
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Guido Felder

L'Occident est-il sur le point de perdre sa domination dans le monde? À en croire la volonté des présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine, un nouvel ordre mondial est sur le point de se constituer pour donner le ton au niveau planétaire. Pour asseoir leur influence, les présidents russe et chinois compte sur les BRICS. Cette coalition informelle, dont le nom reprend les premières lettres des pays membres, rassemble le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.

Le 1er janvier 2024 marquera un tournant pour le groupe des BRICS. Les pays membres s'apprêtent à ouvrir leur bras à l'Iran, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), l'Égypte et l'Éthiopie. Ensemble, ils deviendront les BRICS+ et représenteront plus de la moitié de la population mondiale à hauteur de 29% du PIB de la planète.

En août dernier, l'Argentine a également fêté son entrée dans le groupe. Mais peu avant son adhésion, un imprévu a changé les plans. Buenos Aires devait, à l'origine, également rejoindre la liste des nouveaux membres en 2024. Mais le nouveau président, le libertaire Javier Milei, ne veut rien à voir à faire avec cette alliance. Pas question pour lui de collaborer avec des «communistes», a-t-il argumenté.

Pour assiéger leur influence, les présidents russe et chinois compte sur les BRICS. Cette coalition informelle, dont le nom reprend les premières lettres des pays membres, rassemble le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
Photo: AFP
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Extension aux pays islamiques

Le cas Javier Milei n'est pas le seul point de discorde au sein des alliés BRICS. Le conflit qui oppose Israël et le Hamas leur donne aussi du fil à retordre. Les pays membres n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une opinion commune concernant la situation au Proche-Orient. Alors que la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud se positionnent en faveur de la Palestine, l'Inde se range derrière Israël.

L'élargissement prévu pour début 2024 étendra l'alliance au Proche-Orient. Les pays musulmans espèrent gagner en influence en adhérant au modèle alternatif. L'Iran, sanctionné par l'Occident, attend des investissements fidèles de ses nouveaux partenaires.

Les pays sont en réalité dans une dynamique donnant-donnant. La Chine et l'Inde, les plus gros consommateurs d'énergie du monde, sont désormais plus proches des plus grands producteurs de pétrole. Les pays de l'alliance riches en ressources naturelles peuvent, de leur côté, également se partager le grand marché des terres rares.

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Méfiance à l'égard de l'Iran

Mais tout n'est pas rose. L'Arabie saoudite et les EAU se méfient de l'Iran en raison de son programme nucléaire. L'Égypte et les EAU sont en contact avec Israël, pays considéré comme un ennemi mortel par l'Iran. L'Arabie saoudite et les EAU ne veulent donc pas se mettre l'Occident à dos.

Selon l'experte du Moyen-Orient Nebahat Tanriverdi Yasar, l'extension des BRICS au Proche-Orient est un tournant pour la région concernée. L'expert fait référence aux médiations chinoises entre l'Iran et l'Arabie saoudite, et déclare dans le «Schwäbische Zeitung»: «La Chine a de toute évidence commencé à développer son rôle diplomatique en complément de son influence économique dans la région.»

L'autonomie, mot d'ordre

Car finalement, peu de choses unissent les pays de l'Alliance – en dehors de la Nouvelle banque de développement (NBD), une banque de développement, créée en 2014 par les BRICS pour contrer le Fonds monétaire international, et la Banque mondiale. Mais cette indépendance pourrait justement être une force.

Selon Günter Maihold, expert des BRICS à la Fondation Science et Politique de Berlin, «le 'multilatéralisme à la carte' permet aux membres de limiter leur coopération lorsque leurs intérêts divergent et de bénéficier d'institutions collectives des BRICS comme la NBD lorsque celles-ci correspondent à leur profil d'intérêt.» Cette composante préservant la flexibilité est, selon lui, l'élément qui a assuré la cohésion de cette assemblée hétérogène d'acteurs politiques jusqu'à aujourd'hui.

En fin de compte, Günter Maihold estime que les BRICS ont un avenir prometteur devant eux. Et d'ajouter: «C'est justement dans l'optique de confrontations internationales croissantes que de nombreux pays cherchent une position commune qui ne les entraîne pas dans le tourbillon des sanctions et de leurs conséquences. C'est ce que l'alliance des BRICS offre actuellement.»

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