Commission d'enquête TNT
Le député Bataillon «assume» sa venue à TPMP et «regrette» ses critiques sur Yann Barthès

Quentin Bataillon, député français et président de la commission d'enquête sur les fréquences TNT, a dit assumer sa sortie dans l'émission TPMP. Sa neutralité et sa crédibilité avaient été remises en cause.
Publié: 04.04.2024 à 11:56 heures
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Dernière mise à jour: 04.04.2024 à 12:17 heures

Le député Quentin Bataillon, président de la commission d'enquête sur les fréquences TNT, a dit jeudi «assumer» sa venue dans l'émission TPMP de Cyril Hanouna mardi mais «regretter» une «maladresse» dans ses critiques sur un animateur concurrent, Yann Barthès.

«C'était compliqué de le faire là-bas, parce qu'on voit bien qu'il y a un conflit très fort entre les deux émissions. Ce n'était pas mon rôle de le faire là-bas, c'était une maladresse et je le regrette», a déclaré l'élu de la majorité présidentielle à la radio franceinfo. Cependant, «ma présence sur le plateau, je l'assume», a-t-il ajouté.

Le député Renaissance a reçu des remontrances du camp présidentiel et été pressé de démissionner par la gauche, après son passage dans l'émission «Touche pas à mon poste !» sur C8 présentée par Cyril Hanouna, qu'il avait auditionné comme Yann Barthès dans le cadre de la commission d'enquête.

Photo: DUKAS

Période de réserve

Le député Bataillon a épinglé mardi en direct «l'attitude assez arrogante» qu'avait, selon lui, lors de son audition le présentateur de «Quotidien» sur TMC. Aux yeux de l'élu de la Loire, «la commission d'enquête a deux temps importants», a-t-il dit sur franceinfo: celui des auditions, qui se sont arrêtées le 28 mars, et désormais celui de l'écriture du rapport par le député LFI Aurélien Saintoul.

«Est-ce que j'ai vraiment des leçons d'impartialité à recevoir du rapporteur ?», s'est-il interrogé au passage, alors que Aurélien Saintoul ne cache pas qu'il a dans le viseur le groupe Canal+, propriétaire de C8 et CNews et contrôlé par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.

«Je me suis moi-même imposé une période de réserve» pendant les auditions, a souligné Quentin Bataillon. Mais, «aujourd'hui, nous sommes dans le temps du rapport et des positionnements politiques», a fait valoir le député, qui pense devoir «parler à tous les publics».

Conclusions du rapport à venir

Pas question de démissionner, donc, de la présidence de cette commission: «Mon travail, je l'ai fait correctement», a-t-il lancé face aux accusations de partialité. Mercredi soir dans «Quotidien», Yann Barthès a affirmé que Quentin Bataillon «a foutu en l'air une commission qui aurait pu apporter quelque chose au débat démocratique», «a alimenté la machine à haine et, pour un élu de la nation, c'est très grave».

Le député Bataillon a indiqué jeudi qu'il avait contacté le groupe TF1, propriétaire de TMC, pour assurer qu'il n'avait pas «d'animosité» à leur égard. Les députés membres de la commission d'enquête devront se prononcer le 7 mai sur le rapport d'Aurélien Saintoul. Quentin Bataillon entend que la majorité présidentielle fasse ses propres propositions sur le cadre d'attribution des fréquences télé, alors que 15 de ces fréquences sont remises en jeu cette année, dont celles du groupe Canal+.

(AFP)

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