Les États-Unis l'en auraient empêché
L'Ukraine aurait prévu d'attaquer Moscou pour l'anniversaire de la guerre

Un article du «Washington Post» relayant que l'Ukraine prévoyait d'attaquer Moscou, à l'occasion de l'anniversaire de la guerre, fait des vagues. Selon le média américain, les opérations prévues auraient été reportées sur demande américaine.
Publié: 26.04.2023 à 10:59 heures
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Dernière mise à jour: 26.04.2023 à 12:53 heures
Marian Nadler

Lundi, le «Washington Post» a publié un long article qui n’a pas du tout été du goût de Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky et représentant de l’Ukraine aux négociations de paix russo-ukrainiennes.

Les journalistes américains ont révélé, sur base des documents confidentiels américains qui ont fuité début avril, que l’Ukraine avait planifié des attaques contre la capitale russe, Moscou, pour l’anniversaire de l’invasion russe du 24 février.

Si le projet de Kiev n’a pas été mis à exécution, ce serait uniquement parce que le gouvernement américain serait intervenu. Mykhaïlo Podoliak a exprimé son mécontentement à propos de l’article le jour même, dans un long message sur Twitter. Celui-ci nie tout en bloc.

Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, est en colère à la suite d'un article paru dans les médias.
Photo: Twitter/
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Demande d’armes

«Une fois de plus, nous assistons à une étrange sensation médiatique…», commence Mykhaïlo Podoliak dans son tweet transpirant l’énervement. Il qualifie l’article en question de «conspirationniste» et «sans détails ni logique». Le conseiller pose une série de questions: «Pourquoi aurions-nous besoin de faire cela? Quelle tâche une telle action ponctuelle permettrait-elle de résoudre? Cela changerait-il le cours de la guerre?? Cela ferait-il fuir les Russes? Cela supprimerait-il le besoin d’armes?»

De tels articles journalistiques ne rempliraient «qu’une fonction catastrophique»: on veut présenter l’Ukraine comme un «pays déraisonnable, infantile et impulsif» auquel on ne peut pas confier d’armes dangereuses. Pourtant, l’Ukraine «aborde la guerre avec une logique mathématique à toute épreuve».

L’Ukraine a besoin de «missiles à longue portée pour détruire la logistique russe dans les territoires occupés, et de différents types d’avions pour protéger le ciel et détruire les fortifications russes.» Il s’agit là des «principales composantes de contre-offensives réussies et de la minimisation des pertes».

Mykhaïlo Podoliak termine ensuite son tweet par une nouvelle question: «Peut-être est-il temps d’arrêter de jouer avec les excuses et la realpolitik de couloir alors que la guerre est toujours en cours et que des gens meurent?»

Les États-Unis s’en mêlent

Mais que rapporte exactement le «Washington Post» pour que le conseiller principal de Volodymyr Zelensky fasse une telle déclaration? L’homme derrière l’opération ukrainienne avortée serait le chef des services secrets ukrainiens Kyrylo Boudanov. Il aurait ordonné à l’un de ses officiers de «se préparer à des frappes massives le 24 février» – avec tout ce dont les services secrets disposeraient.

C’est ce qui ressortirait d’un rapport fuité de l’Agence nationale de sécurité (NSA), le service de renseignement extérieur américain. La Maison Blanche aurait craint toutefois que des attaques envers la Russie ne provoquent une réaction agressive du Kremlin – et serait apparemment intervenue.

Le 22 février, deux jours seulement avant l’anniversaire de la guerre, un nouveau rapport secret de la CIA aurait circulé. On y apprend que les services secrets ukrainiens auraient «accepté, à la demande de Washington, de reporter les attaques contre Moscou».

Ces documents font partie d’une fuite de données plus importante, derrière laquelle se trouverait Jack Teixeira, un membre de la garde nationale. Depuis le début de la guerre, des explosions et des attaques de drones avaient eu lieu à plusieurs reprises en Russie. Les officiels ukrainiens se sont souvent contentés de laisser entendre que l’Ukraine était derrière ces attaques.

Ainsi, en décembre, après une attaque contre la base aérienne russe d’Engels, le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak avait tweeté: «Lorsque quelque chose est lancé dans l’espace aérien d’autres pays, des objets volants inconnus reviennent tôt ou tard à leur point de départ.»

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