La chronique de Céline Amaudruz
Système de l’asile: pour la justice, contre l’angélisme

L'UDC lance cette semaine son initiative pour la protection des frontières. Une protection qui ne signifierait pas la fin du droit de l'asile, estime notre chroniqueuse Céline Amaudruz.
Publié: 29.05.2024 à 11:59 heures
Céline Amaudruz, Conseillère nationale UDC

L’UDC Suisse lance cette semaine son initiative pour la protection des frontières. Il ne s’agit pas de la fin du droit d’asile, comme le prétendent déjà en cœur toutes les strates de l’extrême gauche qui n’ont pas encore pris connaissance du texte. Bien au contraire, cette initiative garantira une protection de qualité pour les nécessiteux tout en mettant un terme au business des passeurs et à l’immigration massive de profiteurs qui ne fuient aucune menace réelle. Parallèlement, elle permettra d’offrir enfin une réelle sécurité aux citoyennes et citoyens qui vivent aux abords des frontières nationales.

La population des régions frontalières a besoin d’action, maintenant!

Quiconque a suivi l’actualité de ces dernières semaines, de ces derniers mois et de ces dernières années le sait: la situation est intenable pour la population, suisse comme étrangère, qui vit dans les régions frontalières. Commerçants et citoyens doivent compter avec des incivilités, agressions et autres cambriolages en augmentation constante.

Depuis début 2024, vous aurez lu dans la presse le témoignage brisant de cette commerçante de Chancy qui peine à trouver le sommeil, habituée qu’elle est à entendre l’alarme de son commerce retentir durant la nuit – jusqu’à deux cambriolages durant le même week-end. Vous avez découvert Hélène, cette victime d’un braquage de voiture, impuissante face aux coupables, dont les affaires ont été localisées en France voisine.

Les frontières doivent être davantage protégées, selon Céline Amaudruz.
Photo: KEYSTONE
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«Nos forces de l’ordre auront enfin le droit de contrôler aux postes de passage, de manière systématique si nécessaire»
Céline Amaudruz
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Vous avez appris l’histoire de ce jeune, repéré dans un bar puis séquestré par un groupe venu de l’Île-de-France, et aurez peut-être entendu celle d’une autre victime, tabassée, détroussée et kidnappée pour rançon par des agresseurs venus de Paris. Ou encore le récit de ce jeune garçon autiste, tabassé gratuitement par une bande française et celui de cette touriste, mère de famille, violée dans la vieille ville. 

Tous ces cas ont un point commun: ils ont été rendus possibles ou pour le moins favorisés par la porosité des frontières nationales, traversées en un claquement de doigt par des auteurs qui n’en demandaient pas autant. L’initiative de l’UDC offre une réponse réelle, crédible et applicable: nos forces de l’ordre auront enfin le droit de contrôler aux postes de passage, de manière systématique si nécessaire.

Garantir la protection des véritables réfugiés, renvoyer les profiteurs

Et qu’en est-il en matière d’asile, alors que des mouvements d’extrême gauche se font déjà entendre sur le sujet sans même avoir pris connaissance du texte de l’initiative? Au cours des 30 dernières années, l’asile a été octroyé en moyenne à 3'700 personnes par an. De son côté, l’initiative de l’UDC prévoit une limite maximale de 5000 places dans le système suisse de l’asile. Il est donc complètement faux de parler de fin du droit d’asile!

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«Désormais, seules les personnes qui fuient une persécution ou un danger imminent pourront demeurer dans notre pays»
Céline Amaudruz
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Ce qui change – et c’est fondamental! – c’est que désormais, seules les personnes qui fuient une persécution ou un danger imminent pourront demeurer dans notre pays. Cela est fondamental, car actuellement, une nette majorité des requérants d’asile ne sont pas des réfugiés: nous accueillons chaque année des milliers de personnes qui profitent des lacunes du système et ne peuvent être renvoyées, quand bien même elles commettent des crimes à répétition et n’encourent aucune menace dans leur pays.

En d’autres termes, le système de l’asile reviendra à son but central: protéger celles et ceux qui doivent quitter leur pays pour chercher un refuge à l’étranger. En revanche, les immigrants économiques qui ne sont pas persécutés ne pourront plus prétendre à l’accueil en Suisse.

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«Le système de l’asile s’est éloigné de son objectif initial, qui était de protéger les réfugiés»
Céline Amaudruz
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Alors que les infrastructures suisses et européennes en matière d’asile sont surchargées par les demandes de jeunes hommes qui n’ont pas de motif d’asile, l’initiative pour la protection des frontières offre une réponse réelle. De plus, en permettant de sélectionner les véritables réfugiés directement dans leur pays, elle met un terme au business des passeurs, véritables marchands de mort et responsables des noyades en Méditerranée.

Il est urgent d’agir, engageons-nous maintenant

Le système de l’asile s’est éloigné de son objectif initial, qui était de protéger les réfugiés. Aujourd’hui, une nette majorité des immigrants qui demeurent en Suisse n’a pas de motif d’asile. Il s’agit majoritairement de profiteurs qui ne peuvent être renvoyés en raison de lacunes juridiques. En s’attaquant à ce problème, nous libérerons des moyens pour offrir une réelle protection aux véritables réfugiés et nécessiteux.

Surtout, nous répondrons aux attentes de la population locale, qui ne souhaite pas payer pour les profiteurs et qui veut pouvoir vivre en sécurité et en paix, loin des incivilités causées par ces derniers. Il est de notre devoir d’entendre l’appel des commerçants, travailleurs, indépendants, retraités, écoliers et autres citoyens qui subissent les conséquences d’une politique irréaliste et intenable. Ne cédons pas aux slogans vides des opposants de la première heure et prenons actes de la solution mesurée et nécessaire proposée par l’UDC.

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