Le sort du Lausannois Rolf Meyer a ému de nombreuses personnes. Depuis le reportage de Blick sur ce retraité gravement malade, qui ne peut pas se payer des opérations vitales, notamment à cause du forfait de repas à l'hôpital, des dizaines de personnes ont exprimé leur compassion sur les réseaux sociaux. Certains ont même proposé leur aide au retraité.
«Mourir serait plus avantageux pour moi»
Rolf Meyer a vécu une année difficile: en raison d'un cancer de l'abdomen et des complications qui ont suivi, il a passé près de cinq mois à l'hôpital ou en rééducation. Il a perdu une bonne partie de ses organes – et une grosse somme d'argent.
Bien qu'il ait travaillé toute sa vie, Rolf Meyer vit actuellement avec 2800 francs de l'AVS et des prestations complémentaires. Une partie des frais d'hospitalisation est prise en charge par sa caisse maladie, mais pour ce qui est de la contribution aux frais hospitaliers, la loi ne permet à aucune assurance ou autre institution d'apporter son aide.
Rolf Meyer doit payer 15 francs par jour pour ces frais. Au total, ces dépenses supplémentaires s'élèvent à près de 2000 francs. Le retraité ne peut payer une telle somme. Il avait alors même envisagé d'annuler une opération prévue pour cette semaine. «Mourir serait plus avantageux pour moi.»
«Suisse, honte à toi»
Sur les réseaux sociaux, la compassion était grande – mais la critique du système de santé l'était encore davantage. Quelqu'un commente par exemple: «C'est triste comme tout. Nous payons tant de choses aux caisses maladie et puis voilà. La Suisse commence à être un pays honteux.» D'autres commentaires vont dans le même sens: «Il y a définitivement quelque chose qui ne va pas en Suisse» ou encore: «Suisse, honte à toi». Le sarcasme est aussi de mise: «Bienvenue dans la Suisse riche».
Certains internautes évoquent leurs propres montagnes de dettes dues à une maladie. Et les questions deviennent plus oppressantes: «Combien se suicident après de telles dépenses?» Mais au moins pour Rolf Meyer, il y a une lueur d'espoir au bout du tunnel. En effet, depuis le reportage, la rédaction de Blick a reçu une douzaine d'offres d'aide qui souhaitent prendre en charge une partie, la totalité ou même toutes les futures contributions aux frais d'hospitalisation du Lausannois.
Rolf Meyer est de nouveau à l'hôpital
Rolf Meyer se montre submergé par ces réactions: «Jamais je ne me serais attendu à une telle chose». Il aimerait justement remercier personnellement les internautes qui lui ont proposé un soutien financier. Mais cela devra attendre quelques jours, car ce samedi après-midi, il se trouvait sous anesthésie générale dans la salle d'opération. Il avait toutefois un message à faire passer vendredi matin: «J'espère que le plus grand nombre possible de personnes se pencheront sur le sujet de l'accès à la santé avant d'être concernées.»