Manifestation à Bellinzone
Chef de file antivax, il est arrêté spray au poivre à la main

La manifestation No Vax de Bellinzone de samedi a été émaillée de violences. Une personne s'est trouvée au centre des troubles: Nicolas Rimoldi, le chantre du mouvement «Mass-Voll», l'un des pus grands groupes d'opposants aux mesures Covid.
Publié: 16.11.2021 à 16:18 heures
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Dernière mise à jour: 16.11.2021 à 17:29 heures
Myrte Müller et Luisa Ita

La manifestation commence pourtant bien. Quelques centaines d'opposants aux mesures Covid quittent la gare de Bellinzone, en ce samedi après-midi. Leur objectif: traverser la vieille ville et parvenir au siège du gouvernement tessinois, avec tout le décorum auquel nous ont habitué les manifestations hebdomadaires: les Freiheitstrychler font sonner leurs cloches, les slogans qui attaquent Alain Berset, les dessins de seringues et les dénonciations d'une dictature sanitaire. L'ambiance reste relativement détendue. Nicolas Rimoldi est également de la partie. Le jeune homme de 26 ans s'est imposé, outre-Sarine, comme l'une des figures les plus connues du mouvement anti-mesures Covid. Il a fondé le mouvement «Mass-Voll» («La coupe est pleine», en allemand, ndlr) et est une figure très pittoresque du mouvement.

Il est un peu moins de 15 heures. Le cortège se déplace sur la Piazza Indipendenza lorsque l'ambiance change. Un groupe de quatre à cinq hommes habillés en noir et portant des masques commence à crier depuis un bar. Ils crachent de la bière sur les manifestants. Un verre plein vole dans la foule, puis une chaise. Une femme veut s'interposer, mais elle est poussée par les jeunes hommes. Il y a des bousculades et des violences verbales.

Un policier reçoit une charge complète de spray au poivre

La police intervient. Un officier attrape l'un des émeutiers habillés en noir. Il reçoit alors une décharge de spray au poivre au visage. Le policier, qui tient toujours le jeune homme, protège son visage larmoyant de ses mains libres. Et c'est là que la situation dégénère: Nicolas Rimoldi, qui se tient à proximité, est photographié pile à ce moment-là par un journaliste, pistolet de spray au poivre à la main braqué sur la tête de l'émeutier qui se débat de l'emprise du policier. Nicolas Rimoldi sourit à la caméra.

Nicolas Rimoldi arbore son spray au poivre lors de la manifestation à Bellinzone.
Photo: Pablo Gianinazzi/Ti-Press
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Le trublion parvient quelques secondes plus tard à s'arracher des mains du policier qui frotte ses yeux endoloris. Le jeune homme s'enfuit et échappe à son arrestation. Les circonstances de l'affaire restent peu claires: qui a utilisé le spray au poivre contre le policier? Le contre-manifestant, indéniablement violent, ou Nicolas Rimoldi?

Ivan Beltraminelli, chef de la police de Bellinzone, a confirmé au portail Ticinonline l'attaque au spray poivré de son collègue. Il assure que les enregistrements vidéo, notamment d'une caméra de surveillance, seront examinés, mais qu'il n'y a pas d'enquête officielle à ce jour.

«Je n'ai pas utilisé mon spray au poivre»

Nicolas Rimoldi nous a donné sa version des faits: «Les antifas nous ont attaqués et ont essayé de tirer l'un de nos membres qui portait un drapeau suisse vers eux. Ce serait à cet instant-là qu'il a sorti son spray au poivre, pour se défendre», assure-t-il. Nicolas Rimoldi nous révèle même le modèle de son arme: «Un Guardian Angel III. Mais comme je suis pacifiste, je ne l'ai pas utilisé». Mais il se serait senti obligé de se munir d'une arme de défense personnelle, puisque les «militants pacifistes qui marchent pour les droits civils» seraient souvent attaqués: «Je tiens à rappeler que nous avons été victimes d'une action violente de la part des opposants aux droits fondamentaux. La police n'est pas intervenue au début, alors qu'elle a le mandat de nous protéger. Nous condamnons fermement la violence.»

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