Un siège pour les Vert-e-s?
Le peuple veut un autre Conseil fédéral

Les Vert-e-s perdent du terrain, et Le Centre passe devant le PLR, indique le baromètre électoral de la SSR. L'évolution du rapport de force au Parlement doit se refléter dans la composition du Conseil fédéral. C'est ce que semble demander la population suisse.
Publié: 12.10.2023 à 06:12 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2023 à 06:46 heures
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Sermîn Faki

Dans sa forme actuelle, le Conseil fédéral n'est plus adapté à notre époque. C'est du moins l'avis de 58% des électeurs, selon le baromètre électoral de la SSR. Une nette majorité des citoyens interrogés souhaite une composition différente de l'organe exécutif suisse. Aujourd'hui, les trois plus grands partis, l'UDC, le PS et le PLR, envoient chacun deux représentants au Conseil fédéral, tandis que Le Centre, quatrième formation du pays, occupe le siège restant.

Cette envie de changement est naturellement particulièrement prononcée chez les électeurs des Vert-e-s. Le parti écologiste s'est fortement développé au fil du temps, mais n'est pourtant pas représenté au Conseil fédéral. Parmi leurs partisans, 93% réclament une place parmi les sept sages.

Mais la majorité des électeurs du PS, des Vert'libéraux et du Centre se rallient également à ce souhait. Et même à l'UDC, 42% des votants demandent que le Conseil fédéral soit composé différemment. Seuls les partisans du PLR sont satisfaits de la situation actuelle. Pas surprenant, il s'agit du parti dont l'un des sièges est le plus en danger. 

Le Conseil fédéral actuel avec le chancelier Walter Thurnherr et les conseillers fédéraux Albert Rösti, Ignazio Cassis, Viola Amherd, Alain Berset, Guy Parmelin, Karin Keller Sutter et Elisabeth Baume-Schneider (de gauche à droite).
Photo: keystone-sda.ch
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Un siège supplémentaire au centre-gauche

Mais quel parti devrait être représenté au Conseil fédéral et dans quelle mesure? Il n'y a pas de majorité absolue pour l'un des nombreux modèles proposés. Mais l'idée que le centre-gauche (PS, Vert-e-s, Vert'libéraux et Centre) obtienne un siège supplémentaire au détriment de l'UDC et du PLR est celle qui recueille le plus de soutien. 26% des personnes interrogées par l'institut de recherche Sotomo se prononcent en ce sens. Pour rappel, le centre-gauche obtient une part électorale de 51,2%, au dernier baromètre électoral.

20% (plusieurs réponses étaient possibles) des personnes interrogées ont indiqué très concrètement que le PLR devrait céder un siège au Conseil fédéral, et ce dernier devrait revenir aux Vert-e-s. Seuls 6% des sondés ont choisi la version dans laquelle le PS céderait un siège aux Vert-e-s, sans aucun autre changement.

Un siège pour les Vert-e-s?

Un Conseil fédéral purement bourgeois où le PS serait éjecté – une composition rarement discutée – ne trouve d'écho que chez 13% des électeurs. Un résultat cependant toujours plus élevé que d'autres variantes qui font l'objet de débats plus intenses.

La version selon laquelle les partis écologistes Vert-e-s et Vert'libéraux obtiendraient chacun un siège au détriment du PS et du PLR est populaire auprès des observateurs politiques. Cela permettrait selon eux d'intégrer des partis, qui ne sont plus si petits, sans déplacer les blocs de pouvoir entre la gauche et la droite. Seuls 10% des personnes interrogées se sont montrées favorables à cette variante.

L'ampleur du débat sur la composition du Conseil fédéral dans les semaines à venir dépendra fortement du résultat des élections. Si les Vert-e-s passent sous la barre des 10%, leur rêve d'obtenir une place au Conseil fédéral prendra brutalement fin. Mais d'une manière ou d'une autre, les partis bourgeois, y compris Le Centre, ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas modifier la composition actuelle sous la Coupole.

Mais si les électrices et les électeurs repoussent les partis écologistes aussi fortement que le prévoit le dernier baromètre électoral et si Le Centre laisse effectivement le PLR derrière lui, le président du Centre Gerhard Pfister pourrait tout à coup se voir contraint par la volonté des électeurs, contrairement à ce qu'il affirme, de faire du deuxième siège de son parti un sujet de discussion.

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