Victoires de l'UDC, du PS et du MCG
Les Romands ont voté pour leur pouvoir d'achat et les populistes

En Suisse romande, l'Union démocratique du centre (UDC) gagne quatre sièges, le Parti socialiste (PS) deux, comme le Mouvement citoyens genevois (MCG). Un vote pour le pouvoir d'achat et une victoire des populismes.
Publié: 22.10.2023 à 20:34 heures
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Dernière mise à jour: 23.10.2023 à 08:25 heures
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Amit JuillardJournaliste Blick

On dit souvent que le peuple suisse vote avec son porte-monnaie. Pour une fois, les Welsches ne se sont pas écartés de la ligne nationale. Ce dimanche, en Suisse romande, l'Union démocratique du centre (UDC), le Parti socialiste (PS) et le Mouvement citoyens genevois (MCG) sont les grands vainqueurs des élections fédérales.

Leur point commun: tous les trois ont fait campagne avec la promesse populiste d'augmenter le pouvoir d'achat, au moment où les prix — des primes maladie, de l'électricité, des loyers, de l'alimentation — continuent de prendre l'ascenseur. Bien vu! Comme l'a démontré un sondage de Blick, 48% des Romandes et Romands peinent à boucler leurs fins de mois. Pire, près d'une personne sur cinq dit puiser dans ses économies ou s'endetter chaque mois, a révélé cette même étude, menée en collaboration avec M.I.S Trend.

Dans le détail, l'UDC a gagné des fauteuils dans les cantons de Fribourg (+1), Neuchâtel (+1), du Jura (+1) et de Vaud (+1 également). Le parti agrarien n'en a perdu aucun. Contrairement au parti à la rose, qui a subi un revers à Fribourg (-1), mais a progressé à Neuchâtel (+1 aux États), à Genève (+1 au National) et en terres vaudoises (+1 au National). Le MCG n'est représenté qu'au bout du Léman: en plus de leur retour à la Chambre basse (+2), il pourrait envoyer son champion, Mauro Poggia, vainqueur du premier tour, au Conseil des États.

Les recettes de ces trois partis pour des lendemains qui chantent sont radicalement différentes, voire s'opposent. Difficile d'imaginer ces formations s'adonner à la cuisine fusion et trouver des compromis.
Photo: Keystone

Vers une nouvelle déception

Comment en sont-ils arrivés là? Les conservateurs de l'UDC ont roulé pour des réductions d'impôts et combattu les taxes. Les socialistes, eux, ont demandé des augmentations de salaire et une meilleure répartition des richesses. Enfin, dénonçant les lobbies, les anti-frontaliers ont poussé pour une maîtrise des primes maladie et une modération fiscale. Dans leur programme 2023-2028 figure aussi la création d'un «système d’assurance maladie cantonale sous la forme de caisse de compensation cantonale».

Les recettes pour des lendemains qui chantent sont donc radicalement différentes, voire s'opposent. Difficile d'imaginer ces formations s'adonner à la cuisine fusion et trouver des compromis. Surtout qu'au centre-droit, le Parti libéral-radical (PLR) n'est pas vraiment force de proposition en la matière. L'immobilisme guette et l'électorat pourrait bien être déçu, à nouveau.

A nouveau? Oui, les résultats de ce dimanche sont aussi l'expression d'un certain désappointement. Celles et ceux qui avaient provoqué une vague verte en 2019 se sont visiblement démobilisés, face à un Parlement peu enclin à prendre des mesures fortes pour lutter contre le changement climatique.

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